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PREDESTINATION

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hoc loco doc ait Deum permisisse piccata, volendoque m permittere atque, uterai dignum, ea punire, reprobusse eos qui vitam in eis finirent. Molina se prononce donc pour la « réprobation négative conséquente », Ghkuoihr dk Valhntia, S., 1., dans ses Commentarii theologici, publiés pour la première fois à Ingolstadt en 1591, expose avec autant de olarlé que de solidité la doctrine catholique sur la Prédestination. Il commence par mettre hors de question le point essentiel : à la prédestination oonsidérée dans son elîet total, on ne saurait assigner aucune cause ni raison méritoire, hors de Dieu. Puis il posela thèse suivante : 1 Bien que ni la coopération du prédestiné ni aucune de ses œuvres ne soit, à aucun litre, raison ni condition ni cause méritoire ; lc la prédestination totale, cependant Pieu ne prédestine d’une manière ordinaire aucun adulie sans avoir égard, par sa prescience, à la coopération persévérante du prédestiné, procédant du secours de la ^.râee et de son libre arbitre, comme à un effet et un moyen de la prédestination, avec lequel tous les autres elfets de la prédestination sont liés. Conséquemmenl, s’il n’est pas vrai de dire que Dieu prédestine les élus à cause de la prescience éternelle qu’il a de leur coopération à la grâce avec la persévérance Bnale, comme si cette persévérance était la raison, la condition ou la cause de la prédestination totale, néanmoins i ! est très vrai de dire que Dieu prédestine d’une manière ordinaire tous ceux et ceux-là seuls dontsa prescience éternelle lui montre la coopération à la grâce. » — Il motive cette thèse par la cohésion étroite des éléments de la prédestinationtotale selon le plan divin. et l’appuie sur la science divine des futurs conditionnels, qu’il prouve par une argumentation distincte de celle de Molina, sans la distinguer de la science de simple intelligence. Il admet que les péchés sont la vraie cause de la réprobation. — Commentai- ! theologici, éd.’6 Lugduni, 1603, fol., t. I, p. 383-4- ; o.

Gabriel Vasqcbz, S. J. (f iCo/j), définira la prédestination : un dessein de Dieu qui, par avance, lixe le sort de l’h mme et l’ordonne à la vie éternelle : Præfinitionem seu ordinationem alicuius in vitam aeternam. Inh q. 23, art. 3, Disp.xci.c. 1, 1, Lugduni, 1631, p. /108 B. Cette définition répond moins au point de vue de la prédestinationtotale, qu’au point de vue restreint de la prédestination à la gloire. Aussi bien Vasquez elierche-t-il la raison immédiate de l’admission à la gloire ; or celieadmission ne peut se concevoir que comme la récompense de mérites acquis ; c’est pourquoi Vasquez affirme résolument la prédestination ex prævi is meriiis. Disp. i.xxxrx. c. 2, 9, p. 383 B : Opinio duas continet parte > : prior st. nutlam electionem efflcacem ad gloriam ex sola Dei volun Ip j isse antequam mérita præviderentur ex gratta, seu qttemlibetad gloriam electum fuisse ex mérita prævisis, quæ Dei gratia luttants emt. Posterior est, ante mérita gratiæ prævisa nullum peculiarem affectum dandi gloriam Deum Labttisse erga prædestinalos, sed circa omîtes etiam reprobos hacommunem voluntatem simplicem et ante ce dénia omnibus vitam aeternam, tanquam bravium >.t præn ium commune, aeqtte proposuit et desideravit. Et il développe ainsi l’ordre des intentions divines : l’D’une volonté antécédente, Dieuveul pour tous les hommes indistinctement la vie éternelle, dans un degré répondant aux mérites de c ! >acun ; 2° prévoyant

la conduite que chacun tiendra avec telle se. ie de grâces, il destine aux uns telles séries qu’il sait efficaces, aux autres telles autres qu’il sait inefficaces ; S* conséquemmenl au mérite on au démérite prévu, il prédestine les uns à la vie éternelle et réprouve les autres. — Notons quc Vasquez réserve expressément les initiatives de la grâce divine, et donc est exempt de tout pélugianisme. Ibid., c. 13, 128, p. lo ! B. — Mais il s’intéresse au jeu de la liberté humaine plus qu’aux exigences du souverain domaine divin.

Léonard Lnssirs, S. J. (-j- 1 Ga3), De prædestinati’tne et réprobation » angelorum et hominum Disputatio, n’ignore pas que la prédestination complète ne tombe pas sous le mérite humain ; il le dit expressément, op. cit., sect. 1. Mais il se propose de résotfdre une question plus subtile : le décret absolu de la prédestination est-il, dans l’ordre des conseils divins, antérieur ou postérieur â la prévision des mérites ? A la question ainsi posée, il répond que le décret est postérieur ; et manifestement il y est incliné par la considération delà sentence absolue de réprobation, qui doit nécessairement être conçue comme postérieure à la prévision des démérites. Ibid., sect. il, n. 6 : Contrariant (sententiam) ittdicavi semper magis veritati et pietati consentaneam, nimirum electionem absolutam et immédiat am ad gloriam non esse factam ante prævisionem perseverantiae seu finis in statu gratiæ ; sicut nec absoluta reprohatio facta est ante prævisionem finis in statu peecati. Il motive cette conclusion par de nombreux arguments tirés de l’Ecriture, des Pères et de la raison théologique.

Dès l’année 158^, Lessius avait dû défendre contre une censure émanée delà faculté de théologie de I.ouvain divers points de son enseignement, notamment sa doctrine de la prédestination fondée sur la connaissance des futurs conditionnels. Les documents relatifs à cette controverse ont été publiés en 1881 par le P. G. Sohnremann, S. J., en appendice à son livre : Controversiarum de divinæ gratiæ /ibérique arbitrii concordia initia et progressas, p.3^i.’; f) -j, Friburgi Brisgoviae. Dans son apologie présentée an nonce apostolique Frangipani, Lessius s’explique en ces termes (Schncemann, p. 300) : Nos dicimus Deum præscire quo modo providentiæ et gratiæ iste komo salvarttur et quo non salvaretur ; deinde pro suo beneplacito velle uti tali modo prov’ul ntiæ et rouf ne illi talent vocation ls, protectionis et directionis modum, cum quo videbat illttm perseveraturum. Et hane voluntatem vocamus prædestinationetn, ut prædestinatio sit præparatio beneftciorttm quibus præsciebat hominem libère perseveraturum. Et hoc sensu dicimus prædestinationem præsupponere scientiam conditionatam ; quæ nihil est aliud quant simplex intelligentia conditionalium liberarum.

En demandant à la prescience divine la clef du mystère de la prédestination, Lessius a suivi la voie de la tradition la plus authentique. Néanmoins on a pu se demander si l’initiative souveraine par laquelle Dieu prédestine ses élus présente chez lui tout le relief désirable. On a pu également se demander si l’indépendance deDieu dans l’œuvre totale de la prédestination n’est pasen quelque mesure obscurcie par l’option en faveur d’un point de vue volontairement restreint.

Entre la prédestination et la réprobation, il y a cette différence, que la prédestination est tout entière l’œuvre de Dieu, au lien que la réprobation implique essentiellement l’infidélité de l’homme, intervenant pour faire échec au dessein de Dieu. Encore que, pour réaliser la prédestination, Dieu se serve du libre arbitre de l’homme, le décret divin porte sur tout le