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PAPAUTE

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« l’a abolie par son royal motii proprio <lu a8 août

1584 », et on l’en remercie.

Le second décret, sur la Grâce, la Prédestination et les fondements de ta Morale, débute par une assertion ijue Pie VI con laïunera coiuuo hérétique, sans doute parce qu’elle énuivaul à nier la perpétuelle iiifaillihililé de l’Eglise : « Dans ces derniers siècles, un oiisiiurcisseinant^c/it’ra/ s’est répandu (donc dans toute l’Eglise) sur les fériléx les plus importantes île la religion et qui sont la base de la foi et de la morale de J.-C.s Ma.nsi, 1017. Bjssuel aurait proteste, et 1682 est bien dépassé. — Suit le résumé des principales erreurs des jansénistes, attribuées à saint Augustin, suivant leur usage.

Les décrets suivants roulent sur les Sacrements en fléaéraï et irn particulier, du baptême au Mariaqe', avec au cojnpiément sur lu Prirre (publique et pr-ivée, et les dévotions), sur la vie et le bon e^'^niplc ties clercs, sur les C’o^/'*f/-evictî5 eGc11181asli » |ues. et sur les Statuts synodaux ; Ma.nsi, col. I02t>-l()8'i. — Il appartient moins ît notre iujet de nous arrêter à ces décrets, ou aux t^ravos ri-f’ortnes que le synode, ensuite, prie buniblenient le sunvei-ain de ûécider par lui-même (comme l’abolition des fiant^uillles, et d’urie pavlin des empêche. nents du marinj^e, la suppression de certaines fêtes religieuses, le plan de réforme désordres religieux, la octnvocation d’un concile national), sous pi'élexte que ces réformes po.tenl sur la < di-icipline extëi’ieure)> et comme telles « sortt de la compétence de lu souveraineté » : encoi-e une imitation de nos parlements. Ou se borne donc î » jïrésent.*r, surcos divers points, des ((.Mémoires justiticalifs » ; Mansi.coI. Id.S.'^- 1 U>2. Le mémoire sur les ordres religieux est le plus extraordinaire : il demande que Léopold réduise tous les oïdi’es relij^ieux de ses Etats à un seul, qui suivrait la rè'.cle de S. Benoît, mais retouchée r d’après In méthode dévie de ces Mes-iienrs de Port-Koyal ». Simples laïques, ils n’auraient ni église |iul>li(pie, ni ordres sacrés ; tout au plus pourrait-on, dans un monastère, en 0['donrier un ou doux pour servir de chaj)elaiTis aux autres. Ferait des vceux qiu voudrait, avec la pei’mission de l'évêque, leur seul supérieur, mais des vœux annn -Is ; surtout, pas de promesse de stabilité ; un seul monastère par diocèse et pi utét il la campagne. Les religieuses de ! "Ordre pourraient faire des vœux perpétuels, mais pas avant 40 ou 45 ans. Mansi, col. 1098.

Ce synode diocésain de Pistoie, que le parti janséniste décora plus tard ilu nom de « Concile », n’alla p^-.s sans dillicultés. Pour obtenir les signatures, Ricci n’avait rien négligé, concession decaniails violets à tous ses curés, etc. Onze pourtant refusèrent de souscrire. Un chanoine protesta contre l’exigence si précipitée d’une réponse décisive à tant de graves questions ; d’autres ne signèrent que sous condition de l’approbation du Pape. D’ailleurs bien des prêtres avaient été écartés du synode par Ricci comme des opposants notoires, surtout le clergé presque entier de Prato. Aussi convoqua-t il ses prêtres, en avril 178-5, à une retraite pastorale pour les amener à signer tous ; 27 seulement y assistèrent, dont 20 refusèrent de signer ; i’atholic Encyclopedia, New-York, igi 1, t. Xll, p. 1 17 (avec la bibliographie du synode).

d) Historique de l’assemblée épiscopale de Florence^ oii sont plus sérieusement discutés et mieux jugés les 57 articles de f.éopold. — Le grand-duc avait retardé l’impression des Actes du synode de Pistoie ; en 1787, il la permit à Ricci. Il venait de recevoir séparément de chacun de ses évèqiies les observations qu’il leur avait demandées sur ses 67 points : assez contradictoires entre elles, on y voyait toutefois percer un vague désir général de satisfaire le prince. Il en conçut l’espoir d imposer à toute la Toscane les irlées qui avaient eu quelque peine à triompher à Pistoie, et convoqua à Florence les trois archevêques et les quinze évéques de ses

Etals, pour une « assemblée privée » qui pourrait so transformer ensuite en « Concile public et formel ». Elle devait d’abord « déterminer les règlements et formalités à observer dans le Concile national », puis examiner en coniumn les 57 articles. « Les prélats les discuteraient avec la liberté la plus entière », pourraient en proposer d’autres, et Il s’entendraient sur les canons d’un Concile national qui, ainsi préparé, pourrait suivre immédiatement ». Pour arriver à cet heureux résultat, on les exhortait « à se sacrifier mutuellement une partie de leurs opinions personnelles, quand ils le croiraient possible » ; enliu « ce serait un moindre mal d’omettre dans le Concile quelques articles sur lesquels l’assemblée n’aurait pas pu s’accorder, que de les y proposer avec danger de désunion et de scandale ». Picot, t. V, pp. 272-274 ; nu Potter, t. II, pp. 240, 241 ; Mansi, col. 1113-1116.

Cette assemblée de Florence (28 avril-5 juin 1787) ne répr)ndit pas à l’espoir de Léopold : elle fut ta contrepartie et la condamnation du synode de Pistoie. Elle est bien moins connue, ce qui nous force à nous y arrêter un peu ; et i)ourtant le grandduc a pris soin de faire imprimer un volumineux recueil, en italien, de Vllislotrc et des Actes de cette assemblée, Florence, 1788. 7 vol. in-4 «. Le rédaclenr anonyme est l’abbé Tanzini, qui avait assisté à l’assemblée comme conseiller de l'évêque de Colle, un ami de Ricci ; cardiaque évoque avait amené avec lui un ou deux consulteurs ; le prince était représenté par un « commissaire royal », conseiller d’Etat et ministre des linances, qui présidait l’assemblée, aidé par deux « canonistes royaux » et quatre » théologiens royaux », qui prenaient souvent la parole dans lesensdu grand-duc. Les trois premiers volumes du recueil sont une Histoire, d’abord de la situation religieuse en Toscane avant Léopold, ensuite des réformes religieuses opérées par lui pendant son long règne, enfin de l’assemblée elle-même ; une histoire tendancieuse dans toutes ses parties. C’est en somme un panégyrique du prince, et une diatribe contre les Papes, contre leurs défenseurs, et contre leurs bulles condamnant le jansénisme. Les quatre derniers volumes, plus importants pour la véritable histoire, contiennent les Actes officiels de l’assemblée avec quantité de documents, de lettres et demémoires particuliers qui s’y rapportent. Les procès-verbaiix des 19 séances (ou sessions) signés par les trois archevêques et les quatorze ou quinze évêques présents, se trouvent dans le supplément de Mansi t. X.^XVIII, col. 1 1 1 1-1218, suivis de quelques autres pièces principales.

Seuls, les membres de l'épiscopat avaient droit de voter. Des la première séance, le partage des votes, tel qu’il devait généralement durer jusqu'à la dernière, se (it de la manière suivante. D’une part, la grande majorité des prélats volaient pour la tradition et l’orthodoxie, sauf quelques concessions sur des points qui alors paraissaient secondaires et les formules régalistes du temps ; très prompts du reste à reconnaître les idées justes du prince, et à accepter les réformes licites et utiles. D’autre part trois oppos : ints, rarement un ou deux <le plus, appuyaient en général les réformes les plus téméraires et les doctrines les plus contraires au SaintSiège : de cette opposition irréductible, Ricci était le chef.

La II séance commença l’examen des 57 articles du prince. Le 1", roulant sur la terme des synodes diocésains, fut divisé en six parties, olfertes successivement au sulfrage des évêiines. Ils approuvèrent unanimeinenl les projets de Son Altesse R. dans les cinq premières, La dernière, à savoir que les