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REFORMI.

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immédiatement et se mirent à combattre ces sectes dans les journaux populaires et l’Y.M.C. A. dans la très importante « Revue universelle » (Pvzeglad Potiszechni). Ceci provoqua une opposition passionnée delà part d’une grande partie de la société ; cttteopposition échoua linalement : aujourd’hui, les plus fervents partisans de l’Y.M.C. A. condamnent son action comme préjudiciable au point de vue national et religieux. Jusqu’à présent, les résultats de la propagande des sectes sont médiocres : dès que les dollars commencèrent à manquer, leur activité s’affaiblit. Actuellement (commencement de 1923), lies ont évacué beaucoup de postes à l’intérieur du pays et se sont transportées sur les contins, où elles ont des chances de plus nombreuses conversions parmi les Ruthènes et les orthodoxes.

Outre les sectes étrangères, deux sectes indigènes existent en Pologne : i° les Mariantes, qui apparaissent au commencement du xxe siècle, autour d’un petit nombre de prêtres révoltés, trompés par une certaine Kozlowska. Dans l’annexe russe, ils jouissaient de l’appui du gouvernement du tsar ; au point de vue dogmatique, leur « Credo » représente un assemblage d’idées les plus stupides.Us faisaient sacrer leurs évêques par les Vieux-catholiques ; — 2 les Indépendants, qui se nomment pompeusement

« Eglise nationale ». Cette seconde secte apparut il

y a 25 ans en Amérique parmi les émigréspolonais, elle y gagna environ 30.ooo adhérents, et au moment de la restauration de la Pologne, elle se mit en campagne pour la conversion de la patrie et sa séparation de Rome. Mais jusqu’à présent elle n’a pas fait grand chose, malgré l’appui des partisradicaux et socialistes ; elle n’a même pas pu obtenir la reconnaissance légale.

Un groupe d’historiens et de publicistes polonais s’efforce de ranimer les études sur l’ancienne Réforme polonaise. Il existe même une « Société pour l’étude de l’histoire de la Réforme en Pologne », qui possède un journal « La Réforme en Pologne », au caractère strictement scientifique et historique. Ces efforts sont accueillis par le parti catholique avec déliance, parce que plusieurs de ces historiens montrent une vraie tendance à représenter le mouvement réformateur, quia causé tant de dommage à la Pologne au point de vue religieux et politique, comme un magnifique élan du génie national, opprimé par la réaction catholique.

Bibliographib. — Andréas Wegierski : Systema historico-chronologicum ecclesiarum slavonicarum, i » >52, Utreeht. — Stanislaw Lubieniecki : Hisloria reformationis Polonicae, Freistadtii 1680. — Christian Bogumi Friese : Kirchengeschichte des Kunigreicks Polen. Beitragen zur Reformationsgeechiehte in Polen und f.itthauen, Breslau, 1786.

— "Walerjan Krasinski : Historical Sketch of the rise, progress and décline of the Reformation in Poland, London 183<j. — M. Dzieduszycki : Skarga i jego wiek. Krakôw 1850-51. — J. Lukaszewiez : kosciolach Draci czeskich w Wielkopolsce, Poznan, 183ô (Les églises des Frères tchèques en Grande Pologne). — Dzieje kosciola heUveckiego na Lilwie, Poznan, 1 84 1 (L’histoire de l’église helvétique en Lituanie). — Dzieje kosciola helwtckiego H- dawnej Malopolsce, Poznan, 1853 (L’histoire de l’église helvétique en ancienne Petite-Pologne). — Wincenty Zakrzewski : Powstanie i rozwôj Reformacji w Polsce (15ao-157a), (Origine et développement de la Réforme en Pologne. — X. Juljan Bukowski : Dzieje Reformacji

« Polsce (L’histoire de la Réforme en Pologne

) od wejtcia jej do Polski az do jej upadku.

Krakôw, 1883. — L’abbé Ignace Warminski : Andrzej Samuel i Jan Seklttcjun, Poznan, ; <(>.

— Dalton : Johan a Lasco, Gotha, 1881. — Lubowicz : Isioria Reformazii w Polschje (en russe) Warszawa, 1883. — ^Votschke : Gesehichte d. Rrf. in Polen, Leipzig, 191 1. Altpreussische Monatsschrift, I/ist. Monatsblàtter. — A. Brûkner : Rôznowiercy w Polsce (Les dissidents en Pologne), Varsovie, tgo5. — T. Grabowski : Literatura luterska w Polsce w. xvi, Poznan, 1920 K (La littérature luthérienne en Pologne au xvi’siècle).

— Grabowski : Literatura arjanska w Polsce " (La littérature arienne en Pologne), Cracovie, 1908.

— Merczyng : Zbory i senatorowe protestanccy w dawnej Rzeczypospolitej. (Les temples et les sénateurs protestants dans l’ancienne république de Pologne). — St. Kot : Andrzej Frycz Modrzeuski. Krakôw, 1 919. — O. Halecki : Zgoda sandomiers ka, b")o. (La réconciliation de Sandomir), Cracovie, 17 K>. — Sur la Propagande protestante en Pologne, lettre dans les Nouvelles Religieuse*, 15 sept. 1924, P- 4 a .

S. Bkdnarski, S. J.

XIV. — LE PROTESTANTISME AUX ÉTATS-UNIS D’AMÉRIQUE

Le Protestantisme aux Etats-Unis d’Amérique est le même que dans les autres pays, en ce sens que ses adhérents acceptent la Bible comme seule règle de foi, croient à la justification par la foi seule, et au sacerdoce universel des croyants, et prétendent faire appel à leur jugement individuel pour l’interprétation de la Bible sans contrainte et sans avoir besoin de direction. Il est le même également dans son attitude vis-à-vis de tous les cultes, de toutes les confessions, ou de tous les formulaires officiels, que ses membres acceptent en général selon leur interprétation personnelle ou avec indifférence ; d’autres chefs se partagent en conservateurs et en libéraux, ou, pour se servir des termes plus usités en controverse aujourd’hui : fondamentalistes et modernistes.

Les églises de toutes les dénominations exigent une l’orme quelconque de culte, qui n’a aucunement un caractère sacriïicatoire. La réunion dans une église, un sermon, de la musique vocale et instrumentale, voilà en quoi le culte consiste d’habitude. La Cène, ou la Communion, est un des offices ordinaires de tous les cultes importants. Le Baptême est la règle, bien qu’il ne soit pas toujours tenu pour essentiel. Le mariage et la mort donnent lieu également à des cérémonies, souvent accomplies dans une église, bien que n’ayant pas le caractère d’un sacrement. Par suite du grand nombre d’étrangers qui assistent aux offices dans les différentes églises, surtout chez les Presbytériens, les Méthodistes et les Baptistes, on emploie jusqu’à vingt-huit langues. Petit à petit, l’austérité des rites diminue, et la musique, les fleurs et les lumières sont admises.

C’est au protestantisme que le pays est en grande partie redevable de la coutume de faire entendre des prières d’invocation et de bénédiction aux réunions civiques et aux sessions de nos corps législatifs nationaux et des différents Etats ; ainsi que de la célébration religieuse de fêtes comme celles de Thanksgiving et du Jour de Jeune.

Les différences qui existent entre le Protestantisme de l’Europe et celui des Etats-Unis ne sont ni marquées ni nombreuses. Ici l’Eglise ne dépend pas de l’Etat ; il n’y a point d’Eglise Etablie. L’appui qu’accorde l’Etat à certaines écoles et institutions protestantes n’est pas considérable, et il est généra-