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OCCULTISME

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nom) marche avec son lils contre Odin et les siens. Vn combat terrible s’enyaiie ; mais Surtui’lance contre les dieux un feu destructeur, et la destinée fatale s’accomplit. Le monde disparaît dans les flammes ; dieux et hommes, tout est anéanti… Tout, sauf un seul couple humain, duquel naîtront des hommes qui, sur une nouvelle terre produisant d’elle-même ses fruits, vivront dans un bonheur constant sous des dieux bons et pacifiques.

Goncluaion. — Nous voici enfin parvenusauterme de cette trop longue et en même temps trop brève esquis’ie, dont nous n’avons à dissimuler ni les imperfections, ni les insullisances. Beaucoup des unes et des autres tiennent incontestablement au rédacteur même de cet article ; celles-là pourrontètre rectitlées. U ne saurait malheureusement en être autautde certaines autres, qui tiennent à notre ignorance, je veux dire à l’insullisance de notre documentation ou à l’incompétence des observateurs. Naguère, à propos du délicat problème des origines delà propriété foncière, FusTEL DE GouLANGEs faisait remarquer u qu’il n’est rien de plus dillicile et de plus rare ipi’une

observation bien faite… U y a… des nuances qu’un voyageur pressé n’a pas pu voir… L’étude d’un régime social est chose dillicile, et on la rencontre rarement, dans les récits d’un vi^yageur » (Questions historiques, p. C)i). Les mêmes phrases s’appliquent parfaitement à l’étude des religions de l’Europe seplenlrionale ; historiens du moyen âge et voyageurs des siècles passés en ont parlé de manière toujours très superlicielle et souvent aussi très inexacte. C’est à peine si, depuis quelques décades, l’histoire des religions est traitée — et encore pas toujours — comme une véritable science, et non comme une machine de guerre. Dès lors, combien de problèmes considérables qu’il n’est plus possible de résoudre aujourd’hui, ou qui attendent encore leur solution 1 Gomme celles des peuples de toutes les autres parties de notre planète, les religions des peuples septentrionaux de l’Euroi)e ont leurs mystères ; de patientes et minutieuses études ultérieures feront avancer notre connaissance sur certains points ; elles ne dissiperont jamais toutes les ténèbres.

Henri Fkoidevacx.

O


OCCULTISME. — I. Principes de l’Occultisme. — 1. Essence. — a. Existence de l’Occultisme. — 3. Contenu de l’Occultisme. — 4- intérêt de l’Occultisme au point de vue apologétique,

II. Bilan de l’Occultisme. — i. Prétendues révélations des temps éloignés. A) Sur te passé. — B) Sur l’avenir. ^ i) La divination ; § a) L’état divinatoire ; § 3. L’objet de la divination ; § 4) Lî » méthode de la divination ; ^ 5) L’intervention préternaturelle ; § 6) L’hypnose et l’occultisme ; § 7) Le cliarlatanisme ; § 8) L’astrologie ; § g) Conclusion.

1 !. L’action à distance. A) Prétendues actions sur la matière. § i) Inanimée. § 2) Vivante. — B) Prétendues actions sur l’esprit. § 1) Télépathie. Télesthésie. § 2).etion à distance de la matière sur l’esprit. — C) Prétendue action de l’occultisme sur lecomposé humain. ^ i) Intluences « bénéliques ». § 2) Malélices. § 3) Envoûtement. S 4) Prétendue création d’horauncules. — D) Prétendue communication avec les morts.

CONCLISION.

BiBLIOGR.iPIIIR.

I. Principes de l’occultisme- — i. Essence. — L’occultisme, qui (selon Mme Blavatskv elle-même. Premiers principes sur le chemin de l’O., p. 7) « n’est pas la MAGiB 1) (voye2 ce mot), est dillicile à délinir. Un maître en délinitions, Littrk, s’en est abstenu dans son Dictionnaire et n’a ([ue décrit les sciences occultes en les opposant aux sciences ouvertes dans sa Préface aux Sciences occultes de Salvertb (Ed. Baillière, 1856, pp. xxv-xxxii). Grasset, dans son Occultisme hier et aujourd’hui, p. 4’, a remplacé par l’expression d’occulte préscientifique les termes de science occulte qui jurent d’être accouplés comme blancheur noire, et qui, dit-il, ne veulent « rien dire ». Cependant les initiés maintiennent l’occultisme, non pas tant comme la science de la seule chose cachée, l’unité, ce qui serait, d’après Pagnat (Occ. et consc. moderne, p. 15), « la meilleure définition » (celle des D" Beliard et Léo Gaubert), mais surtout comme la science d’une chose à cacher : Occultismus, dit un anonyme allemand (Die l.ehre von den ohhultistischen Weltgesetzen, chez Besser, Leipzig, 18y7, p. 8), « parce qu’il traite de choses

que tout le monde ne peut pas savoir, les journalistes notamment ».

L’objet donc de l’occultisme serait assez mystérieux et redoutable pour n’être pas mis entre les mains de tout le monde, comme la dynamite (Lead-BKATKR, Occ. anc. et moderne, traduct. A. D., igog. p. 56). A « la » science occulte qui, d’après Bosc (alias Marcus deWèze, Dictionnaire d’Occ, aT.’ce Occulte), embrasse « les » sciences occultes qu’il énuraère et que Papus distingue aussi sous le nom d’arts divinatoires (Papos, Qu’est-ce que l’O., p. 3), ne seraient initiés que « des hommes éprouvés, capables de ne jamais employer pour le mal les connaissances qu’ils ont pu acquérir > (Papl’s, ibidem, p. 4)’faute de quoi la « magie blanche » deviendrait « goétie (Mme Blavatsky, p. 10, cf. Ladrbnt et Nagoor, l’Occ. et l’amour, p. 4). Cette règle est essentielle à l’occultisme : elle a reçu le nom d’ésotcrisme (cf. BoiR-ŒAT, Magie, p. 8-g, avec exemples pp. 9-14) par op position à l’exolérisme qui est le « communiqué » public, la formule vulgaire des mystères occultes. C’est plus qu’une règle, c’est une a loi inviolable », les « instructeurs » (iIme Blavatsky, op. e/<., p. 5-6) étant responsables des indiscrétions des « initiés » jusqu’à ce que ceux-ci soient maîtres à leur tour. L’objet de l’occultisme est donc déjà occulte, car les délinitions à travers lesquelles on nous le laisse ap préliender ne sont que des chimères : ainsi Bosc(/oc. cit.) limite cetobjet aux k phénomènesqui sont compris par notre sens inlime.ce que Paracelsb appelle notre sixième principe ». Autantne rien dire 1 Cependant, c’est surtout la méthode desoccultistes qui est secrète ; ce n’est pas tant ce qu’ils savent que leur façon de savoir et surtout d’enseigner, a Successivement » (Lancklin, Sorcellerie des Campagnes, p. 33 et note) ou non, 1’< enseignement supérieur d’Isis ou culte de la bonnedéesse » (Lancelin), ou occultisme, a passé par les trois phases ou revêtu les trois aspects de scientia occultali, occultans et occultata (cf. Léon Marlet, article Occultisme de la Grande Encyclopédie ) ou de scientia occulta, occultans, occultata. (Cf. Papus, p. a6 de son Traité élém. de se. occ. et p. 3-ti de Qu’est-ce que l’occultisme.’) Quoi qu’il en soit, l’occultisme est ce qui se transmet et s’enseigne dans l’ombre, dans des « enceintes réservées » (Marlet ) et, si l’onen croit Mme Blavatsky(/oc. ci(.)qul