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1883

PENTATEUQUE ET HEXATEUQUE

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l’on peut conclure que le psautier élail dès lors ]iartagé en cinq livres ; or cette division supi)ose celle de la Loi. Les Juifs de Palestine désignaient chaque livre par son début : lierescliit, Veelle schemot, Vujjikra, Vajjedabber^ Elle haddeharim (Quatre de ces noms se lisent chez ORiGÈtiK, ap. Eusèbr, //. / ; '., VI, XXV, éd. ScinvARTz, (>. 072, Leipzig ; , 1908 : Mpc^ad Ouî/Aîj/ioi^, Oji/.pv, E//îy.ôÔ£, ; y.c-i ;  ; i ; il appelle le Lévitique A/t/i£70€y.'jiacttj-, ce qui paraît répondre à chomesch liapfiikudim : le cinquième des préceptes ou des cens).

Les Juifs Alexandrins disaient, d’après l’objet j)rincipal : (yiJt^tÇ) y.ia/j.oj, :  ; 'oÔî ; (AiyjTrrsj), /cjtri/.w, àpiifx-^i, Ssimp^vj/j.iov (cf. Mkliton diî Sardes, ap. EusÈBB, //. £., IV, xxvi). Ces noms ont passé dans la version latine des Livres saints.

A. — Objet et division du Pentateuque. — Le Pentaleuque ne renferme pas une histoire complète des origines du genre humain ni même du peuple d’Israël ; mais il raconte l’origine de la théocratie de l’A. T., ou l’institution du royaume de Dieu ; c’est donc plutôt une histoire du salut, rapportant le commencement et le progrès de la révélation divine. Le livre de la Genèse présente la préparation de la théocratie sacrée (création, chute originelle, vocation des patriarches du peuple choisi). Le livre de l’Exode raconte l’institution de la théocratie, réalisée par la délivrance du peuple choisi de la servitude d’Egypte, et le don de la Loi sur le mont Sinaï. Le Lévitique et les Nombres contiennent les lois qui régissent la théocratie de l’A. T. Le Deutéronome, qui raconte la rénovation de l’Alliance, est comme une récapitulation de toute l’histoire rapportée dans ia Pentateuque, un épilogue de tout l’ouvrage.

La Geni’se renh-rme deux parties, dont l’une comprend l’histoire sommaire du genre humain depuis i’origine du monde jusqu'à Abraham, la seconde l’histoire des patriarches depuis la vocation d’Abraham jusqu'à la mort de Jacob et de Joseph.

La première partie, précédée de l’Heiamcron comme d’une introduction (i, i-ii, 3), se divise en rinq sections, faciles à distinguer ])ar leurs titres : 1) Voici les générations du ciel et de la terre, 11, 4 ;

— 2) Voici le livre de la génération d’Adam, v, i ;

— 3) Voici les générations de Noé, vi, g ; — 4) Voici les générations des lils de Noé, x, i ; — 5) Voici les générations des lîls de Sera. — De même la seconde partie contient cinq sections distinguées par leurs -itres : i) Générations de Tharé, xi, a’j ; — 2)Générations d’Ismacl, xxv. la ; — 3) Générations d’Isaac, XXV, ig. — 4) Générations d'Ësaii, xixvi, i ; — 5) Générations de Jacob, xxxvii.

V Exode peut se diviser en trois parties :

1. Evénements qui préparent la sortie du peuple d’Israël de la terre d’Egypte (multiplication et oppression des Israélites, élection de Moïse, les dix plaies), i-xi.

2. Sortie d’Egypte et marche jusqu’au Sinaï, xnXIX, 2.

3. Institution de la théocratie sur le mont Sinaï, XIX, 3-xL, 38 : a).VUiance conclue entre Dieu et le peuple (Décalogue, loi de l’Alliance, conclusion solennelle de l’Alliance par oblation de sacrilices), xix 3-xxiv, 1 1 ; 6) Préceptes concernant la construction et l’ornementation duTabernacle de l’Alliance (Dieu veut habiter au milieu de son peuple), xxiv, 12-xxxi, 18 ; t) Apostasie du peuple (viau d’or) et rénovation de l’Alliance, xxxii-xxxiv ; d) Erection du Tabernacle, XXXV-XL.

Le t(?vï/i'çu< ; présente le recueil des lois par lesquelles Dieu s’attacha particulièrement le peuple choisi. Ex., XIX, 6, le Seigneur dit au peuple : « Eritis inihi in regnnm sacerdutale et gens sancta ». On peut dis tinguer dans le Lévitique quatre séries de lois, dont les deux premières se rapportent nu royaume sacerdotal : Lois des sacrilices, i-vii ; Rites de la consécration des prêtres et des lévites, viii-x ; les deux autres concernent la snnctilication dupeu])le : 3) Lois de la distinction du pur et de l’impur, xi-xvi ; 4) Lois de la sanctilication, xvii-xxvi. — Puis, un appendice : Lois des vœux, des dimes, etc., xxmi.

Le livre des yVonifcrei, ainsi apjielé parce que deux fois ( : -iii et xxvi) il présente le recensement du peu])le, renferme trois parties :

1) Evénements qui suivirent le don de la Loi sur le mont Sinaï, i-x, 10 (recensement du peuple, lois diverses).

2) Histoire de la marche depuis le mont Sinaï jusqu'à la terre de Moab (murmures du peuple, explorateurs, Josué et Caleb, révolte de Coré, Dathan et Abiron, châtiment des murmures, serpent d’airain etc.), X, I i-xxi, 1.

3) Evénements accomplis dans la terre de Moab (Balaam et Balac), xxii, 2-xxxvi, 13.

Le Deuléronome rapporte les dernières paroles de Moïse avant sa mort. Quatre parties :

i) Premier discours de Moïse (Moïse rappelle au peuple tous les bienfaits reçus de Dieu au désert, inculque l’obéissance), i, i-iv, 43.

2) Deuxième discours (répétition des lois), iv, 44xxvi, 19.

3) Dernier discours (bénédiction et malédiction), xxvii-xxx.

4) Dernières dispositions de Moïse ; sa mort (Moïse remet sa charge à Josué ; cantique et bénédiction de Moïse), xxxi-xxxiv.

B. — Origine du Pentateuque

I. Histoire de la haute critique. — Anciennement, Juifs et Chrétiens s’accordèrent unanimement à tenir Moïse pour l’auteur du Pentateuque. Dans le Talmud, flaba hatra 14 b, les huit versets de/Jei/f., XXXIV, 5-12 qui racontent la mort de Moïse sont attribués à Josué. Cependant Philon, Vie de Moite, iii, et Josï : PlIB, ^n^, IV, VIII, 48, ont attribué même ces versets à Moïse. Font seuls exception quelques gnostiques, tel PTOi.ÉMÉB(ap. EpiruANB, Hær., xxxiii, 4)> qui tenait ce livre pour un apocryphe d’origine juive. Parmi les Pères, nul n’a révoqué en doute l’origine mosai(pie du Pentateuque (Voir Origkne, In Gen., llom., XIII, 2 ; In IVum., t. XVI ; In lo., t. II, xiv, 26 ; S. Cyrille DB JÉRUSALEM, Cot., IV, 36 ; GRÉGOIRE DE NySSE, préambule du Commentaire sur V Hexaméron, S. Cyrille d’Alexandrie, Cont. Julian., I ; S. CurvsosTOME, Ad Stagir., ii, 6 ; S. Isidore de Pélusk, Ep., CLXxvi ; PnocoPE de Gaza, prologue du Commentaire sur la Genèse ; S. Jérôme, pré/ace sur le Livre de Josué, prulog. galeat., Ep. cxL, 2 ; S. Aogustin, Serm., XXXI, 5. 7 ; cxxiv, 3 ; S. Isidore de Skville, Etym.,

VI, I, 5 ; II, 8. On prétend à tort que S. Jérôme a douté de l’origine mosaïque ; le texte souvent allégué, Ue perpétua tirginitale B. Mariæ adv. llelvidinm,

VII, ne vise pas le Pentateuque, mais la glose « usque in hodiernuni diem » sur Gen., xxxv, 4 (lxx) et /)eut., XXXIV, 6 ; voici comme s’exprime le saint docteur. Certe liodiernus dies illius tempore existimandus est qno hisloria ipsa contexta est, sive Moysen dicere volueris, anctorem Pentateuchi, sive Esdram, eiusdem instauratorem operis, non reciiso). Au Moyen.-Vge seulement, Hugues de Saint-Chbr ("j- 1203) émit l’idée que Josué pourrait avoir composé le Deutéronome ; mais il ajouta : Sed verius videtur quiid Moyses linnc lilirum scripsil. Parmi les Juifs,.uencsra (' 1167) paraît avoir tenu pour interpolés plusieurs textes, v. g. Gen., xii, 6 ; Ex., xxv, 4 ; Ileut., I, i ; xxxi, 2a.