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PÉNITENCE

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cxcix, 3/ », ')2')A) ; celle des voleurs : la peine sera moindre pour eux que pour ceux qui ont été condamnés judiciairement (^/?., ccxvii, 61, 798^) ; celle de ceux qui se livrent à des pratiques de sorcellerie, des complices de certains crimes spéciaux, d*un diacre coupable de ce qu’il appelle ti poUutio in lahris > (Ep.y ccxvii, 65, 90, 71, 798 B, 801 A).

Le second rappelle aussi la différence à faire des criminels qui ontété judiciairement convaincus et de ceux qui se sont offerts d’eux-mêmes à la pénitence par la confession de leurs fautes secrètes (A/?., can. 4 » P* (** XLiV, 339 A). La déclaration au prêtre d’un vol secret sera considérée comme l’indice d’un amendement réel (Ibid.y can. 6, a33 G). Mais le but didactique de la lettre motive l’insistance sur la nécessité pour le pénitencier d’interroger à fond les pénitents.

Qu’on Ips inteiTog-e. dit-il à projios de ceux qui nnt en recours mix lievin », et qu’on s assure s’ils ont commis cette faute tout en restant Kdctes k In foi du Christ, entraînés seulement par quoique nécessllo pressante, sous le coup d’un m tlheiir <hi d’une per’e douloureuse ; on si c’est pjtr niépri'î formel du témoignaffe que nous avons reçu [de l’Evangile], qu’ils ont eu recours à l’intervention du démon {îhid., can. S, 22". D ; 228.)

54. — Mais nous reviendrons à propos du confesseur (no 6/J) sur ces lettres « canoniques ». Ecoutons maintenant deux homélies de sain^ « ^RKGoiRB or Nysse.

Le « ne in furore ttio arguas me, neque in ira tua corripias me » du psaume vi évoque à sa pensée le pécheur qui recourt à la confession comme, u moyen de prévenir la colère divine au jour du jugt ment.

StiTiS, attendre le châtiment que lui attireraient alorn SCS fautes secrètes, il prend les devants en les confessant (—ooly.^xQy.voi rr, i^yr/opzùi’A). Les avpuï que la toiture arrache raaltjréeux aux criminels, lui l-^s 'ail sponla ; iément ; sous le fouet, et comme dan ? les tourments de la péniteaoe, iï avoue (mot à mot : il publie, 4/ ; , tJiCTieûs() le ^ péchés cachés au plus intime de son àm'^,.. La mort [purrait Tenir, qui exclut toute g-uérison de l’Ame ; pe (sonne. après la mort, ne peut, en rap]" » elant le souvenir d Dieu, 5juérir le m> » l que lui fait le péché. C’est sur lerVe que Texomoloçèse est efficace ; aux enfers^ il n’y en aplus (P. G., XLIX, (112C-613A).

Cette edlcacilé de la confession (In Eccîes.^ lÙ^n, m, P. G., XLIV, 649 CD), l’Ecclésiaste nous Tappr, ^d par son exemple ; c’est là une des meilleures leçoTis qu’il ait données aux (idrles de l’Eglise ; et rKgii*îe elle-même a appris de lui à apprécier le mérite de la confessiondes péchés : ri ôtà rr, ; IX’Ayopvj-^zoi ; -tôv ttett/zv Ainsi en est-il des hommes à qui Unrs excès ont donrni la Bèvre : lu saignée et les pointes de feu sont nécessaires à leur guérison, mais ce traitement leur apprend à se modérer dans la suite. De même pour celui qui « 'c «  dénoncé lui-même en confessant ses vices cachés (^ TTi^/tTîûffa ; ky.'j’zo-j ôea Tf, ^ riiv /.pjfi’jyj ^ayo^îÛTsw ;) : le souvenir de la honte éprouvée alors lui sert de leçon pour le reste de s : t vie ^P. G.. XLIV, f152 B).

Honte salutaire de la confession : cette homeiie prouve bien qu*on l’affrontail. Tout le monde cependant n’en avait pas le courage et ce n’est pas d’aujourd’liui que la peur de la pénitence écarte de la confession et finalement de la pratiqvie religieuse.

55. — La peur de la confessioo. — Le passage suivant d’un commentateur d’Isaie, déjà cité n* 34 et souvent identifié avec saint Basile lui-même (Cf. Bakdknukwer : GAKL.^ t. 111. p. 1 49-1 48), est fort su<^*i : cstif à ce point de vue. On nous permettra d*y juxtaposer un extrait d’un psychologue contemporain : le rapprochement aidera, croyons-nous, à saisir la portée de ce trait des mœurs d’une époque où, d’après tant d’auteurs, U rémission par

l’Eglise, et donc la confession des fautes secrètes, aurait été inconnue.

« Quelquefois, la rupture

[avec la foij se fait sous l’influence des passions de la virilitu commençante, et l’homme, en se <JétacliBnt de la foi, se détache surtoutd’une chaîne insupportahle à ses plaisirs,.. jo n'étonnerai aucun de ceux qui ont travfrsé les études de nos lycées en nflirmant que la précoce impiété des libres penseurs en tunique a pour point de déport quelque faiblesse de la chair accompagnée d’unr liorreur de l’aveu au confessionnal. Le raisonnement arrive ensuite, qui fournit des preuves à l’appui d’une thèse de négation acceptée d’abord pour les besoins de la pratique n |P. BoukCET : Essais de psychologie contemporaine^p. SO).

Voici nu jeune homme dont. Icnfance et l'éducation ont été pieuses. Il est assidu nux oÀîces, s’adonne autant qu’il peut aux (ciivres de bienfaisance, vit dans In pensée du jugement éternel et s’attache aux enseignements de la doctrine chrétienne. Un jour cependant il tombe dans riiicnnduite (tto^ovsikv). Sa vertu ainsi évanouie et les fruits [de son éducationl ainsi riivagés^ voyez comme la ruine de tout le reste s’ensuit. Le mauvais état de su conscience l’empêche de paraître à l’Eglise : il n’y pourrait plus prendie place pHrmi les fidèles : il en est déchu. La hontp d’autre part l’enipèche de se ranger pirmi les « pleurants n [une classe des pénitents publics], — Alors, il invente des prétextes pour réfiondi’e à ceux qui l’interrompent. « Un tel, ditil, m’attend, et je n’ai pas le tpnips d*os « ist# » r ?t la synaxe. n Une antre fois^ pour sortir avant la prière des fidèles — [avant la consécration et la communion], — il imagine je no sais quelle raison. (IVst ainsi. par l’effet de rhabilude. que l’idée lui vient peu à peu de tout abandonner [mot à mot : d’apostasierj et qu’il aboutît à sa perte totale (P. G.. XXX, 152 A-R).

L’inconduite de ce jeune homme n’est manifestement pas notoire ; autrement, il n’aurait pas à inventer des prétextes pour expliquer son abstention de la communion et son éloignement de l’Eglise. Ses fautes comporteraient néanmoins l’expiation par la pénitence publique et celle-ci parailleursne lui serait accessible qu’après aveu à celui qui y préside. Le cas de ce jeune homme suppose donc bien une pratique pénitentielle à base de confession, et sa banalité même le rend particulièrement suggestif,

S6. — A vrai dire cependant, il semble bien qu'à cette époque on redoutât moins l’aveu du péché que la pénitence à en faire. Nous avons déjà entendu saint Pacien à Barcelone et saint Ambroise à Milan se plaindre qu’après s'être confessé on s*abstint d’accomplir la pénitence imposée. En Asie, à Amasée, dans le Pont, même plainte. L'évêque Astkrios connaît des pécheurs qu’il faut exhorter à se confesser, « Ne rougissez pas, leur dit-il, de découvrir vos secrets à celui qui vous a engendrés à Dieu ; dévoilezlui l’intime de votre àme ; montrez-lui, comme à un médecin, la plaie cachée. » Mais il en connaît d’autres qui, après s'être confessés pour la forme, négligent d accomplir la pénitence.

Les malades, dit-il en s’adressant à ces derniers, les malades, dont le corps souffre^ s’entourent jour et nuit de médecins ; ils prodiguent les honoraires pour recouvrer la santé ; mais ils se condamnent en outie à un répîrae sévère ; ils se privent ; ce-* sybarites ne boivent plus que de l’eau. Et vous, dont c’est l’Ame qui est malade, après rous être confessés pour la forme au médecin et lui avoir