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RESURRECTION DE LA CHAIR

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semence mise en terre une invitation à réfléchir sur la destinée du corps, qui meurt aussi pour renaître. Uom. de resurr. mort., 7, P. G., L, 429.

Saint Jr an Damascènb, De Fid. ortk., IV, xxvii, P. G., XC1V, 1230 A :

Nous croyons à la résurrection des morts. Il y auru réellement, il y aura résurrection des morts. En parlant de résurrection, nous entendons lu résurrection des corps. C ir résurrection dit deuxième érection de Ce qui est tombé. Les Ames, qui sont immortelle* comment pourraient-elles re » susciter ? Si l’on définit la mort : séparation de l’âme d’avec le corps, la résurrection doit être la réunion de l’Ame et du corps, la deuxième érection du vivant dissous et tombé. Donc ce corps même qui a péri, qui s’est dissous, doit ressusciter impérissable. Clui qui.au commencement, l’a tiré d la poussière terrestre, saura bien, après qu’il se sera dissons et aura fui retour à la terre d’où il fut tiré, ?elon la sentence du Créateur, le ressusciter.

La tradition de l’Eglise grecque, sur l’identité du corps ressuscité, apparaît donc très ferme. Celle de l’Eglise syriaque et de l’Eglise latine ne l’est pas moins.

Apbraate, Dem., viii, De resurr. mort., 3, P. S.,

I, 363-6.

Apprends, insensé, que cbuque semence revêt un corps qui lui est propre. Jamais, après avoirsemé du frouient, tu ne moissonneras de l’orge ; jamais tu ne plantes delà vigne

; >our produire de9 figues : tous les végétaux croissent

selon leur nature propre. Ainsi le corps, qui est tombé en terre, ressuscite de même. Sur la corruption et la dissolution du corps, apprends, par lu parabole de la semence, qu’il en est de même de la semence, qui tombe en terre, pourrit, se corrompt, et, do la corruption même, croit, germe et fructifie. Et de même que la terre inculte, où n’est tombée aucune semence, ne fruci 5e pas, quoique elle absorbe toutes les pluies, ainsi du sépulcre où nul mort n’aura été déposé, nul ne surgira au j >ur de la résurrection des morts, quels que oient les appols de la trompette. Mais si, comme on l’affirme, les ornes des justes montent au ciel et revêtent un corps céleste, elles seront au ciel, avec leur corps… Ce n’est pas un corps céleste qui descpndra dans le sépulcre pour en ressortir.

S. Ephrbm, Sermon pour le If’Dimanche d’Agent, Opp. gr.lat., t. II, p. 2 1 3, Rome, i ^43 :

Au son de la trompette, tous les ossements humains s’empresseront de reprendre leurs jointures. A voir tout le genre humain se lever, chacun en son lieu, et tous se rendre au jugement, de quelle crainte ne serons-nous pas saisis ? Le grand loi commandera, et aussitôt avec trembloment lu terre s’empressera de rendre ses morts, la mer rendra les siens et l’Hndès les siens. Ceux qu’une bête féroce aura enlevés ou un poisson dévorés ou un oiseau dépecés, en un clin d’oeil seront là, il n’y manquera point un cheveu.

Saint Hilaire, In Ps, 11, 9, n° 41, P. L., IX, 285 C-286 A : … Ex figuli comparatione… significari etiam intellegitur Ma quæ secundum Dei voluntatem resiirgcntium corporum instaurntio est ftttura. Prout enim ei placet et in conspectu eius dignum est, confracta reparabit, non ex alia aliqua, sed ex veteri atr/ue ipsa originis suite materie speciem Mis complaciti sibi decoris impertiens : ut corruptibilium corporum in incorruptiunis gloriam resurrectio, non interitu naturam périmât, sed qualitatis condicione demutet. Non enim aliud corpus, quamvis in aliud resurgel.

Saint Ambroisr, De excessu fratri sui Satrri,

II, 60-64, P L., XVI, 133a A-1333 D : Et lu semen fuisti, et tuum corpus semen est resurrecturi… Causae originum semina sunt. Semen esse corpus humanum genlium Doctor asseruit (I Cor., xv, 4a). Est ergo substantiel resurgendi, quando est séries seminandi. Quod si substantia aut causa non esset,

arduum quisquam putaret Deo unde vellet aut quomodo vellet homines regenerare, qui rnundum ex nulla materia, titilla substantia esse iussit, et factus est »…

Saint Jkrômb, Ep., cviii, 31, P. L., XXII, 90a : Aetatunidiversitusnon mutât corporum veritatem. Cum enim corpora quotidie nosira puant et aut créscunt aut decrescant, ergo tôt erimus /tontines quot quotidie commutamur > aut alias fui, cum decem aruiorum essem, alius cum triginta, alius cum quiiiquaginta, alius cum iam toto cano capite sum ? Igitur iuxta Ecclesiarum tiaditiones et Apostolum Panlum, illud est respondendum quod in virum petfectum et in mensuram aetatis plenitudinis Christi resurrecturi sumus… — C. foann. Hierosol, xxxiii, P. L., XXIII, 385 : Cellaria sepulcra significatif, de quibus hoc utique profertur quod conditttm fuerat. Et exibunt de sepulcris suis, velut hinnuli de vinculis soltiti. Gaudebit cor eorum, et ossa eorum sicul sol orientur ; veniet ornais caro in conspectu Domini, et mandabit piscibus maris et eructabunt ossa quæ comederant, et faciet compagem ad compagem et os ad os ; et qui in terræ pulvere dormierunt, résurgent ; alii in vilain aeternam, alii in opprobrium et confusionem aeternam… Quod enim in homme moritur t hoc et vii’i/icatur.

En saint Augustin, nous entendons la conscience de l’Eglise latine. Il est aussi net que possible sur l’identité du corps glorieux, Serm., cclxiv, 6, P. /.., XXXVIII, 1217 : Resurget caro, sed quid fit ? Itnmutatur, et fit ipsa corpus cæleste et angelicum… Ista caro resurget, ista ipsa quæ sepelitur, quæ tnoritur, ista quæ videlur, quæ palpatur, cuiopus est mandticare et bibere, ut possit durare ; quæ aegrotat, quæ dolores patitur, ipsa babet resurgere, malis ad poenas sempiternas, bonis autem ut commutentur. Cum fuerit commutata, quid fiel ? Iam corpus cæleste vocabitur, non caro mortalis. — De Civ. Dei, XXII, xx-xxi, P. L., XLI, 782-3, il se porte garant d’une restauration intégrale, qui ne surpasse point la toute-puissance divine. Toutes les infirmités et défectuosités seront séparées glorieusement, voir encore Enchiridion, lxxxix, P.L., XL, 273. — Saint Jérôme n’hésitait pas le moins du monde à dire que les enfants recevront, à la résurrection, tout le développemeVt physique auquel la nature les destinait, mais dont les priva une mort prématurée. Augustin penche au même sentiment, mais montre moins de décision : Serin., ccxlii, 3, 4> 5, P. L., XXXVIII, 1 140 : Parvuli qui moriuntur, pàrvuli resurrecturi sunt.’an aetas erit plena reviviscentium, quorum erat parva moricntium P Hoc quidem in Scripturis definitum non invenimus, … Credibilius tamen accipitur et probabilius et rationabilius, plcnas aetates resurrecturas, ut reddatur minière quod accessurum erat tempore. — Cf. C. D., XXII, xiv, P. L.. XLI, 776-7.

Saint Ghbgoirk lk Grand, commentant lob, xtx, 9.6, raconte, Mot-., XV, lvi, 72-74, P- I », LXXV, 1077-g, comment, à Constantinople, il dut contredire le patriarche Eutychius, qui se représentait le corps glorieux comme aérien et impalpable. Eutychius, avant sa mort arrivée en 58a, s’amenda, et tenant la peau de sa main, disait à ses visiteurs : Confiteor quia omnes in hac carne resurgemus.

Nous citerons encore saint Julikn du Toledb (j- 690), comme témoin de la croyance qui attribue aux enfants, lors de la résurrection, la stature des hommes faits. Il apporte l’autorité de saint Augustin, puis celle de Julianus Pomerius (ve siècle). Luimême n’est pas d’autre sentiment. Prognosticon, 111, xx, />./.., XCVI, 505 6. — On retrouve cette idée, au xie - xii* siècle, chez Honorius d’Autun, qui d’ailleurs