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RESURRECTION DE LA CHAIR

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vieille langue chrétienne appelle si bien s les grandes vérités «.

Et nous n’avons rien dit des clartés supérieures répandues sur les mystères de la vie et de la mort par la révélation du christianisme. Nous n’avons rien dit de l’agonie du Christ en croix, acte d’obéissance héroïque et d’abandon tilial. parfait modèle du dénouement de toute vie. Nous n’avons rien dit de la nouvelle société îles âmes, de cette famille surnaturelle où le Christ a rang de Fils premier-né, de cette vie supérieure qui circule dans les veines de l’humanité régénérée. Tout cela est vain pour qui n’a pas le bonheur de croire à l’incarnation du Verbe divin. La croix l’ut un scandale pour les Juifs ; la bonne nouvelle de la résurrection fut un sujet d’amusement pour les beaux esprits de l’Aréopage. Mais ceux que le rayon d’en haut avait touches virent dans ces nouveautés un incomparable agrandissement des pensées humaines.

Ce qui fixe notre espérance, c’est, d’une part, l’impuissance de tous les systèmes naturalistes à résoudre, de façon plausible, les énigmes de la vie et de la mort ; d’autre part, la parole véridique de Celui qui, s étant fait mortel, a pu dire : « Je suis la résurrection et la vie. » (Iuan. f xi, a5)

III. Résurrection de la chair. — On sait quels sarcasmes accueillirent saint Paul à l’Aréopage quand il lit allusion à la résurrection des morts (Act., xvn, 32). Les milieux païens n’étaient guère disposés à entendre pareil enseignement. Les Juifs avaient dans leurs Livressaints des passages fort suggestifs, mais leurs docteurs se partageaient sur l’interprétation. La prédication chrétienne dut faire face aux objections des uns et des autres.

Nous commencerons par rappeler quelques textes scripturaires ; nous exposerons la tradition des Pères, celle du magistère ecclésiastique ; entin l’élaboration scolastique de la donnée traditionnelle.

A. Ecriture Sainte. — Plusieurs livres de l’A. T. supposent répandue la croyance à la résurrection corporelle.

lob, xix, -^3-^7 ;

Oh ! qui me donnera que nus paroles soient écrites ! i_ui me donnera qu’elles.-oient consignées dans un livre ! Je voudrai ? qu’avec un burin le fer et de plomb Elles fussent pour toujours gravées dans le roc !

que mon Vengeur est vivant,

Kl qu’il se lèvera le dernier sur lu poussière. Alors « le ce squelette revêtu de sa peau, he mu chair je verrai Dieu.

Moi-mènie je le ven ai ;

Me » yeux le verront el non un autre ; Mes reins se consumant d’attente au dedans de moi.

(Trad. Crampon.)

/#., xxvi, 19 : Dieu, que vos morU reviennent à la vie ; que mes cadavres se relèvent ! « éveillez- vous et poussez des cri » de joie, vans qui été » couchés dans lu poussière ! car v > ; re rosée. Seigneur, est une rosée à l’aurore et la terre rendra au jour ses trépassés.

Et., XXXVII (vision des ossements desséchés).

Dan., X.l, 2 : El beaucoup de ceux qui dorment dans lu poussière se réveilleront, les uns pour une vie éternelle très pour un opprobre, pour une infamie éternelle .

II.)/ac<., vu. 9-11 : (Le deuxième des sept frères), su ut de rendre le dernier soupir, dit : a Scélérat qu tu es, la nous 6tes la vie présente, mais le roi de l’univei -nous ressuscitera pour une vie éternelle, nous qui moumot pour être fidèles à ses lois. « Après lui, on tortura ! < troisième… la demande du bourreau, il présenta aussitôt sa langue et tendit intrépidement ses mains, et il dit avec uu noble courage : Je tiens ces membres du Ciel ;

mais à cause de ses lois je les méprise, et c’est de Lui que j’espère les recouvrer un jour. « 

lb., ii, i.’î-’i’i : (Judas Macchubee), ayant fait une collecte où il recueillit lu somme de deux mille drachmes, l’en voa à Jérusalem pour être employée ù un sacrifice expiatoire. Bille et noble action, inspirée par la pensée d «  la résurrection ! Car, s’il n’avait pas cru que les soldats tués dans la bataille dussent ressusciter, c eut été chose inutile et vaine de prier pour des morts.

Dans le N.T., l’enseignement se précise :

Malt., xxlt, 23-3’2 : En ce jour-là, s’approchèrent de Jésus des Sndducéens, qui nient la résurrection, et ils l’interrogèrent en ces termes : «.Maître, Moïse a dit : Si quelqu’un meurt sans enfants, son frère épousera sa femme et suscitera une postérité à son frère. Or il y avait parmi nous sept frères : le premier s’élant marié mourut, et, n’ayant pas de postérité, laissa sa femme à son frère, il en advint de même du second, puis du troisième, enfin des sept. En dernier lieu, la femme mourut. A lu résurrection, de qui donc des sept sera-t-elle la femme ? » Jésus répondit :

« Vous errez, ignorant les Ecritures et la puissance

de Dieu. Car, à la résurrection, il n’y aura ni épouses, ni époux, mais (tous seront) comme anges dans le ciel. Et quant à lu résiurection des morts, n’avez-vous pas lu la parole que Dieu nous a dite : Je suis le Dieu d’Abraham, le Dieu d’Isaac, le Dieu de Jacob. Il n’est pas le Dieu des morts, mais des vivants. »

loan., v, 36-29 : L heure vient où tous ceux qui sont dans les tombeaux entendront sa voix, et ils iront, ceux qui ont fait le bien à la résurrection de la vie, ceux qui ont fait le mal à la résurrection du jugement.

/A., xi, 23-26 : Jésus dit à Marthe : « Ton frère ressuscitera. » Marthe lui dit : « Je sais qu’il ressuscitera, à la résurrection au dernier jour. « Jésus lui dit ; « Je suis la résurrection et la vie. Celui qui croit en moi, fut-il mort, vivra ; et quiconque vil en moi, ne saurait périr éternellement, n

Ad., xxiii, 6-8 : Paul, sachant que les uns étaient Suciducéens, les autres Pharisiens, s’écria dans l’assemblée :

« Frères, je suis Pharisien, fils de Pharisiens ; c’est sur

l’espérance et la résurrection des morts qu’on me juge. >i Là-dessus, une discussion se produisit entre Pharisiens et Sadducéi n>, et la multitude se partagea. Caries Sadducéens n’admettent pus de résurrection, ni d ange ou d’esprit ; les Pharisiens admettent l’un et l’autre. — lb.. xxiv, 14. là : « Je le déclare que selon ma secte — autrement dite hérésie — je sei s le Dieu de mes pères, croyant à tout ce qui est écrit dans la Loi et les Prophètes, ayant espoir en Dieu, comme eux-mêmes attendent lu résurrection à venir des bons et des méchants. »

l Cor., xv, 12 sqq. : Si l’on prêche du Christ qu’il est ressuscité des morts, comment parmi vous quelques-uns disent-ils qu’il n’y a pas de résuri ection des morts ? S’il n’y a pas de résurrection des morts, le Christ même n es ; pas ressuscité ; si le Christ n’est pas ressuscité, notre prédication est vaine… — Tout ce chapitre xv s’appuie sur le fait fondamental de la résurrection du Christ, pour provoquer les fidèles à l’attente de la résurrection bienheureuse. Hors de cette espérance, lu vie chrétienne est une folie, 32 : Si des vues humaines m’ont engagé à combaitre les bêtes à Ephèse, à quoi bon, si les morts neressuscileut pas ? Mangeons et buvons, car demain nous mourrons (/s. xxii, 13). — Sur la Résurrection du Christ, voir art. J lisu.s-CniilST, t. II, p. 1472-1 5 14.

Apoc, xx, Il sqq. Et je vis un ffrand troue blanc, et. assis sur le trime, Celui devant la face de qui fuit la terre et le ciel, et on n en trouve plus la place. Et je vis les morts, grands et petits, debout devant le trône, et des livres furent ouverts ; et un autre livre fut ouvert, qui est le livre de vie. Et les morts furent Jugés d’api es ce qui était écrit dans les livres et d’après leurs œuvres. Et la mer rendit se « morts, la mort el l’Iiadès rendirent leurs morts, el ils furent jugés, chacun selon se » œuvres. El la mort et l’Hadès furent jetés dans le lac de feu… Et je vis un cirl nouveau et une terre nouvelle. Le premier ciel et la première terre dispururenl, et la mer n’est plus, lit ja vis la ville sainte, Jérusalem nouvelle, descendant du ciel…

B. Knseignbmknt obs Pkhbs. — Le » Pères, commentant ces textes de l’Ecriture, ont dû lutter contre le