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OCCULTISME

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L’nquêle sur des cas de psychométrie, janv.-déc. 1909, citant des erreurs, p. 78, 70, et des résultais positifs interprétables par coïncidence ou pronostic normal, p. 51 ; — cf. Vascuide et Pii’ : i<on, sérieuse Cunliih. expérim. à l’étude des phénom. létépatlt. iu Bull. inst. général de psychol., mars-avril ii)02, i>. 15 :

« une fois sur vingt, il y avait cninoidence entre

[les] idées » d’ailleurs simples des deux expérimentateurs). D’autres faits vraisemblablement authentiques (cf. H. DE Pauvillk, Journal des Débuts, 27. XII. 1906) ne concernent que des impressions vajjncs, des sensations d’angoisse ou d’appel qui ne correspondent pas exactement à la pensée du « correspondant ».

Les occultistes tirent parti de cette imprécision pour insinuer qu’il faut faire appel à leurs mystérieuses ressources, au gré desquelles ils promettent ce que la science officielle ne réalise pas. Mais, en ce qui concerne les principes, ils ont tant et si stérileiiu’ut embrouillé la question par leurs théories (matérialisalinndes esprits, du D’^Pol.rcas, Athènes, inipr. Hestia ; — idéalisme adducteur de Monleait, Eludes télépath., 1907 ; — chimie co/iVà’e d’ANiiEi-o, cité par Mann, Cosmogonie et force pensée, p. 37) ([ue les psychologues et les psychiatres ont vu d’un mauvais œil la télépathie. Vascuide a prononcé le mot d’hallucinations télépathiques, ce qui peut con-A enir aux 76 erreurs observées sur 78 cas (/.c.v //. t., p. 40), mais non aux deux cas qui ne sont pas des erreurs, l.e i’Christian (Arch. de neurol., n° 86) est allé plus loin : traitant la télépathie comme une halliu’inaLion et l’hallucination comme une folie, il lonclut que tous les phénomènes de vision, d’évocation, etc. <( ont pris naissance dans le cerveau des hallucinés », et que tous les visionnaires, même s’ils ont « changé la face du monde ii, sont des aliénés : si l’on classe dans cette catégorie Socrate, Jeanne d’.Arc, Luther, saint Ignace, sainte Thérèse, et Pascal, génies très inégalement vertueux mais tous exceptionnels, sait-on encore ce que parler veut dire’.* — Sur le terrain des faits, les occultistes ne réalisent rien. Tous les faits de télépathie dûment contrôlés sont spontanés (cf. /îui/. Inslit.gén. de psychol., année 1901, pages 20, 45, ’|6, 76). On ne nous apprend pas, et pour cause, à les provoquer. G. do Prki. (Die M, igie als A’aturti’(ssenschnfl, t. ii, c. vu) a beau vouloir me rendre fernsehend (lucide) : il faut que je sois déjà tel (cf. D’OsTv, I. acidité et fntuilion, Alcan, 191 3). Kii d’autres termes, la télépathie, la télesthésie existent, sporadiquement, sans savoir comment ni pourquoi ; la suggestion à distance, la transmission de pensée n’existent pas. Il y a des phénomènes de coniraunication passive, non active. Il y a loin de luGedanl. enphotographie dont parlpSTAUr)ENMAiKR(lib.’VI, 2) a ces coïncidences fortuites qui font tout au plus lisquer à "VAsoiiinE l’hypothèse d’une « harmonie inlellectuelle préétablie » (p 95 de ses Ilulluc. télép.).

L’occultisme n’a pas ajouté grand’cliose à la lélé[lalhie : des promesses charlatanesqiies sont à peu près tout son lùlan (cf. le Traité de BfiLus pour la deiouvrte des personnes disparues, 191 1 : « la réussite dépend en partie de la valeur intuitive de l’opérateur, p. 6 -i ; — cL slus^’i Se. et Magie de dim {">) HniiNNUs DE Mfi.f.dm, p. 116-117 : conseil.-mx jeunes lilles nnur voir leur futur mari. Les réclames dont le livre est émaillé, voir p. ex. p. 16=S, montrent à quelle espèce de science on a afTalre). Même les inlerventions diaboliques sont rarement prcsumables dans l-i suggestion à distance. Le démon est reconnaissable dans certains avertissements, dans certaines notions des réalités lointaines ; et lEglise, comme on sait, a fait de la révélation des secrets éloignés un signe de la possession diabolique. Mais

oc phénomène est bien différent de ia télépathie. D’abord, il n’est pas constitué par un changement d’état, par une simple émotivilé du « récepteur », mais par une notion intellectuelle : or, qui dit télépathie ou Iclesihésie, dit sensation alVeclive ou perception. En outre, le secret du transnielteur n’est pas éii.is au loin comme un mess.Tge, puisqu’il n’est même pas communiqué à l’entourage. Par délinition, ce n’est pas là la télé|)atliie ; ce n’est j>asun pliénomène humain, mais surhumain, explicable par l’intervention d’un pur esprit. Dans certaines (I épidémies » de possession, chez ces foules troublées par des invocations i)lus ou moins explicites du démon, comme on en a vu dans les luttes de l’hérésie contre l’Eglise, par exemple à l’époque des Couvulsionnuires (v. ce mot) de Sainl-Mcdard, ou lors de la révolte des Camisards (cf. Blant, Inspiration chez les Camisards, Pion, iSSg, et Le Merveilleux dans le Jansénisme, 1855 ; voir aussi BizoUARD, Rapports de l’h. oirc le démon, 1. XI, oh. iii, t. III, p. 27), les phénomènes d’exaltation de

I intelligence (vision à distance, don de parler ou d’entendre des langues inconnues z= xcnoglossic et xénacousie, etc.) se manifesièrenl spontanément. Nous croyons avoir montré (dans nos conférences de 19Il et de 1913 à l’Institut catholique : cf. lietue du Clergé Français, t. LXXII, p. 50 et p. 17/1 sq.) que ces phénomènes ne peu ent pas être expliqués par la mémoire polygonale, ni par aucune des trois prétendues ressources que l’on invoque pour éluder le préternalurel : automatisme psychologique, contagion mentale, forces inconnues. Pour puiser dans le subconscient, il faut y avoir mis quelque chose. On ne peut improviser dans une langue inconnue une réponse inédile à un cas nouveau.

! ^ 2).4clioti à distance de la matière sur l’esprit. —

II semble qu’il existe des forces inconnues de la nature quiouvrentà l’incrédulité des perspectives troublantes, mais qui ne paraissent telles qu’à un regard superliciel. Inconnues ou non, nous l’avons dit ailleurs (voir GuÉRisoNS miraculeuses), les forces de la nature se reconnaissent à leur constance. En outre, rinlelligence humaine entrevoit toujours, jieu ou prou, un rapport entre la cause et l’elTel des lois de la nature, et quelquefois rattache le processus des phénomènes à des lois générales qui en expliquent plusieurs. Au contraire, l’occultiste vise à mettre de l’imprévu dans les résultats, de l’inconditionné dans les tentatives, de l’inconstant dans les causes. Les phénomènes sont conditionnés pour lui, non par des phénomènes, mais par des interventions libres, extemporanées. contingente’^, qu’il affecte de régler ou de conjurer. Il tente de substituer des personnes aux choses, et traite celles-ci comme celles-là. De là le pouvoir mystérieux attribué aux fétiches, amulettes, talismans, philtres, incantations. En dehors de l’effet normalement attrilmable à la crédulité du porteur, qui agit [)lnB ou moins inconsciemment dans le sens octrojé à l’amulette, et qui fait réussir lui-même le prétendu agent de son succès, il est clair que ces engins de la superstition sont des restes d’une sauvagerie primitive dont l’enicaciîé préternaturelle. discutée ailleurs (voir mac.ik), est au moins contestable. En ce qui concerne la baguette des sourciers (v. c. m.) il n’y a pas lieu de considérer comme occulte le pouvoir ni même l’intention de ceux qui s’en servent.

C) PnîVriiNDUB action de i.’occultismb sur. i, b composv ; HUMAIN. — Nous ne reviendrons pas ici sur ce qui a été dit pius liant de la médecine spagyrique el des recettes astrologiques à destination médicale. Nous ne voulons psrlersous la présente rubrique que des actions occultes sur le corps et l’âme à la