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PAUL (SAINT) ET LE PAULINISME

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international ; j yo. Paris, LecolTre, 1888 (catholique ) ; Les lois de la société chrétienne ; 2 vol., ibid. — PoTONlK-PiKRRB, Historique du mouvement pacifiste ; 1 vol. Berne, Steiger, 1899 (Pacifiste hunianitariste). — Proodiion (P.-J.), La guerre et la paix ; i vol. Paris, Dentu, 1861. — Rambaud (J.), Le pacifisme chrétien ; brocimre, Lille, Desclée (Utile critique des écrits de Vanderpol, ci-dessous cités). — Renan (E.), Qu’est-ce qu’une nation ? Paris, 1882, brochure ; La ré/orme intellectuelle et morale de la France ; i vol. Paris ; L’avenir de la science ; ibid. (cosmopolitisme aiitipatriotique). — RoTHB (T.), Traité de droit naturel, tome I, Paris, Larose(catholique). — Riillikr(P), L’idéedepalrie, brochure, dans les.S/(/(/irt pacis. Paris, 1920 (catholique). — RuYSSKN (Th.), De la guerre au droit ; I vol. Paris, Alcan, 1920 (Indispensable ; indications bibliog., pacifiste non catholique). — Skrtil-LANQKS, Le patriotisme et la vie sociale ; t vol, Paris, LecolTre, igoS. — Soarez, De cantate, III, 13 : de bello. — Syllabus de Pie IX. — Taparrlli, Essai théorique de droit naturel, 2 vol. — Examen critique des gouvernements représentatifs, trad. Pichot, t. III. Paris, Lethielleux (catholique ; indispensable à consulter). — Tchernoff (J.), Les nations et la société des nations dans la politique moderne, I vol. Paris, Alcan. — Texte (Joseph), Le cosmopolitisme littéraire (dans Betil de Julleville, Hisl. de la lili.fr., t. VIII). — TnoMASD’AQiiiN(St), Summa ihenlogica : II^ II »  », q. 25, 5 ; 26.6 à 12 ; 40 ; 64, 2.3.7 (sur le patriotisme). — De regimine principum (sur la guerre). — Vakdbrpol(A.), La guerre devant le christianisme ;  ! vol. Paris, Tralin, 1912 (Tendancieux ; catholique libéral et pacifiste). — Vogué (E. M. de), Le roman russe (préface sur le cosmopolitisme), I vol. Paris ; Histoire et poésie (p. 147 et s., 161 et s., 226 à 2ï8 sur le cosmopolitisme), i vol. Paris. — Wbiss (A. -M.), Apologie des Christenthums von Standpunkte der Sitle und Kultur, Band I, Theil 2, kap. 12 u. 13. — Band IV, Theil I, 6 u. 7 (catholique ; utile sur l’humanisme et l’humanitarisme. L’ouvrage a été traduit en français).

Comte DU Plessis de Grbnédan, doyen de la Faculté cutholique de droit, Ang^ops.


PAUL (SAINT) ET LE PAULINISME. — Sommaire. — Avant-propos. — Définition.

I. — Précis historique du paulinisme.

1. Premiers essais d’exposition systématique.

2. Le paulinisme de l’école de Tubingue,

3. Le paulinisme de l’école radicale.

4. L’état présent des recherches.

5. Eléments primordiaux de la théologie paulinienne.

U. — Paul et Jésus.

i. Paul opposé à Jésus.

2. Altitude de Paul à l’égard de la vie ter. reslre de Jésus.

3. Paul et le Christ historique.

4. Explicatisn des différences entre Paul et Jésus.

5. Bibliographie.

III. — Les sources de la pensée db Paul.

1. La conversion de Paul et le paulinisme.

1. Explications naturalistes delà conversion.

2. Genèse psychologique du paulinisme.

H. L’hellénisme et le paulinisme.

1. f^aul et la philosophie profane.

2. Paul et les religions orientales hellénisées. m. Lb judaïsme et lb paulinisme.

1. Paul et le judaïsme rabbinique.

2. Paul et le judaïsme apocalyptique. IV. Véritables sources du paulinisme.

Avant propos. — Définition du paulinisme et délimitation du sujet

L’objet du présent article est fort heureusement circonscrit par le caractère même de cette encyclopédie. H ne s’agit pas de tracer ici la biographie de saint Paul, ni d’esquisser sa physionomie, ni de raconter ses missions, ni d’apprécier son œuvre, ni d’exposer sa théologie, ni de prouver l’authenticité de ses lettres et des discours que lui attribuent les Actes des apôtres. On peut, sur tous ces points, consulter les manuels et les ouvrages spéciaux. Ce que nous avons à étudier, ce sont les principale » déformations infligées à sa pensée par une critique prévenue ou peu clairvoyante. Même ainsi limitée, notre tâche est des plus ardues ; car les systèmes ont la vie courte et, au moment où l’on s’escrime à combattre une erreur longtemps en vogue, elle est si subitement supplantée par une autre que l’on s’expose à n’attaquer qu’une ombre.

On est convenu d’appeler paulinisme l’enseignement du docteur des Gentils considéré dans ses caractères particuliers et dans son enchaînement organique. Malgré ses origines suspectes, ce nom de paulinisme n’a pas besoin de justification ; car, au fond, il exprime une idée juste et il a pour lui d’être nécessaire. Quand on lit avec tant soit peu d’attention les prophètes et les évangélistes, on remarque entre eux des différences nombreuses et profondes, portant quelquefois sur les idées et plus souvent sur la manière de les présenter. Comparez à ce point de vue saint Marc à saint Jean, saint Matthieu à saint Luc, Amos à Osée, Isaïe à Jérémie. La difTérence entre ces divers auteurs sacrés vous paraîtra d’autant plus frappante que le sujet traité est plus ressemblant. Les Pères de l’Eglise s’en rendaient bien compte lorsqu’ils appliquaient aux quatre évangélistes les symboles des quatre animaux d’Ezéchiel.

Saint Paul ne pouvait manquer d’imprimer à son œuvre le cachet de sa puissante personnalité. Cependant la pensée d’isoler son enseignement pour en étudier séparément les caractères particuliers, au regard de celui des autres apôtres, ne date guère que du dernier siècle. A l’heure actuelle les deux questions qui préoccupent le plus les historiens du dogme sont les suivantes : i*" Quels sont les rapports entre Paul et Jésus ou, si l’on veut, entre l’enseignement de Paul et celui de Jésus. 2" Supposé que le paulinisme ne vienne pas en droite ligne de l’enseignement de Jésus, quelle en est l’origine ? L’Apôlre le lire-t-il de son propre fonds, ou l’emprunte-t-il i une source étrangère ? On le voit, les deux questions sont connexes, mais elles peuvent se traiter d’une manière indépendante. Nous les examinerons à part, après avoir exposé brièvement l’histoire du paulinisme. Nous ne rencontrerons guère sur notre route que des écrivains protestants, pour la raison bien simple que les catholiques, dont les travaux d’exégèse et d’introduction tiennent un rang si honorable, sont restés jusqu’ici presque étrangers aux études de théologie biblique.

I — Précis historique du paulinisme

I. Premiers essais d’exposition aystématique. — La première théologie de saint Paul est celle de