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REFORME

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7) Eglise méthodiste épisi opale de France (ad stations).

8) Eglises indépendantes (6 églises du « littoral », etc.).

Les Facultés de théologie où se forment les Pasteurs sont :

1) Paris — ancienne faculté de Strasbourg, transférée en 1877. C’est une faculté mixte (luthérienne et réformée).

2) Montpellier. — ancienne faculté de Montauban, créée en 1808, complétée en 1844> et transférée en 1 919. La théologie est réformée.

3) Strasbourg. — faculté luthérienne, reprise depuis la guerre.

Les études sont de 4 ans > et un séminaire est annexé à chacune des facultés. Le nombre des étudiants est de plus en plus restreint ; ainsi, g, 5 et 3 candidats en théologie sont indiqués comme devant finir leurs études en 1924, soit 17 en tout pour les trois facultés de France.

B. Principales œuvres. — 1) Œuvres nationales. — a) L’organisation centrale de défense des intérêts protestants est la Fédération protestante de France, qui groupe l’énorme majorité des églises françaises. Elle n’agit pas dans le domaine religieux proprement dit, mais dans le domaine national, moral et social, car là au moins une entente est possible dans « l’unité de foi, indépendamment des croyances ».

b) Les œuvres de prosélytisme et d’évangélisation sont innombrables, et c’est là seulement qu’on doit aller chercher le vrai protestantisme français, dont il serait injuste et maladroit de mesurer l’influence au seul nombre de ses adeptes.

Nous suivrons dans cette nomenclature rapide l’ordre de l’excellent petit Annuaire protestant de M. le pasteur H. Gambier (Fischbacher, 192^).

I. Les œuvres de jeunesse, sérieusement organisées, en tête desquelles il faut placer les Unions chrétiennes déjeunes gens ei de jeunes filles, qui sont les branches des Y. M. C. A. et Y. W. G. A. ; le Mouvement des éclaireurs ; la Fédération des associations chrétiennes d’étudiants, lycéens et lycéennes, etc…

II. Les Sociétés bibliques, qui éditent des Bibles ou parties de Bible en tous formats, et les vendent, parfois à perte, pour en faciliter la distribution et l’achat.

III. Les œuvres de mission intérieure, parmi lesquelles il sied de citer l’Armée du Salut, dont on connaît l’action moralisatrice et sociale extrêmement vaste ; elle dispose en effet sur divers points de salles d’évangélisation d’hôtelleries populaires, de maisons de tempérance, de relèvement, etc., et de toute une intendance pour les ventes ou dons de vêtements, livres, etc.. ; — puis, l’Union des Chrétiens évangéliques, la Cause, la Mission intérieure évangélique, etc., etc., toutes destinées à stimuler et à maintenir le zèle des religionnaircs, comme à travailler les milieux catholiques ou indifférents.

IV. Hors de France, l’action protestante s’exerce surtout par la Société des missions évangéliques (1822), qui a ses stations principalement clans nos colonies d’Afrique. — Mais malgré leur zèle et leur dévoùment, les réformés français travaillent relativement peu chez les païens, faute d’hommes et faute d’argent 1.

V. Les œuvres pastorales, avec l’Association des Pasteurs de France, les Caisses de retraite, etc.

VI. Les sociétés d’instruction, à la lète desquelles

I. Cf. le Journal des Missions Evangéliques, — par exemple déc. l’.)2 : >, p. 3ïl etsuiy.

se trouve la Société pour l’histoire du protestantisme français (1862) qui a, rue des Saints-Pères, une grande bibliothèque, et publie tous les mois son Bulletin.

VII. Les œuvres sociales, dont la doctrine’est due en grande partie à MM. Gounelle, Wilfred Monod, Paul Passy, de Boyve, et surtout au Professeur Charles Gide, qui plaide inlassablement pour les idées coopératives. Il est du reste actuellement le président de la Fédération protestante du Christianisme social. — Dans le domaine pratique, une foule de comités, solidarités, fraternités, foyers, patronages, orphelinats, mutualités, sociétés de tempérance, de bienfaisance, de relèvement se donnaient cette doctrine dans un effort pour ramener au Christ tout ce qui travaille, tout ce qui souffre, tout ce qui peine de quelque manière que ce soit.

VIII. Outre quelques écoles primaires, 5 Ecoles supérieures, 1 Ecole professionnelle, les protestants ont 18 pensions ou institutions pour jeunes filles et 8 pour jeunes gens.

IX. Enfin, ils disposent de 2.3 1 journaux ou revues, parmi lesquels il faut citer les hebdomadaires : Le Christianisme au XXe siècle (1872), directeur ; M. Benjamin Couve, — organe conservateur ; — Evangile et Liberté (qui s’est adjoint La Vie Nouvelle, et le Protestant), dir. M. L. Lafon, — organe libéral ; — Le Témoignage (1865), dir. M. S. Lambert, — organe luthérien. L’Evangéliste, — organe évangélique méthodiste, dirigé depuis 1870 par M. Lelièvre. — Puis, les bimensuels : Christ et Fiance ; Foi et Vie ; V Eclaireur. — Enfin les mensuels : U espérance, — organes des Unions chrétiennes déjeunes gens ; la Revue Chrétienne, — dirigée par M. John Viénot ; le Christianisme social, — dirigé « au dessus des églises et des partis » par M. Elie Gounkllk. Puis, paraissant tous les deux mois, la Bévue d’Histoire et de Philosophie religieuses, — organe, très libéral, de la Faculté de Strasbourg. — Tous les deux ans, se tiennent des Congrès d’action sociale, dont le compte-rendu est régulièrement public. — Nous ne parlons pas des journaux locaux ou régionaux.

2) Il y aurait lieu, pour être juste, d’étudier aussi deux mouvements qu’il sullira d’avoir signalés. C’est d’abord l’Alliance Universelle, qui est une manière d’  « Internationale religieuse », où l’on voit l’Eglise grecque orthodoxe collaborer avec les Eglises évangéliques d’occident à la paix sur la terre, grâce à la puissance spirituelle des religions. — (est ensuite la Fédération internationale du Protestantisme, qui n’est, elle, qu’un espoir encore, et qui, groupant en une organisation centrale toutes les Eglise protestantes du monde, affirmerait l’unité spirituelle des Eglises issues de la Réforme et mettrait celle immense autorité morale « au service de l’humanité et du Dieu de Jésus Christ s ».

II. Sa situation légale et son organisation. —

A. Jusqu’à la Séparation des Eglises et de l’Etat. Nous n’aA’ons pas à conter en détail, l’effort séculaire dans lequel les protestants, chassés de France par la révocation de l’Edit de Nantes (17 oct. 1685), en sont

1 Voir un bon article de M. l’abbé Charles Cnlippe, dans In Revue du Clergé Franfais. (I’r janv. 1911) ; les chroniques du H. P. P. Dudon, dans les Etudes, v. g. t. CIV. p. 402 et suiv. ; ou la brochure de M. E. Gou-Niii. i.i, Pou/quoi sommes-nous chrétiens sociaux ? (Rou-Imix, 1009).

2. Voir par exemple. Evangile et Liberté, 1"’sept. 1920 et 22 juin 1921 : ou Etudes, 1920. t. CLXH, p. 488 et suiv. ; el Nouvelles Religieuses, 1920, p. 432-433.