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PENTATEUQUE ET HEXATEUQUE

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Etdras selon Masius, lusue imperatvrts Hisluria, præfalio, a Nombre il’interprèles modernes tiennent pour l’opinion de Ttiéodoret. Ainsi Rkusch, Lehrbucii der Eiitieitung in dus A. T. ' 36 S(]., Freiburg, « S^o ; 1. M. Sciiolz, Kinleiluiig^ II, 2/|5-a65, Koln, ly^â ; Uanko, llisluria revelaliums di.inue V. T., aoo sq., 1862. En l’absence de toute tradition historique cerlaine, les raisons internes permettent de conoluic que le livre, sous sa forme actuelle, ne peut êlri' attribué à Josué ; car il raconte des laits (xv, iS-ig : Caleb donne sa lille à Otlioniel, qui a IVappé Cariath Sepber ; xix, 17 : les hommes de Dan prennent la ville de Lais) arrivés après la mort de Josué, comme il ressort dr ItnI., i, io-15 ; xviii, 21). los., XIII, 3y parle des bourgs de Jair, qui sont en Basan ; or Jair était l’un des Juges (lud., x, 3 ty. C.f. Claik, Le Inre de Josué, 5, Paris, 1883 ; Fillion, I.u Sainte Bible, II, g, Paris, 188g). — Hummelaukr, Coiiim. in lih. lusue, g3, Paris, igo3, conclut d’un examen attentif que le livre a été écritaprès la mort de Josué et avant le temps de David ; qu’il a subi des altérations ultérieures. Exenqiled’altération : xi, ai, parle des monts de Juda et d’israël ; cette locution suppose la division du rojaume (Meignan, De Moïse à David, 335, Paris, 181)6, i)réfere le temps de Salomon). Selon /os., x v, 63, les Jébuscens habitent encore Jérusalem ; or, selon Il Heg., v, 6-10, David prit la ville et la citadelle des Jébuséens la 7 » année de son rc^ne. Selon los., xi, 8 et xix, a8, Sidon est la ville principale des Phéniciens, d’où elle porte le nom de grande ; or, au temps de David, Tyr était au premier rang. Selon lus., xvi, 10, les Ghananéens habitent enc’ire Gezer ; or ils en furent expulsés au temps de Salomon par le Pharaon d’Egypte (1Il lle^., ix, 16). ^1Il Heg., XVI, 34, on lit : « In diebus eius (Acbab) aedilicavit Hiel de Belhel Jéricho : in Abiram priinitivo suo l’undavit eam et in Segub novissiuu) suo posuil portas eius iuxta verbum Domini, quod locutus fni’rat in manu losue lilii Nun » ; — cf. fus., vi, 26. D’où il suit qu’au moins au temps du roi Acliab (ix' siècle), l’histoire de Josué existait.

L’auteur, quel qu’il soit, a usé de documents contemporains de Josué. Car

a) VI, 23 (lieh. Lxx, >ir » -.), Rahab et la maison de son père habitent encore au milieu des lils <risracl ; IV, g : les douze pierres dressées par Josué dans le lit du Jourdain y sont encore. (Lamy, Introdiictio, II,.58, note 1res justement : Il n’est pas vraisemblable que les pierres dressées ]>ar Josué dans te lit du Jourdain aient résisté si l()ngteMi[)s à l’effort des eaux. Donc cette locution « usque in præsentem diem » montre que l’auteur avait à sa disposition des documents contemporains de Josué ; mais elle ne prouve pas solidement que le livre ait été écrit avant le règne de David et de Salomon, car un auteHr plus récent a pu transcrire lidèlement le document sans y rien changer, comme lit l’auteur de far., écrivant après l’exil, II, v, g : a Fuit arca ibi [in teinplo| utqiie in præsentem diem », alors l’Arche n’existait plus.)

/') Dans le livre de Josué, les villes de Chanaan sontappelées de leurs anciens noms, qui furent changés lors de l’occupation et tombèrent en désuétude. Ainsi XV, g(Baala) ; ^t) (Cariath Senna) ; 54(Garitilh Arbe).

t) Dans le récit, les moindres circonstances sont notées exactement et vivement, comme pouvait seul le faire un témoin immédiat. Ainsi vii, viii (prise <le liai)

Autorité du livre de Josué. — Le livre de Josué, comme histoire, est digne de foi, car il est tiré de documents contemporains de Josué. Les Juifs ont toujours tenu pour vrais les événements consignés

dans ce livre. Ainsi II Heg., xxi, i (famine au temps de David, |)arce que Saiil mil à mort les Gabaoniles) suppose <iue Josué a traité avec les Gabaoniles (lus., I.X, la). 1Il lieg., S.VI, 34 se réfère à la malédiction de Jéricho (lus., vi, 26). Mieli., vi, 5 à les, , iv, ig sq. (camp do Galgala) ; Ps., cxrii, 3, au passage du Jourdain (lus., iii, lii-i ;).

Les documents profanes apportent souvent leur conlirmation aux données du livre de Josué. Voir les tablettes cunéiformes : archives des rois Amcnophis 111 (1427-13y2) [selon Unonad, Orient. Lit. Zlg., l, ) i sqq.(igo8), 1413-1377]et Amenophis lV(13y2-1376) [Unonad, 1 377- i 36 i [découvertes durant 1 hiver 1887/8 près de Tell el.imai nu en Egypte, d’où il ressort que la terre de Chanaan était alors divisée en beaucoup de petites principautés : c’est bien l'élat que suppose le livre de Josué (Edd. G. Brzold et E. A. W. Buoge, The Tell el Amurna Tahlels in the Itritish Muséum, London, 18g2 ; H. Winckleb, Die Tontafelti von Tell el Armana (Keilinscliri/tl. liiblio ; /ie/', V), Berlin, igo6 ; 1. A. Knudtzon, i>/e£'/ Amarna Tafeln ( Vor-lerusintische ISihliiitliek, 11), Leijizig, igo7-igi/i). Dans les letlres écrites par ces princes chananéens au Pharaon, il est souvent question d’une nation envahissante el troublante, celle des Chnbiri : nom philologiquement équivalent à llirini (Hébreux). Toutefois la question de l’identité de ces Chabiri avec les tribus d’Israël. occu|iant la terre de Chanaan sous la conduite de Josué, demeure pendante.

Hépoiulenl utïirmntiveœe[tt ; H. /immkkn, Zeiischr, des D.Pal.Vereins. XIII, t : s7 ( 1 8111) : E. Meïkk, G/ojj « n eu den Toniafeln von Tell et Amarna, 62 S(jq.. Lieiizi^-, 1897 ; VoCEL, iJtr lu : id von Tell el.iniarna u. die Uibcl, ISsqq., Biaunschvveitf, INW’i ; Il Winck 1.KI1,.illurienlatische FurscliuTif^en, 3. 11., I, ao siiq., Leipzig, lOu’J ; Die Keilinschrifien u. das A. 7'.-*, 19fi 8qf|, , Leipzig, lyo.'i, K, Miketta, Der Pharaodes.iuszii/-ea (Bibl. Studien, IH, 'îi, l(14 sqq., l’reibur., l'.)()3 ; C. t'. Li' : ii.viawN’Mal)pt, /*ra, ?7, 'itj ; (J’aulres donnent cette opinion pour ti-ès probable on du nioina sérieusement probable. uui-siE. Nacl, Dienac ! idavidi : , cUe k’vni^.tgfscluchte Uruels, Wion Leipzig : , ' » 7 sqq., lyuô ; (j. Bi’itol.D, Die babyloniscli-assyr, h’eiUnscliiffen u. ilire lîedeiitunii fur das.4. T., 20, Tiibingen -Leipzig, 1904 ; 1. NlKrL, Das A. T. im Lichte der altori^rUat. Torschung. III. 'J, Bibl Zeil/r., ]n, 3-i,.Viiiinter, l'.MO. U’aulres nient que le nom 'le Ciiabrri désigne les Helu-eux ; ainsi A. H..Savce, Aeademy, 128, 1891 ; W. M..Muellir, Aucn u. Kuropn nacli aUd^ypti^cheti Denkniàlern,.J96, ISy.** ; Kr UoMMttL, lJieaUiirælitîc/ien Ueberlieferunsen.., 2.'j0sqq. (Les Cliiihiri précufseurH (iew lHr » élile.s) ; J. M. Lacrange, t.esKhahiri ; Rev. fJibl., H, 127. 132 |18'.ni) ; P. Dhorme, ib., N, S', VI. 67 sqq. (190 ; i) ; Il Weinhiihi. 11, Die Ein, vanderunff der Hebrder u. hrætiien iaKanaan, Z. S. f. d. Moriienl. Genellscliaft, LXVl, 36S sqq. (L’ii). Selon P. SciiiiL, Revue d’Aasyriulogle, XII, 114 (Ifll.')). le nom Chabiri se trouve ^éjà sur des tiiblettes ounéitorinea du temps de /fàK-.S/n (Larsw, vers 2200 av. J.-G.) pour désigner une nutinn élutn’tiqiie ou casbitique ; cf. Rev. Bibl., N. S., XV, 286 sqq. (1918).

Le catalogue des villes jirises jiar Thuimès III (i.501-1447 ; MiiviiTTA : 151j-1461) qu’on lit sur les murs du temple d’Ammon à Karuak, présente les mêmes anciens noms des villes chananéennes, qu’on lit dans le livrede Josué. On peut encore en appeler au témoignage de Piiocot’E, De bellu vundulicu. II, xx, d’aptes lequel, à Tigisi en Maurélanie, existait de son temps un inonuiiiont ])(irtanl écrit en lettres hébraïques : « Nous soiiiincs les fugitifs devant la face du brigand Josué lils de Nun. » Cf. Masi’euo Ilisl. une, ag4, Paris, 1876 ; Bûoi.nuk », De coloniarum ijuaruiidam //hueniciariiin primurdiis cuiii Ilebræorum erndu coninnctis : Sitzungsherichte der K. Ahadcmie der Wisscnsclia/fen in U’ien, Philosophischhislorische Klasse, CXXV, x, 30. 38 (18gi). Sur