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MYSTICISME

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vol. IX, Edinburgh, 1918 ; W. Krall, Mysterien, dans Religion in Geschichte und Gegenu art, 1912 ; W. M. Grolon, Mystery, Mysteries, Ilastings’Dictionary of the apostolical Church, vol. II, Edinburgh, ig18.

E. Jacqi’ibh.


MYSTICISME. —. Objet en question. — II. Méthode. — III. Notion générale. — IV. Description de l'état mystique. — V. Explications pathologiques : hystérie, nervosisme, somnambulisme, psychasthénie, monoïdéisme, érotomanie. — VI. Mysticisme et Subconscient. — VU. Etat mystique et Doctrine catholique.

I. Objet en question. — On n’a pas ici le dessein d’étudier théologiquement la nature intime de l’anicn mystique selon ses divers degrés, en <iiseulant les opinions admises parmi les théologiens catholiques. On se propose de revendiquer contre le nalnralisme la réalité des états mystiques, d’établir qu’ils ne peuvent se ramener à des phénomènes d’ordre naturel, normaux ou anormaux, mais qu’ils jouissent de caractères propres qui les rangent dans un ordre à part.

II. Méthode. — La méthode vraiment scientifique à suiA-re en cette matière est d’écouter impartialement ce que disent les mystiques reconnus comme tels, sans le déformer par des systèmes ou des idées préconçues, et d’étudier ces données expérimentales en les laissant dans le cadre des circonstances concrètes où elles se sont produites. Spécialement, ce qu’une personne rapporte de son expérience psychologique ou morale ne se peut juger et interpréter selon sa vraie valeur qu’en fonction de l’ensemble de la vie psychologique et morale du sujet.

III. Notion générale. — A consulter l’origine du mol, Mystique désigne ce qui s’enveloppe de mystère, ce qui se dérobe dans le nuage. Dans l’antiquité grecque, Mystique se dit des cultes secrets, réservés aux seuls initiés. C’est le domaine obscur qui a été entr’ouvert devant leurs yeux, sur lequel ils doivent /’er » ier leurs lèvres (Mi/arwo », de’SVm fermer) el garder le secret. De ce domaine, rien n’est comraunicable aux profanes que par voie d’images et de symboles. Le mot mystique passe, avec ce double sens de chose secrète et de chose symbolique, des anciens comme Hérodote, Eschyle, Aristophane, Thucydide, Strabon, aux Pères de l’Eglise. Saint Irénée, Clément d’Alexandrie, saint Hippolyte, parlent de ce que renferment d’inaccessible et de secret soit les vérités de la foi, soit les institutions sacramentelles comme l’eucharistie et le baptême : choses mystiques. (Voir l’article Mystèhes)

De nos jours, certains auteurs qualifient de mysticisme toute doctrine de sentiment ou de croyance, par opposition aux doctrines rationnelles. Le mot a été employé dans ce sens particulièrement par Victor Cousin (Histoire de la Philosophie moderne, t. II, IX* leçon) et les éclectiques ses disciples. (Voir Du Mysticisme parJ. de Bonniot. Etudes de juillet 1858, p. i-30.) Tout ce qui était objet de foi religieuse, tout ce qui se réclamait du catholicisme était traité de mysticisme. On arrivait à rapprocher le sentiment religieux et ses manifestations des rêveries de Plotin et de ses extases, enveloppant les unes et les autres de la même dénomination dédaigneuse de mystiques, terme rare, d’ailleurs, chez l’auteur des Ennéades. La seule forme religieuse compatible avec la raison était la religion naturelle. Le Mysticisme est un rêve nécessairement extravagant. (Cousin, Du Vrai, du Beau, du Rien, V leçon)