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PENITENCE

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admissa sua celanlibus denegaiur ab eo qui non faciein, sicul liomo, sed intima et arcana pectoris intuelur t IV, xvii, P. /.., VI, 501).

Chapitre II. — La confession dans l’Eglise des premiers siècles

AnT. I. — La

DOCTIUNK

S 3. — 1 PrésoiD ption tirée du fait de la confession prébaptismale. — Confession el pénitence : voilà donc les deux éléments de la pénitence adiuinislrée par l’UgliscQue leur association, constatée à l'âge apostolique, persiste après l’oryanisalion régulière de la rémission des péchés, on |)eut d’abord le présumer, du fait qu’elle se retrouve jusque dans l’organisation de la préparation au Itaplénie. Il ne parait pas douteux en effet que, dans certaines Eglises tout au moins, la confession ait fait partie de la pénitence ((réhaptisniale : elle aussi comportait une ccitnine déclaration des péchés antérieurs.

Teutullien le dit très nettement (De i.iptisnio, xx). L’administration du l)aptême est précédée de

« prières fréquentes, de jeûnes, d’agenouillements, 

de veilles et de la confession de tous les péchés antérieurs (ciini con/essione omnium rétro deliclornm). On procède ainsi à l’imitation du baptême de saint Jean. Et il faut nous estimer heureux, poursuit le prêtre de Cartluige, de n’avoir pas à faire cette confession publiquement » — ou bien au contraire, comme conjecturent certains éditeurs, « de pouvoir, grâce à cette confession publique cl à ces exercices de pénitence, satisfaire pour les fautes passées ' ».

Saint HiPi’oLYTK de Rome, dans sa Tradition Apostoliijtie {'kvo’j-co’jiy.r, ai : , y.So’jit) ou, comme on disait plutôt jusqu'à ces dernières années, la Constitution ecclésiastique de l’Egypte"^, mentionne pareillement la confession faite à l'évêque par le candidat au baptême, o Quand le jour approche où ils doivent être*baptisés, l'évêque leur défère le serment à chacun en particulier, i)Our s’assurer qu’ils sont purs. Et si quebju’un est trouvé n'être pas pur, il est écarté *. »

Les canons dits d’IIippolyte, eldont la parenté avec r Anoz- : (i'/i.y : ii Uci.cMhaii est universellement reconnue, lonlirment ouexpliquenl cette prescription : u Catechumenas haptismo initiandus… ronfitentiir e/nscopu — huic enim soli de ipso est iinposiluni omis — ut episcoptis eum approiet, qui fruatur mjsteriis ' » (can. ioa-io3).

Nous n’en savons pas davantage sur cette confession prébaptismale. Elle fait suite, dans les documents cités, à une enquête préliminaire sur la vie menée par les candidats et sur les garanties de leur bonne foi. Il apparaît tout au moins qu’on y voit un moyen pour le pécheur de satisfaire à Dieu et un

1. « Nobis ^ratul.TnJum est, si non)niblico [al. mine publiée] confileinur iniquitales oui turpituiiines iiostras. » On

peut voir dans d’Ai.ics (La tlié„ ! <, gie, U /eriu/lien, p. 332, note 1), la discussion des deux loçoiis. Comme à lui, la première iiou> paraît la seule criliqueimut établie.

2. la rostiluliol] (' saint llipjiolyte on acte faite par Bom Co^Noi.i.v dans les l’exls and Studics de l’Universilé de Canjbridge (vol. VIII, n.4 : The tocalhd F.nyplian Cluirch Order and drrived ducuinrnt.', 19161. Sur l’accueil lait à cette thèse, voir un article de u’ALi : sdans llreh. de Se. Jicl., janvier-mars 1918, p. 132 sqq. et deux art. de Doni A.' Wll.MAU ], l’un dans /?>-c. du Clergé /raneais du !."> ocl. igiS, 1 autre dan- / !. S. fl, ^ janiicr-mar.s 1919.

3. Nous traduisons ainsi le texte donné d’aprcs la version éthiopiennL> par Dom CoN^Ol.l v, op. cil., y. iS’J

4. La l’erigriiialio.irtheriæ ne parle pour.'érusalenn que de lenqu' le préliminaire à l’admission parmi les candidats au baptême.

moyen pour l’Eglise de contrôler la rémission du péché par le baptême.

A Jérusalem, au iv" siècle, saint Cybillk y insiste fortenjcnl.

Nous l’avons déjà dit (ci-dessus n » 17), lui aussi la reconnaît dans la confession des Juifs à saint Jean Baptiste. Aussi, dès sa première catéchèse, lasignalet-il aux caudiduts au baptême comme le moyen de dépouiller le vieil homme. {'Kxiùiia.iO i xbt mz/.aisv

i/.j6 puTivt ôii T^5 tJo/15/o/i- ; ijjw ; , €ttt., I, a, l'.G., XXXIII,

'i-]i B). L’exomologèse en effet, qu’il mentionne à ce propos, ne saurait s’entendre exclusivement des exercices de la pénitence en général. Elle inclut tout au moins une déclaration formelle el détaillée du péché : « Voici le temps de la confession( 'E ; ' « /13/ » -/y17£ij ;), reprend-il en effet un peu plus loin ( ifc ; V., 5, 3^6 A). Confessez ce que vous avez fait soit en paroles, soil en actes, soil le jour, soil la nuil (ij-y/i^/oyijTai ri/. 7T « 7T^K-//zei.a, rà iv /oy&), rtz h è'^/w " t « iv vu/-.r(, tk h « /jiéoa). Confessez-le maintenant que le temps est favorable, et, au jour du salut, vous recevrez le trésor céleste. «  La seconde catéchèse, toute sur la rémission du péché el la confiance en la divine miséricorde, insiste sur la nécessité el l’efficacité de cette confession. La gravité el la quantité des fautes ne doit pas faire douter du pardon : « Ne dites pas : j’ai vécu dans la fornication el l’adultère ; j’ai commis de grands crimes, et cela non pas une fois mais souvent. » L’exemjile de David esl là pour rassurer : il lui a suffi de l’aveu du péché pour en obtenir le pardon : faites comme lui ; « dites votre mal au [divin] médecin ; dites, vous aussi, avec David : Je confesserai ccmtre moi mon iniquité au Seigneur. El il se produira pour vous ce <|ui vient ensuite : El vous m’avez remis l’impiété de mon cœur 11 (6'oi., 11, 6, 38 9 G). — Cet exemple de David esl classique ; aussi le catéchiste y iusisle-t-il encore un peu plus loin. Il montre le roi qui n’hésite pas à confesser son péché au prophète Nathan, au « médecin » que Dieu lui envoie (/i(d., iii, Sgô) ; puis, s’adressanl aux caléchumènes eux-mêmes : « Si un roi, leur dit-il, a ainsi confessé son péché, vous, qui n'éles que des particuliers, pourriez- vous n’avoir pas aie faire ? » (12, 400 A) On comprend qu'à propos de ces paroles, Dom TouTTKE, l'éditeur des œuvres de saint Cyrille, aitpu jiarler de la confession préparatoire au Itaptême comme d’un fait incontestable. (Voir sa note à propos de Cat., I, 5 dans I>.G., XXXIII, 375, note)

Saint Grégoihe de Nazian/.b l’alleste lui aussi très nettement. Cette confession esl un des désagréments qu’enlraîne la demande du baptême. Comme il fait pour l’ennui d’avoir à s’y i)réparer avec loule sorte de gens, pauvres, esclaves, etc., el d’avoir pour cela à subir de longs e.xorcismes, il invite à ne i)as se laisser arrêter par celle confession de son péché : cela se pratiquait au baptême de Jean Baptiste ; celle honte a le grand avantage de préserver de celle que comporterait ailleurs le chàlimenl du péché, et le fait de l’affronter en affichant ainsi son péclié, fournit la preuve de la haine qu’on en a conçue (Or., xl, 27, P. G., XXXIII, 397).

Nous nous garderons bien cependant d’ajjpuyer sur cet usage de la confession prébaptismale. L’auteur du De Sacramenli.s (parmi les œuvres de saint Ambroise), dit clairement, semble-t-il, que le candidat au baptême n’a |)as à faire de confession proprement dite {.on con/itetur peccalnm qui venit ad ha/itismnm) ; tout au plus sa demande du baplcme équivaul-elle à un aveu général de culpabilité : « hoc ipso implet confessionem omnium peccatorum, qiiod baptizari petit » (m, 12, P. /.., XVI, 435 B).

Nous avons voulu seulement à ce propos montrer à quel point l’idée d’une manifestation du péché est