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REFORME

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roi et de la reine. Trois ans après, la même Chambre étoilée le condamna de nouveau, en compagnie de Burton et de John Bastwick, parce qu’ils avaient mal parlé des évoques, La Haute Commission ecclésiastique, les évêques, et particulièrement Laud, étaient très impopulaires. Le procès de llampdcn passionna toute l’Angleterre. Pendant ce temps, Charles I" échouait en Ecosse. Il fallut convoquer un nouveau Parlement pour en obtenir de l’argent. La Chambre des Communes, réunie en avril 1640. montra tout de suite une opposition ardente. Pym protesta contre les ordonnances de Laud et des évêques relatives au culte, et contre les punitions infligées à ceux qui ne s’y conformaient pas. La Chambre des Lords se mit à l’unisson. Elle blâma l’élévation à l’épiscopat de Mannaring et condamna l’évêque Hall, qui venait de publier un ouvrage sur l’origine divine de l’épiscopat, à faire des excuses pour avoir écrit que Lord Saye et Sele était presbytérien. Le Parlement se montrait intraitable ; il l’ut dissous dès le 5 mai, par ordonnance royale.

Mais la Convocation du clergé de Cantorbery continua ses travaux, après avoir accordé au roi, à l’unanimité, un très important subside. Elle décréta un certain nombre de canons, qui furent approuvés par la Convocation d’York. Le clergé affirmait qu’il n’était pas permis de se révolter contre le pouvoir royal ; puis, il renouvelait les mesures déjà prises contre les dissidents catholiques, les Séparatistes, les Brownistes et les Anabaptistes. Le canon 6 imposait à tous les clercs sans exception un long serment : ils devaient jurer de ne rien changer à la constitution, à la discipline, aux croyances, au culte de l’Eglise anglicane. Ce canon souleva une tempête telle que le roi fut obligé de surseoir à son application. On publiait en même temps une foule de brochures violentes contre Charles 1 er et Laud. Le roi, poussé par ses besoins d’argent, avait dû se résigner à convoquer un nouveau Parlement. Le Long parlement fut inauguré le 7 novembre 1640. Dès le ri, Strafford l’ami Adèle de Charles et de Laud, fut mis en accusation ; quelques jours après, Prynne, Burton et Bastwick, rappelés de l’exil, entraient en triomphateurs à Londres, pendant que le secrétaire d’Etat, Windebanke, se réfugiait sur le continent. Le 16 décembre, les nouveaux canons furent déclarés illégaux ; le 18, Laud fut mis en accusation et placé sous la surveillance de l’huissier de la Verge noire. Les troubles religieux agitaient Londres. Le 23 janvier 16/|i, le roi fit déclarer au Parlement qu’il consentait à diminuer la participation des évêques aux affaires de l’Etat, mais qu’il ne permettrait jamais qu’ils fussent chassés de la Chambre des Lords. A ce moment, Hall publia son

  • Humble apologie de la liturgie et de l’épiscopat » ;

elle souleva des tempêtes dans le camp puritain, mais rallia des hommes tels que Hyde, Falkand, Digby, qui prévoyaient la tyrannie prochaine du Covenant, à la manière des presbytériens écossais. Les Lords nommèrent, le 15 mars if>'|i, un comité des affaires religieuses, dont l’activité fut anéantie par la rapidité des événements révolutionnaires.

Le 3 mai, Strafford fut condamné à mort pour haute trahison : le iii, Charles signa l’arrêt de mort de l’ami qui lui avait consacré tout son talent.

Le même jour, il s’enleva le droit de dissoudre le Parlement. Les Lords refusèrent d’exclure les évêques de leur sein ; mais le 16 juin, les Communes abolirent les chapitres, les canonicat » et toutes les dignités ecclésiastiques. Le 5 juillet, le roi donna son assentiment à l’abolition delà Chambre étoilée et de la Haute Commission ecclésiastique, en même temps qu’il enlevait aux évêques le droit d’exiger

le serinent ex officia. Le Parlement protégeait un ministre calviniste de talent, Stephen Marshall ; treize évêques étaient mis en accusation, et les Communes votaient une loi les excluant de la Chambre des Lords. Charles nommait aux cinq évêchés vacants deux puritains et trois partisans de Laud, que les Communes avaient censurés. Le i er décembre, le roi reçut la « Grande remontrance » et refusa encore de chasser les évêques de la Chambre des Lords.

Mais les Puritains soulevaient lapojmlace de Londres ; le 4 janvier, Charles essaya vainement d’arrêter les cinq députés qui menaient le mouvement : il signa, enfin, la loi excluant les évêques du Parlement, au moment même où arrivaient des comtés de l’ouest de nombreuses pétitions en leur faveur.

Les signataires de ces pétitions furent traités en criminels par les Communes, qui s’étaient arrogé les droits de la Chambre étoilée et de la Haute Commission. Toute l’œuvre de restauration ecclésiastique entreprise par Laud était en péril.

La guerre civile, commencée depuis longtemps en fait, date officiellement du a-.i août i ! ùi. Ce jour-là, Charles I"’leva l’étendard royal à Noltingham et appela ses fidèles à la défense du roi et de la religion officielle contre le Parlement. Sur le passage des troupes parlementaires, les églises furent saccagées, les tables de communion détruites, les surplis et les prayer books brûlés. Un ordre des Communes, daté de 1643, ordonnait les dévastations les plus complètes, et partout la populace s’en chargeait.

Le Parlement avait besoin de l’aide des Ecossais ; pour leur être agréable, les deux Chambres votèrent, en janvier 1643, l’abolition de tous les évêchés, dont les revenus furent affectés à l’entretien des troupes. Puis, des ministres puritains furent envoyés en Ecosse pour conclure une alliance avec l’Eglise presbytérienne de ce pays. Après de nombreuses discussions, l’assemblée aboutit à une déclaration fortement presbytérienne et calviniste, que tout Anglais au-dessus de 18 ans devait accepter expressément.

Le Parlement vota cette déclaration le 2 février 1644- Elle était tellement destructive de toute organisation ecclésiastique, que près de 2.000 ministres refusèrent d’y souscrireet furentprivés de leurs fonctions, sous des prétextes divers.

Laud était en prison depuis trois ans. Son procès commença le 12 mars 1 644 - C’était un véritable homme d’Eglise, qui se défendit admirablement et protesta toujours de son entière loyautéà l’égard de l’Eglise officielle. La condamnation étaitrésolueàl’avanceparles Communes ; les Lords le condamnèrent à leurtourle 4 janvier 1640, le même jour, ils avaient accepté le « Directoire du Culte public », établi par la Convocation pour remplacer ie prayer book ; de sorte qn’on a pu dire que l’archevêque et le prayerbook étaient morts le même jour. Laud se prépara à la mort avec beaucoup de calme et de piété. Il fut exécuté le 10 janvier. Quelques jours après, les deux partis en présence essayèrent, àUxbridge, d’arriver à un accord. Mais Puritains et Ecossais étaient résolus à abolir entièrement l’épiscopat ; Charles, et ceci est à son honneur, refusa énergiquemeut malgré sa détresse, de le sacrifier. On ne put arriver à un compromis. Le 5 mai 1646, le roi seconda aux Ecossais : le 15 octobre, après avoir consulté les évêques Juxon et Duppa, il offrit d’accepter une organisation presbytérienne de l’Eglise, à condition qu’au bout de cinq années on reviendrait à un épiscopat organisé. Il refusa d’aller plus loin.

Charles renouvela cette proposition, à New port, en septembre iG.’|8, au cours de la deuxième guerre