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ORDINATIONS ANGLICANES

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Les deux lilui-gies commencent par un paragraphe prescrivant une exhortation sur la nature du ministère auquel sont appelés les ordinands. Suit un autre paragraphe sur les Psaumes à réciter ou à chanter, sur les Epîtres et les Evangiles à lire : le choix est identique dans les deux rituels. Puis vient une allocution au peuple :

IIITE DE BfCEH’Soient donc ceux-ci ceux que nous nous proposons avec l’aide de Dieu d ordonner au ministère de l’Eglise (il mentionne la nature du ministère el le lieu où il devra èlie exercé). Car après leur examen canonique nous les trouvons, autant qu’un tel objet peut être reconnu par nous autres hommes, légitimement appelas et approuvés pour cette fonction. Mais si quelqu’un de vous connaît, etc.

Puis, si le peuple n’allègue pas de crime ou d’empêchement, rOrdinant principal (selon Bucer), l’Evèque (selon le rite anglican), s’adresse aux candidats en ces termes :

RITE D EDOUARD VI

Bonnes gens, soient ceuxci ceux que nous nous proposons, s’il plaît à Dieu, de recevoir aux saintes fonctions de… Car après dû examen, nous trouvons non point le contraiie, mais bien qu’ils sont… Et néanmoins s’il est quelqu’un de vous qui connaisse, etc.

Vous avez entendu, frères, dans voire examen canonique et tout ft l’heure dans le sermon, el dans les leçons qui ont été lues des Apôtres et des Evangiles, combien grande est la dignité, etc…

Vous avez en tendu, frères, tant dans votre examen privé que dans l’exhortation qui vous a été faite tout à l’heure, et dans les saintes leçons tirées de l’Evangile et des écrits des Apôtres, de quelle dignité, etc.

Dans toute la longue allocution dont nous venons de citer les premiers mots, le rite anglican d’Edouard VI suit, avec cette même fidélité, le rite de Bucer. Tous deux la terminent en introduisant un questionnaire sur les croyances du candidat, — questionnaire de neuf demandes dans le rite anglican, de dix dans celui de Bucer, mais ovi par ailleurs questions et réponses sont presque identiques dans leur sujet et dans leur forme.’Vient ensuite une traduction de la collecte : Actiones nustras, après laquelle les deux liturgies réservent un temps convenable à la prière privée pour les ordinands. Puis commence une sup]dication, évidemment insijirée par l’oraison du Pontitical catholique : Deus honoriim omnium, bien que dans ces rituels protestants elle ne s’associe plus à l’imposition des mains :

Dieu toul-jiuissant. Père dp Notre-Seigneur Jésus-Christ, nous rendons grâces à Ta divine Majesté el ù Ton immeneeamour et bienveilL- ^nce envers nons, par ce même Tien Fils Notre Seigneur et Rédempteur… Et Tu as voulu qu’après qu’il eut achevé notre Rédemption par sa mort et qu’il se fut assis… Il nous donnât à nous, hommes misérables et perdus, et nous envoyât comme Tu L’as envoyé, des Apôtres, etc.

Dieu tout-puissant et céleste Père, qui par Ton infini amour el bonté envers nous, nous as donné Ton Fils unique et très chèrement aimé Jésus-CIirist pourétre notre Rédempteur et l’auteur de la vie éternelle ; lequel, après qu’il eut achevé notre Rédemption par sa mort et qu’il fut monté au Ciel, envoya à travers le monde ses Apôtr « s, ses Prophètes, ctc.

1. AngUca Scripia, pp. 255-259 ; voir aussi le Tablet, janvier 1896, qui cite le texte complet de Bucer.

Pour ces si grands bienfaits, pour Ton éternelle bonté, et parce que Tu as condescendu à appeler ces Tiens serviteurs ici présents au même ofiBce et ministère du salut de l’humanité, etc…

C’est pourquoi, pour ces si grands et si ineffables bienfaits de Ton élei’nelle bonté, comme aussi parce que Tu as daigné appeler ces Tiens serviteurs ici présents au ministère du salut de l’homme, et nous les présenter pour être ordonnés à ce même ministère, etc…

Puis c’est la formule que 1’  « Ordinant principal » et les « presbytres » (selon Bucer), l’n Evêque » et les « prêtres » présents (selon le rite anglican pour l’ordination presbytérale), doivent réciter en imposant les mains aux candidats agenouillés :

Texte db Bucer :

La main du Dieu tout-puissant. Père, Fils et Saint-Esprit soil sur vous, vous protège et gouverne, pour que vous portiez beaucoup de fruit par votre ministère et qu’il demeure à jamais. Amen.

Texte u’Edocahd’VI’et texte anglican actuel) :

Pour le Diaconat :

Reçois autorité pour exécuter l’office de diacre dans l’Eglise de Dieu à toi confiée : au nom du Père et du Fils et du Saint-Esprit.

Reçois autorité pour lire l’Evangile dans l’Eglise de Dieu, et pour le prêcher si tu y es autorisé par l’évêque lui-même.

Pour la Prêtrise :

Reçois le Saint-Esprit. Ceux dont tu pardonnes les péchés, leurs péchés sont pardonnes, el ceux dont tu retiens les péchés, leurs péchés sont retenus. El sois un fidèle dispensateur de la parole de Dieu el de ses saints sacrements, au nom du Père, etc.

Reçois autorité pour prêcher la parole de Dieu et pour administrer les saints sacrements dans la paroisse où ta seras pour ce établi.

Pour l Episcopat :

Reçois le Saint-Esprit et te souviens d’exciter la grâce de Dieu qui est en toi par l’imposition des mains ; car Dieu ne nous a pas donné l’esprit de crainte, mais celui de puissance, d’amour et de sobriété. Applique-toi à la lecture, à l’exhortation el à la doctrine. Pense à ces choses contenues dans ce livre, sois diligeni en elles pour que l’accroissement qui viendra par elles soit manifeste à tous las hommes ; prends garde à toi-même et à ton enseignement, et sois diligeni à ce faire, car en ce faisant lu le sauveras toi même en même temps que ceux qui l’écoutenl. Sois pour le troupeau du Christ un pasteur, non un loup ; nourris-les, ne les dévore pas. Soutiens Içs débiles, guéris les malades, répare ceux qui sont brisés, ramène ceux qui sont bannis, cherche ceux qui sont perdus » Soyez miséricordieux sans faiblesse ; administrez la discipline shus oublier la miséricorde : afin que, quand viendra le suprême Pasteur, vous receviez l’immarcessible couronne de gloire par Jésus-Christ Notre-Seigneur. Amen.

Ces quelques extraits aident peut-être à saisir le rapport q-ui unit les deux rites d’ordination. Si l’on désire pousser plus loin cette élude, on n’aura qu’à ouvrir n’importe quelle édition du Livre de la prière communeà partir de celle de 1552, et à en comparer le cérémonial avec celui proposé par le réformateur de Strasbourg dans son De ordinatione légitima Minisirorum revocanda. On verra du premier coup comme les deux textes se répondent en toutes leurs parties : à pai-t la substitution de la triple formule à la formule unique, la liturgie anglicane ne se différencie de l’autre que par quelques perfectionnements verbaux, d’ordre purement littéraire, et par quelques