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1916

PENTATEUQUE ET HEXATEUQUE

1916

XXIV, 17- 19), l’oracle de Moïse sur le prophète à venir (Deut-, XVIII, 16.19) ; en outre, plusieurs personnages, comme Adam (Uom., v, 1^), MelcIiiseJech (Ueb., vii, I sqq.), Isaac, el des institutions dont traite le Pentateuque, par exemple l’agneoii pascal (Jo., xix, 36 ; I Cor., V, -j), sont des types du Messie à venir. Aussi ne doit-on pas s’étonner que le Christ, discutant avec les Juifs incrédules, en apielle à l’autorité du Pentateuque, en disartt (/o., v, 39. 1^6) : Scrulaminc Scriptiiras, f/aia vos patatis in ipais l’iiam aeternam habere, et itiæ suiit qitæ iestiii, o>nuni peiliihent de me… Si enim crederetis HJoysi, credeietis forsitan (entendre : ulique) et rnilii : Je me enim ille scripsit. Quand le Christ, transliguré sur la montagne, manifesta sa gloire, Moïse et Blie apparurent, la Loi et f les Prophètes, pour lui rendre témoignage. Aussi l’Eglise con » erve-t-elle avec une extrême sollicitude l’admirable livre de la Loi et le défend-elle contre les attaques dos incrédules, qui s’eirorcent de résoudre en mythes et en fables, en pieuses fraudes et lictions, presque tout le contenu du Pentateuque. Le plus récent document de cette sollicitude est la Décision sur l’authenticité musaïi/iie du Pentateuque publiée par lu Commission Hildiqne Pontificale en 1906 et approuvée par le Souverain Pontife le 27 juillet de la même année. Acta Sanctue Sedis, XXXIX, 377 sq. (1906) ; cf.L. FoNCK, S. I., Documenta ad Pontiftciam Cnmmissionem de re biblica spectantia, 25 sq. Ronia, 1916.

I. Utrum argumeiitu a ci’iticis con^-sta a-l imjiti^naii -Jaiu autlieiitiaui uiu^aicain sacrortiia Uhronnu, qui Pentuleiiclii iioutiriâ desi^aaiitur, tanti sint pnn ipri^i, tttj>oslhabitis quamplui-ibus te^itimoniis ulriusque T’^slainenli collective auaij>lis, perj-etua consenâioiie j-opjli iuJuici, Ecclesiue quoqtie cunsLaiiti tiaditioiie iiecmxi indiriis inlerois quæ ex ipso textti eruuntui’, iiis Iribti.iîit aûjrmandi Uos libros non Moysen hubei’o aiictoreni, sed ex fontibu » maximu ex parle aetate mofieica posleriui-ibiis fuisse coiifectcs ? tigsp. Ne^’ative,

II. Utriiiii ruosaM’a autheutia PeiilateiicUi talem iiecessai-io postulet reJ.iclioiieai totius otveris, ut prur>u^ teneodum sit Moyseti omnia vl dia^ula manu sua scripsis^e vel aiimiaiiuensibus dictasse ; an etiani eorum liypotlieais perruitti possit qni existimant eutu opus ipsuiu a se sub diviiiæ inspirationis afiîytu conceptutn alteri v^l pinribas scribenduoi comiuisisse, ilatatueu ut sensa sua fîdeliLer redderent. niitil contra suam voluntalem soi-iberen !.nihil otaitleient ; ac tandem opus hac i-atioite confectum ab eodem Moyse principe inspiratoqne aiictore pi-obatuin, ipsiusiuet nomîne vuljaretur ? Hesp. Négative » d priiïiam parteiM, affirmative ad secnndnni

lU. l’iruia ab-qrie pruftiudicio mosaîcæauthentiæ Pentateucbi concedi possit Maysen a’I -uiini confici-Midum ^ opus fontes adhibuisse, script.^ videlicet documenta vel

orales traditiimes, ex quibus, spcundnni peculiarem seoj )um sibi pi-oposituiu el sub divinæ inspirationis afflatu. nonnulla bauserit « aque ad verbura ve] qiioad senteutiani, contracta vel atnplificata, ipsi operi inseruerit ? Resp. A flirniative.

IV. Ulr-.im, salva subslantiaîiter mosaica autbentia et inte^ritate Pentateucbi, admitli possit. tam long^o vaoculoruui decursu nounullas ai modifi’at’ones obventsse, uti : additantenta post MoTsi morteni vel al) aucl'>re in^pirato appo’ita, vel j^lossas et explicatione. ; le^tui interieclas : vocabula quiiedam et foi’mase sermo te anliquaUi in sermonein recentioreiu translatas ; tnendosas demum lectionés vitio atn rnanuen^^ium aH^cribendas, de quibus fas sit ad norinas artis critîcao disquirere et iudicare ? fieap. Ailîrinaiive, sîiIvo Ëccleffiæ îudicio.

(Traduction ci-dessus, col. -ji^--)’i-).)

II. — Lb livrb dk Josub

Le livre de Josué renferme l’histoire de l’occupation et de la distribution de la terre de Chanaan, dont Dieu avait prorais la possession aux patriarches. Dans ce double travail d’occupation et de distribu tion, Josué a le rôle principal ; aussi le livre popte-t-il à bon droit le nom de livre de Josué.

Josue, hebr. lelio.tchua ben Nûn ; pour Nùn, les Septante lisant NAYH, d’oii la version latine : /eius filius A’itve. Selon E. Nestlé, Zeitschr. des Pul. Vereins. XX VIII, /( 1 (igoS), elEr-jositorf Times, XX, 233 (1908-9), NAYH est une faute des copistes pour N.YN.

D’après le sujet, le livre se divise bien en deux parties :

I. Occupation de la terre de Chanaan, i-xii. — Josué est affermi par Dieu (i). Exploration de la ville de Jéricho (11). Passage du Jourdain (iii-iv). Circoncision à Galgala (v, 1-12). Prise de Jéricho(v, 13vi). Prise de Hai, lapidation de Aclian (vii vtii, 2g). Bénédiction et malédiction sur les monts Garizim et Hébal(viii, 30-35). Ruse des Gabaonites (ix). Combat de Galiaon (x). Combat contre Jabin de Hazor près des eaux de Mérom (xi). Soumissionde tonte la terre ; liste des 31 rois vaincus (xn).

II. Distribution de la terre occupée, xiii-xxii. — La distribution, commencée à Oalgala, xrvxvn, s’achève à Silo, xviii-xxir. En manière d’épilogue, les dernières paroles de Josué à Sichem ; sa mort, xxiii-xxiv.

Le but du livre est de montrer Dieu lidèle, soit dans l’accoinplissement de ses promesses (cf. Gen., XV, 18 : Semini luo dubo terram hanc…, el/os., i, a-g ; XXI. 43 : A’e unum qnident verbum, quod iltis præstituruin se esse l’romiserat, irritant fuit, sed rébus expleta sunt omnia) ; soit dans l’exécution de ses menaces, xxiii, )5-16 : Adducet super vos quidquid miiloruin cnmminatiis est, eo quod præterieritis pactum Domini Dei vestri, quod pepigil vobiscuin.

Origine du livre de Josué. — Le livre même ne désigne pas expressément l’auteur. On lit bien, xxiv, a6 : Scripsit ijuoque (fosiie) omnia verba hæc in volumine l.egis Domini. Ceci vise les préceptes et jugements présentés au peuple par Josué à Sichem (26) après la rénovation <le l’Alliance ; el le livre en question est le livre de la Loi de Moïse. Le titre non plus ne fournit pas une donnée certaine, oar le livre porte le nom de Josué, non pour avoir été écrit par lui, mais parce qu’il raconte ses exploits.

i. Selon la tradition juive, consignée dans le traité lalmudique Baba batra 14 b, « Josué écrivit son livre et les douze derniers versets delà Loi » (Dent., xxxiv,.5-12). Josué serait donc l’auteur de son livre. Celte opinion paraît favorisée par Eccli., xlvi, i, qui appelle Josué siiccessor Moysi in prophetis, gr. Siâ.50xoi M&>u(7£w ; iv 7r/33ï/rr£(’at5 ^ in propkttiis, ce qui s’entend ordinairement de la rédaction des livres inspirés (Toutefois le texte hébreu porte : « serviteur de Moïse dans l’ofllce de prophète » ; « f. N. Pktbrs, Liber Jesu filii Sirach sive Ecclesiasticus hebraice, ia3, Friburgi, igoS). Suivent la tradition juive : Lactance, Div. Inst., IV, xvii ; saint IsinORE na SÉviLLB, De eccl. off., I, xii ; Rhaban Maob, De universo, V, 11 ; parmi les modernes, Lamy, [ntrodactio, II, 56 sq(|. ; Kaulun, Einleitung’II, 30 sq. éd. 5 (G. Hobrrg), 33 sq. ; Cornely-Hagen, Compendium, 228 sq., VtGoimoDx, jVn"Hp/ Biblique*^, II, 5 sqq., Zschokiui, Ifistoria sacra A. 7".*, 168 sq., 1910 ; et d’antres, qui néanmoins reconnaissent dans le livre certaines additions ou insertions postérieures ; ainsi, la mort de Josué (xxiv, ly sqq.), selon Hstzknauer, Theologia Biblica, I, 135, serait une addition d’Eléazar et de son ûls Phinéès (cf. Baba batra 15). que Sbisknbergbr, Einfiihrung^, 318, tient pour l’auteur du livre.

a Thiîodorbt (In losue quæst. il) soutient que le livre fut composé par un auteur postérieur, à l’aide de documents contemporains de Josué. L’auteur serait Samuel, selon Tostat (f 1445, // ! /vsue i, q. 13) ;