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SÉMITIQUES (LES RELIGIONS)

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pendant que leurs cultes, aux cérémonies mystiques ou licencieuses, séduisent les esprits épris d’idéal ou perdus de rêveries, et fiévreux du désir d'éprouver des sensations nouvelles. Tanit, pour ne citer qu’un exemple, que nous avons vu identilier à Artéuiis et à Atliènè, Virgo Cælestis, devient surtout Junii, mais reste Diane aussi et Vénus. Un mouvement général de concentration se fait dans l’Empire. Si les cuites syncrétisés dlsis et dOsiris dominent dans les anciens pays sémitiques de l’Asie antérieure, Aurélien, qui cherche à donner comme clé de voûte à l’unité politique de l’Empire l’unité religieuse, établit au-dessus de tous les cultes, mais saus les détruire, celui du Soleil, et partout règne le Dominas Itnperii Romani, le maître des cieux, le grand Zeus, Bel adoré à Héliopolis.

Tous ces rapprochement, toutes ces confusions soit populaires, soit savantes, n’ont point été sans rendre fort dillicile une étude approfondie des religions sémitiques.

iiimoins, on est parvenu à découvrir sous leur déguisement h » physionomie propre d’un ceriain nombre de dieux et, sous le syncrétisme, à déterminer le caractère primitif des religion.-, sémitiques. Elles étaient et « c’est, dit le P.Lac.ii.ixuh (loc. cit., p. 438), une conclusion à laquelle personne aujourd’hui ne peut rei’user son assentiment, des religions polythéistes, mêlées de naturisme et d’animisme, comme on dit aujourd’hui. Les Sémites ont adoré les astres, les pierres, les sources, les arbres ou p.utot les maîtres, les seigneurs de ces objets ». Ces maîtres s./nt connue des ho. urnes, d’essence plus durable et plus fine que les autres, mais pourvus de leurs instincts et agités de leurs passions ; résidant d’abord dans les choses, ils s’en isolent par la suite, s’aventurent dans le domaine les uns des autres ; on réunit la plupart d’entre eux au firmament ; on les pare des attributs de leurs rivaux ; un seul linit par les dominer tous, comme un seul homme domine l’Empire. Mais ce n’est point là du monothéisme. Le sentiment religieux n’aboutit, pas plus que la politique, à l'établir. « Ils (les Sémites) admettent volontiers que l’idul de leur choix l’emportait de beaucoup sur les autres, mais ils ne songeaient pas à proclamer qu’elle les avait absorbées toutes en soi et qu’elle demeurait seule vis-à-vis du monde, sa création. » (Maspkro, Histoire ancienne, tome I, p. 6'i’i). L'évhétnérisuie « naturel aux Sémites » (Rknan) ne réussit pas mieux. On montrait les tombeaux de certains dieux, l’histoire conservait le souvenir des exploits des rois divinisés, les philosophes considéraient les dieux comme les fondateurs îles villes et les invendes arts, m. ùs une fureur de superstitions et de magie dominait la Syrie, le culte des pierres et des animaux connaissait une vogue qu’il n’avait jamais eue. Menacés par le judaïsme et le catholicisme, ces cultes, devenus l’apanage de quelques pesectes, continuèrent à végéter en Arabie ; sous l’influence du monothéisme, ambiant, on en était é à dire « le dieu », a Allah », pour Dieu, mais on pratiquait des sortilèges et on adorait des idoles que Mahomet dut briser. Seul L'évhémérisme tel qu’il paraît dans la Bible et qui, lui aussi, nie l’existence des dieux, les considère comme des esprits mauvais ou des forces naturelles ou des hommes divinisés, est animé du plus pur esprit monothéiste. Le profit moral ne fut pas plus grand que le proiit religieux. N'étant jamais parvenus comme les dieux des Grecs et des Romains à descendre au foyer, à se mêler à la vie Individuelle et familiale, malgré toutes les ingéniosités de la dévotion privée, les dieux continuèrent jusqu’au dernier jour à exiger ce service dur et cruel. Si les sacrilices hu mains diminuèrent de fréquence aux approches de notre ère, ce fut sous l’influence générale des mœurs et non par un sentiment religieux. La licence des cérémonies religieuses continue à souiller les parvis des temples.

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