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RELATIVITÉ

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avantages, sa courbure du temps expliquerait, parait-il, un fait astronomique, à savoir que les masses matérielles les plus éloignées de nous, c’est-à-dire 1 s nébuleuses spirales, ont dans l’ens -mble un m Hivernent qai les emporte au loin, avec des vitesses énormes, plus de mille kilomètres à la seconde. Ce s’rail un elTet d’optique, du à la courbure du temps.

Lu Problbms du l’Ethbr

44. — Vers 1860, aucun physicien ne doutait de la réalité de l’Elher. On le considérait comme une subst mce, dillérenle de la matière pondérable, pénétrant tous les corps, remplissant l’espace vide.

« L’Elher, disait William Thomson, n’est pas

une création imaginaire des philosophes spéculatifs ; il nous est aussi nécessaire que l’air que nous respirons ».

L’Ether conçu par Fresnel était un milieu élastique, qui propageait la lumière par de véritables vibrations, comme l’air propage le son.

Avec Her : z et Maxwell, il apparaît de plus comme le substratum des champs électromagnétiques : l’onde électromagnétique comprend, comme cas particulier, l’onde lumineuse.

Lorentz compléta la théorie en introduisant l’électron, ou atome d’électricilé négative. L’Ether reste immobile, mais les électrons se déplacent. Ces mouvements expliquent les phénomènes électromagnétiques et lumineux. L’immobilité, c’est la seule propriété mécanique que Lorentz laisse àl’Ether.

La théorie de la Relativité restreinte a enlevé à l’Elher cette dernière propriété. Car, si l’élher immobile existe, une onde lumineuse qui s’y propige a nécessaiiement une vitesse parrapportà ce milieu ; alors sa vitesse par rapport à un observateur devra varier avec le mouvement de celui-ci. Or c’est contraire à l’expérience : l’Isotropie de la vitesse de la lumière est le point de départ de la théorie de la Relativité. Impossible de considérer l’Elher comme un milieu immobile.

Impossible pourtant de le supprimer. La théorie de la Relativité généralisée en a absolumentbesoin : pour elle, le vide contient quelque chose. Il ne faut donc pas supprimer l’Elher, mais donner une forme tout à fait nouvelle à la notion du substratum universel.

L’espace possède des propriétés physiques ; on peut exprimer ce fait en disant que l’Elher existe. Mais cet Ether ne doit pas être conçu comme étant doué de la propriété qui caractérise la matière : i/ n’est pas constitué par des parties qui puissent être suivies dans te temps. Autrement dit, nous ne pouvons pas placer notre doigt sur un certain point, et dire que « cette partie de l’Elher se trouvait là-bas quelques secondes avant ».

Ce défaut d’identité dans les parties constitutives de l’Elher enlève toute signitication à un mouvement par rapporta lui ; et il paraît vraisemblable que ce soit là la véritable raison pour laquelle aucune expérience ne révélera jamais un pareil mouvement-Ces idées aboutissent logiquement à identilîer l’fither avec l’Univers à quatre dimensions, ce composé d’espace et de temps dont la structure géométrique explique la gravitation et l’électricité. Mettons le mot « Etlier » partout où nous avons dit « Espace-Temps », et nous comprendrons que cet Espace-Temps soit considéré par les Relativistes comme une réalité. (n° SI).

L’éleclron serait un état particulier de la structure de l’Ether, la matière serait composée d’électrons.

43. — Les lecteurs qui seraient déconcertés par ces conceptions étranges, n’ont qu’à se souvenir qu’il y a là énormément de Srmboliime.

Les théories phj’siques ne peuvent avoir la prétention de donner toujours des apparences une explication conforme à la réa’ilé ; elles ne sont souvent qu’un moule analytique dans lequel le physicien essaie d’enfermer les choses. Et le physicien entendra le mol réel dans un sens très différent du philosophe.

Entre la théorie de la Relativité, et la Réalité qui existe indépendamment de nous, il y a cependant nu lien : l’harmonie des conclusions et la puissance de synthèse de cette nouvelle théorie physique doivent bien correspondre à quelque chose de réel. On ne doit pas défendre à l’esprit humain, naturellement soucieux d’atteindre le vrai ontologique, dechercher à se rapprocher de plus en plus de la réalité extérieure. Mais l’interprétation qu’on donnera peut-être un jour des formules d Einstein et de ses collaborateurs sera autre que celle que nous avons esssayé d’exposer.

Sur ce point, il est permis de rester dans une prudente expectative.

BiBLiOGHAmiB. — Les ouvrages et les articles de Revue, traitant de la Uelalivilé, se succèdent si nombreux, qu’il faudrait mettre constamment à jour la Bibliographie de la question. Voici du moins la liste de quelques ouvrages, édités en France, avant kjî5. — A. Einstein. — Théorie de la Relativité restreinte et généralisée. (Trad. : Mlle Rouvière. Gaulhier-Villars, xvn-i >o page :  ;). — L’Ether et la Théorie de la Relativité, (Trad. : M. Solovine. Gaulhier-Villars, îG pages). — La Géométrie et V expérience. (Trad. : M. Solovine. Gaulhier-Villars, 20 pages). — A. S. Eddinglon.

— Espace, Temps et Gravitation. (Trad. : S. Rossignol. J. Hermann, ix-a6a-14g pages). — P. Langevin. —Le Principe de llel’ti -it<.(R.Chiron éd.).

— La Physique depuisvingtan. (Paris, Doin, iga3).

— J. Becquerel. — Le Principe de Rrlat vite, et la Théorie de la Gravitation. (Gauthier- Villars, ix-3^2 pages). — Exposé élémentaire de la Théorie d’Einstein. (Payol). — Champ de Gravitation d’une sphère matérielle. (J. Hermann, 3a pages).

— E. Picard. — La Théorie de lu Relativité et ses applications ùl’Astronomie. (Gaulhier-Villars, i- ; pages). — H. Galbrun. — Introduction à l : Théorie de la Relativité. (Gauthier-Villars, x-/|60 pages). — E Borel. — L’Espace et le Temps. (Alcan). — H. Marais. — Introduction géométrique à la Relativité. (Gaulhier-Villars, 192 pages). — P. Drumaux. — L’évidence de / Théorie d’Einstein. (J. Hermann, 72 pages). — G. Mie. — La Théorie Einsteinienn de la Grai’i <(i « ’o «. (J. Hermann, xn-iao pages). — E. Carton. — Sur les Equations de la Gravitation. (Gauthier-Villars, 65 pages). — H. Thirring. — L’idée de la Théorie de la Relativité. — (Trad. : M. Solovine. Gauthier-Villars, 186 pages). — Max Boni. — Théorie de la Relativité d’Einstein, et ses bases physiques. (Trad. : Finkelstein et Verdier. Gauthier-Villars, xi-33q pages). — L. Bloch.

— Le Principe de la Relativité et la Théorie d’Einstein. (Gauthier-Vil’ars, 4 i pages). — A. Metz.

— La Relativité. Exposé élémentaire de la Relativité, et réfutation des erreurs contenues dans les ouvragée les plus notoires. (E. Chiron. XVIII- 1 56 pages). — H. Weyl. — Temps, Espace, Matière. (Trad. : Juvet-Leroy. Blanchard). — Von Laue. — Théorie de la Relativité. (Trad. Gustave Létang, 2 vol. Gauthier-Villars). — J. Villey. — Les divers aspects de la Théorie de la Relatif ilé. (Gauthier-Villars, JL-96 pages). — E. Barré.

— Exposé général du principe de Relativité et des