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SAINTS

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est membre des autres. » Ailleurs, avec référence concrète aux Sacrements de l’Eglise, I Cor., x, î G— 1 7 : « Le calice de bénédiction que nous bénissons, n’est-il pas une communion au sang du Cbrist ? Le pain que nous rompons, n’cst-il pas une participation au corps du Christ ? » xii, 12-27 :

« Comme le corps est un et a plusieurs membres, et

les membres du corps, tous tant qu’ils sont, ne forment qu’un seul corps, ainsi le Cbrist : car tous nous avons été baptisés en un seul Esprit, pour former un seul corps, Juifs ou Gentils, esclaves ou libres. Et tous nous avons été abreuvés d’un seul Esprit. Car le corps n’est pas un seul membre, mais plusieurs. Si le pied dit : « Je ne suis pas la main, Jonc je ne suis pas du corps », il n’en est pas moins du corps Si l’oreille dit : « Je ne suis pas l’œil, donc je ne suis pas du corps », elle n’en est pas moins du corps… Dieu a placé les membres, cbacun avec sa fonction, dans le corps, comme il a voulu… Si un membre souffre, tous les membres souffrent avec lui : si un corps est glorifié, tous les membres se réjouissent avec lui. Or vous êtes le corps du Christ, elses membres, chacun pour sa part… » Epli, iv, 7-16 : « A chacun de nous la grâce a été donnée, selon la mesure du don du Christ. C’est pourquoi il est écrit :

« Ilest monté en haut, emmenant captive la captivité, 

il a accorde des donsaux hommes… Il a fait les uns apôtre », les autres prophètes, les autresévangélistes, les autres pasteurs et docteurs, en vue de l’aclièvementdes saints, pour l’œuvre du ministère, pour 1 édification du corps du Christ, jusqu’à ce que nous parvenions tous à l’unité de la foi et de la connaissance du Fils de Dieu, à l’homme parfait, à la mesure de la stature parfaite du Christ, afin que nous ne soyons plus des enfants, flottants et ballottés à tout vent de doctrine, par la légèreté des hommes, par leur fourberie habile à tromper ; mais que, confessant la vérité dans la charité, nous croissions de toute manière en Lui qui est le chef, le Christ. Par lui tout le corps, uni et accordé par les liens de tous les membres qui se prêtent un mutuel concours, collabore pour sa part à la naissance de l’organisme, pour l’édification dans la charité. » Col., , 19-20 : « Il a plu [a Dieu] de faire habiter en lui toute plénitude ; de réconcilier par Lui toutes choses avec Luimême, pacifiant par le sang de sa croix la terre et le ciel. » ii, n ;  ; ni, |5, etc…

Saint Pierre donne une expression singulièrement forte à l’activité salvifique du Christ, II Pet., 1, 3, 4 :

« Sa divine puissance nous a tout donné pour la vie

et lu piété, en nous faisant connaître Celui qui nous appela par sa propre gloire et sa propre vertu, par là nous mettant en possession de précieuses et incomparables promesses, pour nous rendre participanlsde la naluredivine… »

La participation de la nature divine, accordée à tous ceux qui s’approprient le fruit de la Rédemption, voilà le fondement de la Communion des Saints. Quiconque tient la Rédemption du Christ pour un bien objectif, doit être préparé à comprendre qu’il s’agit d’une réalité très haute et très certaine. Entre tous les participants de la nature divine, la grâce sanctiliante forme un lien puissant et sacré

L’alliance de mots y.ovuviy. r-j iv « /< « , ne se rencontre pas. toute formée, dans le NT. Mais les éléments préexistent, et certaines de leurs acceptions confinent au sens que l’évolution de la pensée chrétienne attache à l’expres, sion : Communion des Saints.

Le mot xctvuvia — (non étranger à l’AT., voir Sa p., vin, 8), — se rencontre dans le NT. 19 fois, Art., ii, /i> ; Rom., x 26 ; I Cor., 1, 9 ; x. 16 (bis) ; Il Cor., vi, 4 ; viii, h ; iv, i.î : xiii, 13 : Gal., 11, 9 ; Util., I, 6 ; n

I ; iii, 10 ; Philem., 6 ; Hb.. xiii, iG ; l Io, 1, 3 (bis). 6. 7. Sans nous attarder à classer les diverses acceptions, notons que celle de participation commune y est très marquée ; par exemple, I Cor., x, 16, relatif à la communion eucharistique : t© nmfpiw rtfc -j/cyicti t lùivfoûfxsi, o’-iyt xetraivia itriv toj ou/xotri ; toù X^ittoj ;

IsTiv ;

Les mots oi r/’oi, très fréquents dans les écrit* apostoliques, n’impliquent — cela va sans dire — aucune sorte de canonisation, mais désignent le-. fidèles, avec spéciale référence à la sainteté qui doit être la règle de leur vie. Voir Act., ix, 13. 3a. 4> ; xxvi, 10 ; Rom., 1, 7 ; viii, 27, xii, 13 ; xv, 25. 26. 31 ; xvi, 9. 15 ; I Cor., 1, 2 ; vi, 1. 2 ; xiv, 33 ; xvi, 1. 15 ;

II Cor., 1, 1 ; vm. /J ; ix, 1. 12 ; xiii, 12 ; Epli., 1, 1. 15 18 ; n. 19 ; 111, 8. 18 : iv, 12 ; v, 3 ; vi, 18, etc ; Ap..’< ; viii, 3’* ; xiii, 7.

xiv, 12 ; xvii, 6 ; xix, 8 ;

xx, 9. Ces derniers textes montrent la terre et le ciel unis dans une même prière.

L’idée de solidarité, qui est au fond de lacommu nion des Saints, s’éclaire bien par le rapprochement de textes tels que II Cor., vi, 14-15 : T<s x « tvuy*31 foni Ttpb : ar.oxci : ri ; M tVftf ûvr, eii XpsroO Ttpc : Mùttr.p : /j tc’ ; fttfit

7t « ttû ii « rà i ni’t nw, … — De cette solidarité, une relation commune à Dieu est le fondement et la mesure. La mort même ne peut la rompre, selon la doctrine de l’Apôtre, Rom., viii, 38. 39.

2. Développement patristisque. — L’idée de solidarité chrétienne, amorcée en maint endroit du NT., devait trouver une expression chez les Pères les plus anciens. Nous ne pouvons que planter quelques jalons dans un champ immense.

Saint Clément de Romk invite, avec insistance, les fidèles à lever les yeux vers le ciel, pour y contempler les héros de l’AT. et du NT., qui les y ont précédés, et leur montrent la voie. I Cor., v. ix-xh. lv etc.. L’intercession des morts pour les vivants est une donnée plutôt rare dans l’Ecriture. Pourtant, l’on se rappelle la vision de Judas Macchabée, II Mac, xv, 12-16. Il a vu le grand prêtre Onias, les mains étendues, priant pour tonte la nation des Juifs. Il a vu paraître, aux côtés d’Onias, un autre personnage vénérable, et Onias lui a dit : « Celui-ci est l’ami de ses frères, qui prie beaucoup pour le peuple et pour la ville sainte, Jérémie, le prophète de Dieu. » Et Jérémie lui a mis en mains une épée d’or, pour briser les ennemis d’Israël. On se rappelle encore les peintures de l’Apocalypse, vi, 9-11 :

« Quand l’Agneau ouvrit le cinquième sceau, je vis

sous l’autel les âmes de ceux qui avaient été égorgés pour la parole de Dieu et pour le témoignage qu’ils gardaient. Et ils crièrent d’une voix forte : « Jusqu’à quand, Seigneur saint et véridique, tarderez- vous à faire justice et à venger notre sang de ceux qui habitent la terre ? » Et à chacun d’eux fut donnée une robe blanche, et il leur fut dit de se tenir en repos quelque temps encore, jusqu’à ce que fût complet le nombre de leurs compagnons de service et de leurs frères, qui devaient être mis à mort comme eux. » Les Alexandrins furent les premiers à reprendre et à développer ces enseignements.

Ci.kmknt d’Alexandrie montre dans l’Eglise du ciel un idéal auquel doit se conformer l’Eglise de la terre, Slrom., IV, viii, P. G., VIII, 1277 B. Il montre le gnostique occupé de saintes pensées, l’âme toujours pure pour la prière, priant avec les anges et déjà l’un d’entre eux, vivant sous leur sainte garde ; même quand il converse seul avec Dieu, environné parlechœur des saints anges. Strom., VII, xii, P. G.,

IX,. r » o8 C : MîT’àyyOwv finirai, toi àv r, 6r, « ai iiayyeio : , oiiài tfu 7rtT£ t ?, : ày<V ; optupRç "/ « V*T « te, kkv pùvo ; i’jy-r^a.i, riv zCi" v/i’ou X&pov or « VWTKtt « » 9 » $X*t,