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RELATIVITÉ

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prêter à discussion, — importe la question de piincipe, qui domine tonte discussion.

Le principe, c’est le droit absolu de Dieu et de son Christ à régner sur la société humaine. Contre ce droit, aucun laïcisnied’Etat.ou autre, nesaurait prescrire. Saint Thomas l’a noté, après avoir affirmé l’universelle juridiction du Christ sur toutes les choses humaines (/o., v, aa).Il entend d’ailleurs l’objection de fait : il s’en faut que toutes choses soient soumises au Christ, ou en voie de se soumettre. Et donc le règne universel du Christ n’est pas, tant s’en faut, une réalité de l’heure présente. — La distinction du fait et du droit suffit à faire provisoirement face à l’objection, 111 » q. 50. a. 4 ad. a m : Christo sunt omma subiecta quantum ad potestatem quant a Paire super omnia cecepit (>/'., xxviri, 18) ; nondum tamen sunt omnia ei subiecta quantum ad eiecutionem suæ poteslatis : quod quidem erit in futuro, quando de omnibus voluntatem suam adimplebit, quosdam quidem salvando, quosdam antem puniendo.

Ainsi le Docteur angélique affirme le droit imprescriptible du Christ sur toute créature, quittée reculer dans l'éternité les revendications suprêmes et elfectives de ce droit.

C « texte de saint Thomas a trouvé place dans l’Encyclique Annum sacrum <25 mai 1899), pariaquelle Li : on XIII, à la veille de l’année séculaire, annonçait le dessein de consacrer le genre humain au Sacré-Cœur de Jésus. Le Pasteur suprême s’en autorise pour un geste large, qui déborde son propre bercail. Dès lors, en effet, que tous les hommes appartiennent au Christ à un double titre, et comme ses créatures et comme acquis au prix de son sang, tous aussi appartiennent d’une certaine manière au vicaire du Christ, et peuvent être présentés à Dieu par ses mains. Après avoir expliqué, dans cet acte solennel, cur ipsi infidèles pott-state dotninatuque lesu Christi teneantur, Léon XIII reprit la même leçon l’année suivante, dans l’Encyclique Tametsi futura (1 nov. 1900), et l’appliqua, non plus seulementaux individus, mais aux sociétés : Humanæ Procreator idemque Redemptor nalurae, Filius Dei, rex et dominas est orbis terrarum, potcslalemque summam in homines obtinet ctim singulos lum iure sociétés. Le contexte rappelle Dan., vii, 14 et Ps., 11, 8. — Cf. Thésaurus Doctrinæ Catholicae, éd. Cava liera, n.

79^ -79 5 Au Congrès eucharistique de Lourdes, en juillet 191/1, ces véritées furent rappelées, et le droit royal de Jésus-Christ affirmé éloquemment. Nous renverrons aux pages écrites sur ce Congrès par M. Yves de La. Brièrb, Les Luttes présentes de l’Eglise, IIe série, p. 480-501. Paris, 1916.

Rien ne heurte et ne révolte l’instinct rationaliste, comme cette prétention du christianisme à pénétrer non seulement toute vie privée, mais toute vie sociale. Pourtant, rien n’est plus fondé en Evangile. Devant l’offense publique de Dieu, l’indifférence de la société est une lacune, et sa connivence positive est un désordre. Le chrétien qui, du fond du cœur, dit à Dieu : Que votre rogne arrive », renouvelle on acte de foi à l’ordre voulu par Dieu et s’offre à y entrer pleinement.

Les erreurs contraires sont largement notées dans le Srllalnts de Pie IX. On lira avec fruit l'œuvre doctrinale du Cardinal Pi », grand' champion du règne de Dieu, au siècle dernier ; cette œuvre a été, de nos jours, condensée en un volume : La rorauté sociale de Jésus-Christ, d après le Cardinal Pie ; par le P. Tiiéotime de Saint-Just, O. M. C, Paris, i<ja3. — Voir, dans ce Dictionnaire, les articles Laïcismb, Libéralismb, Syllabus.

A. d’Ai.ès.


RELATIVITÉ. — La Relativité, dont il est ici question, est une doctrine récente, fondée sur de nouvelles découvertes de la Physique. Elle a excité une vive curiosité, parce qu’elle modifiait d’une façon paradoxale les notions courantes de la Mécanique, spécialement celles d’espace, de temps, de masse ; en réalité son intérêt vient de ce qu’elle présente une belle synthèse des lois du monde physique, et en particulier pense avoir trouvé la loi de la gravitation.

Un exposé mathématique de cette théorie ne convient pas au Dictionnaire Apologétique. Il suffira d’en décrire les traits essentiels, dans le but d’examiner la valeur de ses assertions.

Mais on rencontre dès les débuts une difficulté sérieuse dans l’interprétation des ouvrages relativistes : c’est l’imprécision des notions métaphysiques auxquelles, malgré eux parfois, recourent les Physiciens, quand ils veulent donner un sens objectif à leurs formules.

Il est sans doute possible d’y suppléer, et d’interpréter sagement la Théorie de la Relativité, sans cependant la défigurer.

Le lecteur jugera si la conciliation peut se faire avec la philosophie scolastique, où l’Eglise nous apprend à chercher la vérité.


1. Le principe de la Relativité.
2-5 L’Ether et la vitesse de la lumière.

Ie Partie. - La Relativité restreinte


6-7.Définition du temps propre et de la longueur propre.
8-9. L’intervalle d univers et son invariance.
10. La simultanéité et son caractère relatif.
11. La Relativité du temps.
12-13. Le voyageur qui vieillit moins vite.
14-16. La Relativité de l’espace.
17. L’Univers à quatre dimensions.
18-19. Espace euclidien. — Espace non euclidien.
20. L’espace à trois dimensions dans l’Univers à quatre dimensions.
21. L’Univers à quatre dimensions est-il réel ?
22. La nouvelle mécanique. — La loi de composition des vitesses.
23. La Relativité de la masse.
24. La masse de l'énergie.
25. La conservation de l’impulsion d' Univers.
26.Vérifications expérimentales.

IIe Partie. — La Relativité généralisée


28-29. Les champs de Force.
30-31. La ligne d’Univers naturelle d un corps libre.
32-34. La loi de la gravitation dans le vide.
35. La loi de la gravitation dans la matière.
36. Comparaison avec la loi de Newton.
35. Déplacement du périhélie de la planète Mercure.
38. Pesanteur de la lumière.
39. Le déplacement des raies du spectre solaire.
40-41. L'électricité.
42.L’espace fermé.
44-45.Le problème de l’Ether. — Bibliographie.


Le Principe de Relativité.1. — Il faut distinguer le Principe de Relativité et la Théorie de là Relativité.

Le Principe, sous sa forme générale, peut s'énoncer ainsi :

Les lois de la nature matérielle doivent pouvoir s’exprimer sous des formes absolues, indépendantes