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absolu des ouvriers, c’est en Hollande, ce semble, que le pourcentage des missionnaires, par rapport à la population catholique, est le plus élevé. — Notons encore qu’à l’heure présente, de divers côtés, aux Etats-Unis, en Irlande, l’intérêt pour les missions, languissant jusqu’ici, va s’éveillant.

7. — En même temps que des hommes, les pays catholiques envoient aux missions des ressources en argent. Dans les siècles passés, ces ressources étaient fournies par les princes, et il s’y ajoutait les dons particuliers. Ce qu’il y eut de neuf au xixe siècle, ce fut la création d’œuvres au caractère nettement catholique : tous les fidèles, quels qu’ils fussent, contribuant à soutenir toutes les missions sans distinction. Telle l’œuvre de la Propagation de la Foi. En cent ans (1822-1922), elle a réparti, chez les missionnaires du monde entier, 300 millions de francs. Et comme, ces temps derniers, pour des raisons diverses, surtout d’ordre nationaliste, certains pays tendaient à rompre l’unité vraiment catholique de cette fondation lyonnaise, le Souverain Pontife l’a directement annexée à la Propagande, soulignant ainsi son caractère purement catholique. D’autres œuvres, catholiques dans le même sens, c est-à-dire universalisles, ont des objets plus spéciaux. La Sainte-Enfance, fondée en France en 1843, s’occupe des orphelinats et des écoles en pays infidèles, mais du monde entier. Citons encore, l’œuvre des Ecoles d’Orient (1856), celle de Saint Pierre pour les clergés indigènes (1883), celle de Saint Pierre Claver pour les noirs d’Afrique. Le manuel du P. Arens énumère 220 sociétés de ce genre, apportant leur obole au budget des missions.

8. Conclusion. — On le voitpar ce qui précède, à toutes le » époques, l’Eglise a toujours fait ce qui était moralement et matériellement possible pour exécuter son programme divin : Docete omnes gentes. Aucun échec ne l’a rebutée, ses reculs n’ont jamais étédéfinitifs. Elle a toujours été l’infatigable » recommenceuse ». De plus, les missions ont toujours été pour elle un moyen d’afficher : i" sa catholicité, par l’effort constant qu’elle a fait de porter la lumière partout, effort qui n’a point été stérile ; — 2° son unité, car, à l’encontre des sectes, qui partout étalent leurs contradictions, elle s’est montrée partout la même, ne cédant au nationalisme que ce qui pouvait être cédé ; — 3° sa sainteté, tant par l’héroïsme constant de ses missionnaires, héroïsme allant jusqu’au martyre, que par l’idéal de vie proclamé partout.

Bibliographir. — La littérature des missions est trop considérable pour trouver place ici. D’utiles indications se rencontrent dans les Histoires générales de l’Eglise et dans les grands dictionnaires : Catholic Encyclopedia, Dict. d’histoire etde géogr. ecclésiastique, Herders Konversation Lexicon, Kirchenlexicon de Weltzer, etc., etc. Voir spécialement B. Arbns, Ilandbucffder Katholischen Missionen, Fribourg, 1920, p. 2, 29, 97, 153, 188, 280371, etc. Aux livres cités au cours de l’article, nous ajoutons seulement quelques ouvrages d’intérêt général.

i° Annuaires et Manuels (Arbns, p. 153). Annuario Pontificio, Rome ; — Annuaire Pontifical de Battandier, Paris, depuis 1897 ; Orbis catholicus du chan. Glancky, Londres, depuis 1916 ; — Missiones Catholicae, publiées par la Propagande, 1886, 1907, 1922 ; — Ugo Mioni, Manuale di Missionologia, Milan, 1921.

2* Allas (Arbns, p. 154.155). O. Werner, Atlas des Missions catholiques, trad. de l’allemand, Lyon, 1886 ; — Ch. Strbit, S. V. D., Atlas des M.

cath., Steyl, 1906, et Atlas hierarchicus, Steyl, ig13 ; — A. Lalnay, Atlas de la Société des Missions étrangères.

3* histoires générales. Henrion, Hist. génêr. des Missions catholiques (1219-1844). a vol., ParisLyon, 1844. — Lacroix et E. db Djonkoysky, Dict. des Miss, cathol., 2 vol., Paris, Migne, 1 86364 ; — T. W. M.Marshall, Les Missions chrétiennes, Paris, 1865. — E. Louvbt, Les M. cath. au XIX’s., Lyon, 1894 ; — Pioli t, Les M. cath. françaises au XIX’s., 6 vol., 1902 (Introduction par Et. Lamy).

4° Ordres religieux et Sociétés (Arens, p. 27), MarcbllinodbCivbzza, Storia universale délie Missione Fnmciscane (1 21 2-1 800), Rome, 1857-1895. — J. Fernando, Historia de los Dominicanos en las lslas Filipinas 1… Japon, China, etc., Madrid, 1870-72 ; — A. Launay, Hist. génér. de la Société des Missions étrangères, Paris, 1894 ; — J. Bruckbr, La Compagnie de Jésus, Paris, 1919 ; —

A. Brou, Les Jésuites missionnaires du XIX’siècle, Bruxelles, 1908 ; — Thaddéb Ferré, Hist. d » l’ordre de S. François, 1921.

5° Monographies. Elles sont innombrables. On peut citer comme particulièrement importantes, celles que A. Launay a consacrées à presque toutes les missions du séminaire de Paris, spécialement à celles des Indes (1898). — Marnas, La Religion de Jésus restuscitée au Japon (1897) ; — L. Bbssb, La Mission du Maduré. Histoire de ses Pangons, 191 4 ; — db la Servièrb, Hist. de la Mission du Kiang-Nan (191 4) ; — Colin, Labor evangelica en las lslas Filipinas, édit. Pastels, 3 vol., 1900— 1902 ; — Z. Engblhardt, Missions and Missionaries of California, 4 vol., I 908-1 916 ; — H. Josson, Hist. de la mission du Bengale, 2 vol., 1920, etc., etc. A quoi il faudrait ajouter d’innombrables biographies de missionnaires.

6° Collections. Lettres édifiantes et curii usss, 1702-1776 ; — Stocklein, Aeuer Weltbote, 16421753. — The JesuitRelations and allied Document, 53 vol., 18-6-1991. — Annales de la Propagation de la Foi, depuis 1823. — Les Missions catholiques, depuis 1868. — Die Katholischen Missionem, depuis 1873, etc., etc. (Arens, p. 308-349).

7 Etudes diverses. A.. Krosh, S.J., La Statistique des Missions catholiques, traduit de l’allemand, Bruxelles, 1911. — A. Huondbr, S. J, Der einheimische Klerus in den Heidenlàndern, 1909. — Adelhem Jann, O. M. Cap., Die Katholischen Missionen in Indien, China und Japon, lhre Organisation und das portugiesische Patronat, om 15 bis ins 18 Jahrhundert, Paderborn, igiô. —

B. Arens, Die katholischen Missionstereine, Fribourg, 1923.

Appendice. — Les Missions protestantes. — Les hétérodoxes n’ont pas absolument ignoré l’apostolat. Nous avons fait une rapide allusion aux missions nestoriennes d’extrême Asie au vme siècle. L’Eglise russe, avant la révolution, avait ses missions en Chine, au Japon, jusqu’en Alaska. Quant aux protestants, pendant longtemps, presque deux siècles et demi, ils se sont désintéressés de l’évangélisation chez les inûdèles (voir article Rbform » ;)La colonisation hollandaise, c’est-à-dire calviniste, a même amené, ou failli amener la disparition du christianisme là où il avait été porté par les catholiques (Moluques, Malaca, Ceylan).Dansla première moitié du xix’siècle, les protestants se sont ravisés et aujourd’hui leurs œuvres sont importantes. L’ouvrage de Marshall, qui mettait en parallèle leurs missions et les nôtres, a cessé depuis longtemps