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PAPAUTE

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//. E., II, xii, P. G., LXXII, io33 A jSocratk, //. E., I, XIII, P. G., LXVII, loS G. Au v* siècle, GiIlase de Cyziqub, complélant le récit d’Eusèbe, dit posilivevement que Hosius tint la place du pape Sylvestre, avec l’assistance des prêtres Vite et Vincent, Uisl. Conc. Nie. II, V, et xii, P. G., LXXXV, 1229 C et ia/49 B ; ou éd. Loeschke-Heineniann, 4^, 20 et i>o, 26 ; Leipzig, iQiS.Le VI' concile œcuménique (680) répèle que le concile de Nicée fui convoqué, d’un commun accord, par l’empereur Constantin et le pape Sylvestre. Acl., XVIII, Mansi, XI, 661 A. Sur ce point, on peut consulter Hefele-Lkclercq, t. I, p. 5a-58 et i^ab-iiaj ; mais on fera bien de contrôler les références.

En 344, le Concile de Sanlique, par trois de ses canons (3, 4> 5) consacrait le principe de l’appel à Rome, pour les évoques condamnés par sentence épiscopale. Cette mesure était un cou]) droit porté aux évêques orientaux qui, dans un concile d’Antioclie (340, venaient, après un concile de Tyr, de déposer saint Athanase. L’authenticité des conciles de Sardique, contestée de nos jours par FiuKonicii, Sitzun^sherichte der… Akademie der Wissenscliaften, Miiuchen, 1901, a été défendue victorieusement par CIL TuRyF.a, Journal of Theological Studies, Ml, p. 870-397 (1902), et par F. X. Funk, Ilislorisches Jahiliuch, t. XXIII, p. 407-516 (1902). Cf. J. Zbillbr, Les origines chrétiennes dans les provinces danubiennes de l’empire romain, p. 243-256. Paris, 1918. — Texte de ces canons chez Hefelb-Lkclercq, t. I, p. 762-7C9.

L’attitude de la papauté durant la crise arienne exigerait des développements qui ne peuvent trouver place ici. Rappelons qu’un article spécial a été consacré ci-dessus à l'épisode du pape Libèbk.

Sur le rôle des pontifes romains dans la convocation, la présidence, la confirmation des premiers conciles œcuméniques, nous renverrons à l’article Conciles, t. I, col. 594-60' ;.

Bien avant l’hommage éclatant rendu à la chaire de Pierre par les Pères de Clialcédoine (451), l’autorité d’enseignement et de gouvernement du pontife romain s’exerçait dans toute l’Eglise. Les témoignages des Pères ont souvent été recueillis dans des ouvrages spéciaux. Citons par exemple D. Palmieri, J)e Romano Pontifice, Prati, 1891. Il sulTil d’ouvrir l’Enchiridion Patrislicum de RoiiET de Journel au mot RoMANUs PoNTiFEx, pour trouver une première moisson de textes.

Nous devons nous borner à quelques témoins illustres.

Entre tous les Pères Grecs, saint Jean GhrysosTOMEse distingue par son attachement passionné au siège de Rome. Ce trait de son caractère et de sa doctrine n’avait pas échappé aux historiens ; il vient d'être mis en plus complète lumière par une monographie due à Son Eminence le cardinal Marini. // Primato di >'. Pietroe de' siioi siiccessori in San Giovanni Crisostomo, Roma, 1919.

Saint Jean Chrysoslome eut mainte occasion de citer et de commenter les textes du Nouveau Testament relatifs au prince des Apôtres. Il l’a fait au sens plénier de la tradition catholique, en montrant dans le personnage historique de Pierre et de ses successeurs le fondement permanent de l’Eglise du Christ, principe actif et nécessaire de cohésion et d’unité. Voir notamment /n Ml., Ilor.i., liv (lv), P. G., LVIII, 53 i-640 ; / « /oan., Hom., lxxxviii (lxxxvii), P. G, , LIX, 477-48j ; De sacerdoiio, L. II, i.ii, P. G., XLVIII, 631-633. Mais une objection se présente, et elle naît du texte même de Chrysoslome. On sait le culte ardent qu’il a voué à l’apôtre saint Paul : dans son enthousiasme, il semble parfois l'égaler ou même le préférer à saint Pierre. Voir notamment la série De

laudihus.S. Pauli Apostoli () homélies prononcées à Anlioche), P. G., L, 473-514- Mais ces poussées oratoires n’empêchent pas Clirysostoine de distinguer les fonctions de l’apostolat, pour lesquelles Paul marcha de pair avec Pierre, l’un ayant une mission spéciale à remplir parmi les Gentils et l’autre parmi les Juifs, et l’autorité primatiale, prérogative exclusive du siègede Rome. In Act., Ilom., xxxiii, P. G., LX, 289-246 ; In Gal., i et 11, P. G., LXI, 611-648.

Deux circonstances manifestèrent avec éclat la foi de Chrysoslome aux prérogatives du siège de Pierre : l’extinction du schisme d' Anlioche, à laquelle il prit une part prépondérante, dès son élévation au siège de Constantinople (398) ; voir F. Cavalleba. I.e schisme d' Anlioche, p. 289-293, Paris, 1905 ; et son appel réitéré au pape Innocent I", après le trop fameux conciliabule du Clièiio, lors de ses grandes épreuves (années 404 et 406). P. G., LU, 529-536.

Saint Ephrem témoigne pour l’Eglise de Syrie. Lui aussi ^ oit dans la personne de Pierre le fondement de toute l’Eglise ; l’inspecteur (évêque) de tous les ouvriers apostoliques ; le pasteur de toutes les nations ; l’héritier de tous les trésors de Seigneur, qui lui a remis les clefs du royaume..S. Ephræm .S’vi Ilymniet Sermones, ed. T. J. Lamy, t. 1, p. 4 '2, Mechliniae, 1882.

Les Pères latins étaient attachés à Rome, non seulement par la communauté de langue, mais plus encore par un sentiment filial ([ui leur montrait dans le successeur de Pierre le maître de la doctrine. Interrogeons le plus grand de ses exégètes, saint Jérôme, et le plus grand de ses théologiens, saint Augustin. Leur réponse aura d’autant plus de poids qu’elle vient de plus loin : car, si tous deux ont connu Rome, presque toute leur vie s’est écoulée loin d’elle.

Du fond du désert de Chalcis, où l’a poussé un besoin de prière et de pénitence, saint Jérô.mb se tourne vers le pape Damase pour lui demander la solution des controverses qui déchirent l’Orient. Il rappelle l’hommage rendu par l’apôlre Paul à la chaire de Pierre et à la foi des Romains. Il mendie la nourriture de son âme, là où jadis il reçut au baptême le vêtement du Christ. C’est au successeur du pécheur, du disciple de la croix qu’il recourt, pour trouver le Christ. Il sait que l’Eglise est fondée sur cette pierre. Il ne veut rien connaître en dehors de cette demeure : ni Vitalis, ni Mélèce, ni Paulin, qui se disputent le siège d’Antioche, ne sont rien à ses yeux, que des antéchrists, s’ils ne communient avec le vicaire du Christ. C’est un mot d’ordre qu’il attend de Damase. Ep., xv, P. /.., XXII, 355-358 : Ego nullum primum, nisi Ckristum, sequens, Beatitudini tiiae, i. e. cathedræ Pétri, communiuni' consocior. Super illam petram aedipcatam Ecclesiiiui scio… Non noi’i Vttalem, Meletium respuo, ignoro Paulinum… Quicuinque tecum non colligit, spargit… Ciii apud Antiochiam debeam communicare significes…

Le sentiment de saint Augustin sur les prérogatives du siège de Rome ressort avec une grande .clarté de toute son œuvre. Dès l’année 400, pour affermir la foi d’un catholique, Generosus, contre les diatribes donatistes, il l’invite à se tourner vers Pierre, représentant toute l’Eglise et comme tel recevant du Seigneur la promesse d’une assistance indéfectible ; il énumère tous les évêques de Rome, depuis Pierre jusqu'à Anaslase. Ep., i.iii, 2, P. /.., XXXIll, 196. Dans la controverse donatiste, il a coutume de se référer à la sentence portée dès l’année 313 par le concile que présida le pape Milliade ; voir Rreviculus collât, cum Donatistis, III, XVII, 31-32, P. L., XLIII, 642-644. Dans la controverse pélagienne, il demeure étroitement uni aux