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SCIENCE ET RELIGION

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( i-.">o- 181O) et Julius rc/i Sachs (i 83a- 1897). Dans ces dernières années, une grande voie nouvelle a été ouverte par Charles- Victor Naudin (1817-1899) et le moine Gregor Mendel (1822-1884).

De Mohl et de Kolreuter, nous ne savons rien ; Ncigeli et van Tieghem furent indifférents ; Strasburger, incroyant ; les autres, des croyants.

Des croy.mts, aussi, ces botanistes éminents qui ont ouvert, sur les grandes routes frayées par les initiateurs, les voies latérales : Heinricli-Friedrich Link, Théodore de Saussure, Heinrich-Robert Gôppert, Karl-Friedrich Schimper, Alexander Braun, Adolphe-Théodore Brongniart, les deux frères Louis-René et Charles Tulasne, Friedrich ïraugott Kiitzing, Alexis- Jordan, Adrien de Jussieu, Michel-Félix Dunal, Alphonse de Candolle, Benjamin Delessert, Karl-Adolf Agardh, John Lindley, Karl-Friedrich Philipp von Martius, Heinrich-Theophilus-Ludwig Reicheiibach, Asa Gray, Albert Wigand, Ferdinand von Millier, Andréa Saccardi, Herniann Christ.

21. — La Zoologie a ses grands initiateurs dans Lamarclc, Geoffroy Saint-Hilaire, Cuvier, Owen, Humboldt, Agassiz, que nous avons déjà rencontré. On peut y joindre l’abbé Pierre- André I.atreille (176ai 833), Johannes Friedrich Blumenbach (1752-1840), Antoine-Louis Dugès (1797-1838), et Jean-Henri-Casimir Fabre (1823-191 5) : tous, des croyants.

Et l’on peut se demander s’il ne faudrait pas nommer encore au même rang ces autres croyants que furent Christian-Gottfried Ehrenberg, Bernard-Germain-Etienne de Laville de Lacépède, Alfred Russel Wallace, Jean-Louis-Arinand de Quatrefages de Bréau.

22. — L’Analomie. — Le plus grand de tous, le créateur, dit Cl. Bernard, de l’Anatomie générale, Marie-François-Xavier Hichat (1771-1802), fut un croyant. De même Théodor Schuann (18 10-1882), le créateur de l’histologie. De même, Karl-Ernst von Bær (1792-1876), le créateur de l’embryologie moderne. A leur suite, il faut nommer Jean-Jacques-Marie Cyprien Coste (1807-1873), un grand croyant ; et Johann-Evangelist Purkinje (1787-1869), dont les sentiments religieux nous sont inconnus.

L’Anatomie comparée reconnaît pour fondateurs Cuvier, J. Millier, Owen, Blumenbach, déjà signalés. Après eux, les grands pionniers semblent être lohann-Friedrich Meckel(i 781-1833), Anders-August Rttziu* (1796-1860), Henri-Marie du Crotoy de Blainville (1 778-1800), Louis-Pierre Gratiolet (1815-1865), Daniel Friedrich Eschriclit (1798-1863), Karl-Gustavius Carus (1789-1869), Etienne-Renaud-Augustin Serres (1787-1868), et Paul Ge/va(A’(1816-1879) : tous, des croyants, à l’exception peut-être de Meckel.dont nous ne savons rien.

Des croyants aussi, les grands anatomistes que furent Antonio Scarpa, Bartholomeo Panizza, Samuel-Tliomas von Sômmering, Joseph Hyrtl et Joseph Renault.

a3. — La Physiologie. Le grand physiologiste du xixe siècle, c’est Claude Bernard, dont nous avons déjà parlé. Au-dessous de lui, on doit nommer, semble-t-il, dans la Physiologie générale, Charles liell (177^-18^2), Marie-Jean-Pierre Flourens (179’, -1867), François Magendie (1783-1850), Friedrich Tiedemann Ip81-1861), Alfred WUhelm Volkmann (1 801-1877), Henri Milne-Edwards (1 800-1 885), Karl-Friedricli-Wilhelm l.udwig (1816-1890), Elie de Cyon (1843191 ï). A l’exception de Magendie, qui était matérialiste, tous furent des croyants.

Comme créateurs ou rénovateurs de la neuropathologie, on peut citer Jean-Etienne-Dominique Rtquitol (1772-1840), Guillauui"-Benjamin Duchenne (de Boulogne) (1806-1875) et Jean-Martin Charcot

Tome IV.

(182, ^-1893). Celui-ci fut un incroyant ; le premier, un chrétien. Sur le second, nous ne sommes pas renseigné.

Pierre- Jean-Georges Cabanis (1757-1808) et Joseph-Frédéric Bérard{ 1789- 1828) sont les deux fondateurs de la psychophysiologie moderne. Celui-ci fut un ferme croyant. Cabanis a voulu violemment être matérialiste et athée, et il n’a pu y réussir. Il a été un croyant malgré lui. Nous donnons dans notre second volume, p. 175-179, les principales pièces de ce curieux débat.

Au-dessous des grands noms mais parmi ceux qui comptent, les physiologistes incroyants ne manquent pas : tels, à titre d’exemples, Cari Vogt et Jakob Moleschott. Mais les croyants, non plus, ne manquent pas : tels, Rudolf Wagner, Georg-Theodor Ruette, Theodor-Ludwig Wilhelm Bischoff, Karl von Vierordt, Carlo Matteucci, Luigi Luciani, Arthur Van Gehuchten, Joseph Grasset, etc.

24. — La Médecine et la Chirurgie. — Sur les raisons de faire une place, dans cette enquête, à la médecine et à la chirurgie, nous renvoyons à notre seooud volume, p. 181-188.

Pour la Médecine, nous passons en revue, à titre d’exemple, les chefs des principales Ecoles médicales françaises.

Avant la révolution inaugurée par Cl. Bernard et Pasteur, la Médecine française se partage en deux courants qui, sous des noms divers, ont réuni, d’un côté les croyants, et, de l’autre, les matérialistes. Ceux-ci se réclament de la « Médecine physiologique », dont François-Joseph- Victor Broussais (1772-1838) fut le chef et comme le « dictateur »,

— ou bien de 1’  « Organicisme », fondé par Louis-Léon Rostan (1791-1866). Mais Rostan, s’il a eu pour disciples des matérialistes, était un croyant et même prétendait que sa doctrine démontre l’âme et postule Dieu. Broussais, s’il a été tout « guerroyant » contre Dieu, n’est pas arrivé à se convaincre lui-même, comme en témoigne son testament intellectuel, versé après sa mort au débat d’un procès. Ce document remplit soixante-dix-neuf lignes en petits caractères, que nous donnons en note, He volume, 193-195. En voici le titre et le début : « Ceci est pour mes amis, mes seuls amis : Développement de mon opinion et expression de ma foi. — Je sens, comme beaucoup d’autres, qu’une intelligence a tout coordonné. Je cherche si je puis en conclure qu’elle a tout créé ; mais je ne le puis pas, parce que l’expérience ne me fournit point la représentation d’une création absolue… » On peut classer Broussais parmi les agnostiques, plus près de la croyance que de l’athéisme.

Aujourd’hui, la « Médecine physiologique » et l’  « Organicisme » sont morts. Ils n’en reste rien, qu’un mauvais souvenir. C’est l’Ecole anatomopathologique qui « fit réaliser à la science de si grands progrès et fut, pendant près d’un demi-siècle, l’honneur de la Médecine française » (Triaire). Ses chefs furent, à la suite de Bichat, René-Théophile-Hyacinlhe Laënnec (1781-1826), dans lequel beaucoup saluent le plus grand médecin de tous les temps ; Gaspard Laurent Bayle (1774-1816), Guillaume Dmpuytren (1777-1835J, Joseph-Claude-Anthelme Bécamier (1774-1852), Gabriel Andral (1797-1876) et Jean Cruveilhier (1791-1874) : tous, de grands chrétiens, à l’exception de Dupuytren, qui fut un converti de la dernière heure.

Et voici encore des croyants parmi les médecins les plus célèbres : Mathieu-François-Régis Buisson, Guillaume-François Laënnec, Jean-Noël Halle, E.-L. Heim. J.-A. Hoschland, Christoph- Wilhelm Hufeland, Samuel-Christian-Friedrich Hahneraann,

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