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OCCULTISME

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« désagrégalion sus-polygonale » dont nous avons

décrit le inccanisme aux articles Hypnose ou Hysté-HIE (V ces mots). Les Anciens connaissaieiil cel ëlat spécial : CAcéioiiVap[>eilecuricituti(i{/)e i » à’., i, xxxvii, Cf. ihideni, 1, xxxii, et Aristotb, l’ruhlrm., xxx, p.’iTi) La Pythie était choisie entre toutes les femmes de Delphes (Luc.raNd, thèse citée, p. iji). Les prédictions se faisaient dans l’hypnose, sinon dans l’étal de possession (cf. Justin, xliii, i, cité par David u.c., p. 48 : <i Kutua, remplie et agitée de l’espi-it, prédisait l’avenir »). Aujourd’hui encore, aidés ou non de la « rallonge o infernale, les liseurs de pensées sont des sujets spéciaux (cf. uk Miuville, Les Esprits, vol. I, p. 17), dénommés, dans certaines fonctions, médiums (cf. Si’ihitisme). W. Bouhgkat qui, dans son livre sur la Magie, a cité deux faits personnels de vue à distance qu’il explique par le corps astral (p. 66 sq.), rapporte ailleurs un fait qui le montre tout simplement somnambule (pp. 72-73). (^)uoi qu’il en soit des causes, pathologiques ou préternatnrelles, qui exaltent la divination et favorisent la (( transe » (cf. Kma, Occutt Research, 18y7, p. 7). il n’existe aucun fait divinatoire, ancien ou moderne, qui témoigne d’une clairvoyance supérievire aux facultés de pronostic d’un homme, surtout doublé d’un esprit. On retrouve toujours, dans le pressentiment divinatoire, des éléments empruntés au milieu, un germe familier d’événements prévus. Le pronostic des somnambules et des liseurs de pensées, occultistes ou non, n’excède guère les facultés de prévoir d’un rédacteur de Paris-S/<ort ou d’un ingénieur du Bureau central météorologique (cf. par exemple l’annonce delà guerre gréco-turque faite par un certain Damalas, in Dict. d’occultisme de Drsormes et Bazilr ; cf. aussi la « vision » des rescapés de la catastrophe de Gourières et les prédictions faites sur leur sort par une voyante, in F. de CuAMpviLLn, l.a liiciflité et la divination à trui’ers les tiges, p. 3g. La prédiction est malheureusement postérieure aux premiers renseignements recueillis sur les héroïques survivants ; en outre, l’heure et les conditions de l’expérience ne sont pas notées, p. ^7).

S 7) l.e charlatanisme. — Il faut aussi faire la pari du charlatanisme, qui diminue d’une manière importante les résultats de l’occultisme (ce charlatanisme a été noté par un Rochas, Les Frontières de la science, i’série, p. 10, dans des séances de prétendue suggestion mentale). Il éclate dans certains traités qui osent imprimer des prières superstitieuses pour gagner aux loteries (X., L’Homme vainqueur des puissiiiices infernales, p. 10g ; et « professeur » i liaraus, marchand de malélices et de tarots ; envoi contre remboursement : La foi dans les Science » ICC, pp. 28-24 et 56). Les diagnostics chiromanciens de Mme de Thèbes(l’.KiCHBL, A trui’ers le monde, elc, {). 2g) rappellent, à s’y méprendre, le vétérinaire de vau<leville qui reconnaît si bien les entorses à l’examen des yeux. Il existe des livres qui conseillent l’hypnotisme à tous les malades et qui ne peuvent être que l’oeuvre de fripons (J. Maximilien, L’/iypnot. à la portée de tous, p. 1 1 3). Certains manuels vendus par des librairies spéciales pour vulgariser la cartomancie, l’onomamancie, ele, ne méritent même pas une critique sérieuse. On se demande si l’on n’a pas affaire à de sinistres humoristes quand on voit des auteurs interpréter une blessure à la face par : un heureux changement s’est accompli (DecourukmanlUE, Miroir de l’avenir. Le livre des lilessnres, p. ^) ou révéler qu’on est grossier dans la colère quand n a les lèvres épaisses, comme si le contraire était possible avec des lèvres minces ! (Ibid., Le Qiafel .ameh, p. 100) Mais le comble est assurément de conseiller aux membres vivants de ta société théo sophique (Lbadbeatuh, L’occ.daiis la Nature, p. 3), (piand ils seront morts, de « se livrer à une sorte d’inventaire, de se rendre compte de lu situation, alin d’en tirer le meilleur parti possible » !

S 8) L’astrolii^ie. — Il est une science occulte qui mérite une étude à part, et qui, de tout temps, (ut essentiellement eharlatanesque, puisqu’elle s efforça de présenter ses divinations sons les données lignureuses et contrôlables de la mécanique céleste. Cette science est l’astrologie. Elle dilfèrc essentiellement de l’astronomie en ce qu’elle ne considère pas les astres comme son objet, mais comme un moyen de préjuger du destin des hommes par la situation des astres au moment de leur naissance ou de leurs entreprises diverses Qu’il y ait une relation entre la partie matérielle de notre cire et le milieu où nous vivons, c’est de toute évidence : un bain nous refroidit, une pile nous électrise, un rayon nous colore. Que les limites de cette relation soient dilliciles à déterminer dans l’espace comme dans le temps, cela est moins évident, mais c’esl lationncl. (hiaiid cessera l’elfet d’un bain trop froid’.' où s’arrête la zone des sensibles ? Nous sommes des duvets ballottés dans un remous indéfini sur un océan sans limites. Qu’il y ail, enfin, des causes inconnues dansée jeu d’actions que nous subissons, c’esl admissible. Que les astres aient une action sur nous par leur masse ou par leur température ou par leurs énergies inconnues, c’est ce qiie nous admettons tous plus ou moins Mais il y a loin de cette hypothèse, même partiellement vérifiée, à un corps de doctrine prétendant établir des relations précises entre tous les phénomènes célestes et tous les actes de notre vie ! Ici comme ailleurs, la science procède par lentes étapes, arrachant progressivement à la vérité des lambeaux cohérents et elairemcnl acquis. L’astrologie, au contraire, enseigne de toute antiquité une prétendue doctrine proclamant l’existence, entre nous et certains phénomènes célestes, de rapports incompris el voilés (cf. la Bibliographie de Bassi, Olivikbi, Boll, etc. Catalogus codicum, etc., Bruxelles, 18g8. — Viroi.lkauo, Astrol. chaldéenne, P. Geuthner, igo8. — P. Haupt, Testes cunéiformes, Leipzig, 1881. — S. Kaupph, Astrol. talmiidique, Journal Asiatique, 18g.î. — Cumont, Astrnlof ; y and Religion among tlie Greeks and Romans, New-York et Londres, ig12 ; — Boi’c.nÉ-LBOi.ERcr ; , Les Précurseurs de l’Astrologie grecque. Annales du Musée Ouimet, 18g7 ; — C. Bezold cl Boll, Réflexe asirologisclier Keilinschriften bel griechisclien Schriflslellern, Heidelberg. 19 : 1 ; — BouonK-LnoLEHcy, L’As/ro/.^r., Leroux, 189g, et la bibliogr. des pages x-xx ;

— id., L’Astrol. dans le Monde romain, 1897 ; — Maury, op. cit., — Les traités latins de Maniliuset de 1. Firmicus Malernus, Matheseos, Whr. VUI, Ed. Silll, Teubner ; — R.Vi.^.N, thèse de Halle, 1910, Ein Mundwahrsageliucli, Ed. d un ms. du xiv" siècle, concernant l’astrologie lunaire ; — Ficuiek, Kepler ou l’Astrologie et l’Astronomie, récit des influences subies par la mère de l’astronome, p.xri-xiii ; — G. FnuRANu, Astrol. arahico-malgache,.lournal Asiatique, 1906). Rien n’est pluscatégorique pour ruiner ces prétentions universelles et universellement dénuées de toute autorité, que les notes manu’icrites de Drlambhk sur un ouvrage imprimé de la Bibliothèque nationale (C. G. S. [Slephens], Mémoire explicatif sur la sphère, etc., p. 15) : « Nul vestige de science véritable avant l’Ecole d’Alexandrie, dont les commencements même sont d’une extrême faiblesse » ; et (p. 16) : « Les Arabes n’ont presque rien ajouté à la science des Grecs. » Ne sachant rien de rationnel en astronomie, comment auraient-ils pu savoir ce qui est contingent ? CKiunicn ! auraient-ils