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REFORME

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Kalich (Revue scientillque, trimestrielle) ; Uns : Kostnické Jiskrt ( « Etincelles de Constance », hebdomadaire ) ; /Ittstiv Oilkuz (Testament d’Hus, mensuel) ; etc. — Principales associations : Kostniekd Jednola (Education populaire, Littérature, Conférences) ; Jeronymovà Jednota (succédant à la Société Gustave Adolphe), recueille des fonds pour le ministère des âmes.

2" Les Protestants Slovaques s’en tiennent à leur Confession d’Augsbourg. Rattachés, jusqu’à la révolution de [g18, aux Eglisea évangéliques de Hongrie, ils sont maintenant autonomes. Leur constitution est également dénommée presbytérosynodale L’Eglise comprend deux diocèses, chacun ayant à sa tête un évêque ; elle compte 17 séniorats avec 3Il communauté- : . La proportion des éléments y est la suivante : slovaque S- » ; allemand 10 ; magyar 3. L’académie slovaque de thcologie, à Presbourg, doit être incessamrænt transformée en faculté d’Etat.

3° L’Eglise réformée en Slovaquie est douée d’une organisation tout à fait indépendante, et presque exclusivement magyare. Elle aussi compte deux diocèses.

Les Protestants slovaques considèrent l’Eglise fraternelle évangélique tchèque comme une Eglise 1 nouvelle », avec laquelle ils ne veulentavoir aucune communauté de chaire ni d’autel. Cependant il y a tels luthériens slovaques qui, pour des raisons nationales, tiennent une confédération avec l’Eglise fraternelle pour possible et désirable. Mais ils restent jusqu’ici en minorité,

Outre les susdites Eglises protestantes, il y a, dans la République tchécoslovaque, encore les groupements suivants, tout à fait indépendants :

4° Eglise évangélique allemande, en Bohème, Moravie, Silésie (6 cercles ecclésiastiques, dont 4 en Bohême, 1 en Moravie, 1 en Silésie ; 76 communautés,

! 10.000 âmes).

5° L’Eglise évangélique d’Augsbourg, en Silésie orientale, 6 communautés polonaises.

0° L’Eglise réformée de la Confession Helvétique, en Bohème, Moravie. Silésie.

7 L’Union fraternelle tchèque (Jednota ceskobratrskd). C’est la Y.M.C.A.

8° La Fraternité baptiste.

90 Enûn diverses sectes : Ochranovsti, Méthodistes, etc.

VI — Une mention spéciale est due encore à l’Eglise tchécoslovaque, née en 1920-21, et qui, proprement schismatique, paraît évoluer vers une communauté de libres-penseurs protestants.

Les causes de sa naissance furent : 1) Le nationalisme et la pénétration — signalée plus haut — du monde intellectuel tchèque par les liers souvenirs de la période hussite, tandis que le catholicisme apparaissait comme un instrument des Habsbourg ; 2) La diffusion de la libre pensée dans les plus vastes milieux intellectuels (Université, écoles normales, ’Sokol, sociétés de presse). Grande fut, entre autres, l’influence personnelle de Fr. Masaryk, qui affirme toujours la nécessité d’une religion, mais ne connaît le christianisme positif que pour le critiquer, sans rien mettre à la place ; 3) Dans les couches inférieures de la population, le travail dissolvant de la démocratie sociale ; 4) Dans le clergé, à qui souvent l’esprit de libre examen fut inoculé dès le gymnase, le progrès des idées modernistes et ré formi -te. Kenucoupide promotions épiscopales (archevêque Kohn à Olmutz) ont exercé une influence délétère sur la discipline : on s’occupa surtout de démoraliser l’Eglise. Même de bons prêtres souhaitaient une part plus grande faite à la langue vulgaire la liturgie — sans parler de l’atténuation de la

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loi du célibat. — De tels appels à la réforme retentirent maintes foisdansla/ « a « o<a Katoliekého duchovenstva — Union du clergé catholique, — fondée en 190a ; quand cette union, à cause de ses usurpations de compétence, fut supprimée par les évoques, les cris s’élevèrent d’autant plus haut dans le journal Prdvo Nâroda.

L’année 1 y 1 8 amena pour les catholiques une vive surexcitation Les archevêques de Prague (Huyn) et d’Olmutz (Skrbensky) durent, comme Allemands et amis « les Habsbourg, quitter le pays. Le nouveau gouvernement décréta la séparation de l’Eglise et de l’Etal. Aussitôt reparut la Jednota du clergé. Zahrtulnih-fïrodsky formula ses requêtes : érection d’un patriarcat pour la république, participation du clergé au choix des évêques, suppression du droit de patronat, réforme des études ttiéologiques selon les besoins modernes, emploi de la langue vulgaire pour le service divin, liberté du célibat, démocratisation des consistoires, séparation de la politique et de la religion (de l’Etat et de l’Eglise).

— Rome et les évêques ne pouvaient agréer un si vaste programme. Dans l’attente d’un refus et pour exercer une pression sur l’autorité ecclésiastique, quelques-uns des membres radicaux du clergé inaugurèrent la propagande par le fait, sur les points les plus brûlants : ils commencèrent par célébrer la messe en langue, vulgaire et par se marier. La gran.de majorité du clergé obtempéra aux injonctions épiscopales, d’ailleurs la Jednota fut supprimée en 1920 et démembrée en associations diocésaines. Mais les radicaux, sous la conduite de Farsky, passèrent outre. Le 8 janvier 1920, fut décidée à Prague la fondation d’une Eglise tchécoslovaque autonome ; la nouvelle en fut communiquée au peuple le Il janvier. Dans plusieurs paroisses, les églises et presbytères furent soustraits aux catholiques par la force ; le gouvernement accueillait avec faveur le mouvement. Comme fondements de la doctrine, on désigna (1921)les sept premiers Conciles, le Symbole de Nicée, les traditions des apôtres slaves Cyrille et Méthode, avec celles de Jean Hus. Eu matière dogmatique, on proclamait : la liberté des sciences et de leurs méthodes, la reconnaissance de la loi de l’évolution, appliquée à la pensée religieuse et à la donnéechrétienne (modernisme). On organisait 3 diocèses, (depuis, 4). avec 126 communautés. L’Eglise est régie par un conseil d’anciens, sous la présidence du patriarche, le diocèse par un conseil diocésain sous la présidence de l’évêque. Le conseil des anciens et le conseil diocésain sont élus par les ûdèles adultes, dans les rangs du clergé et des laïques. La suprême juridiction, dans toutes les affaires ecclésiastiques, est l’assemblée de l’Eglise. Pour obtenir la consécration épiscopale, on recourut à la Serbie. Les Serbes demandèrent certaines garanties, et dès lors on s’appela non seulement catholique, mais « orthodoxe >>.

L’évêque Dosithëe de Nisch (Serbie) s’attribua un certain rôle d’inspection sur la nouvelle Eglise, et Mathias Gorazd Pavlik fut consacré évoque à Belgrade (a5 sept. 1921). Les Serbes ne tardèrent pas à revenir de leur illusion. En 1922, le chef de l’aile radicale de la nouvelle Eglise, administrateur diocésain de la Bohême occidentale, Dr Karl Farsky, publia le nouveau catéchisme. Alors apparut, à la stupeur de beaucoup des premiers adhérents, surtout des évêques Dosilhée et Gorazd, combien profondément on avait glissé, depuis trois ans, sur la pente. Le catéchisme définit Dieu « la loi vivante du monde ». — Jésus est un pur homme. —

« L’homme a besoin d’inspiration et d’amour pour

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