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MARIAGE ET DIVORCE

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Islam, London, 1858-61, new and revised édition by Weir, Edinburg, 19 12 ; Nôldeke, Bas Lehen Muhammeds riach der. Quellen popuhir dargestellt, Hannover, i 863 ; Sprenyer Das Lehen iind die Lehre des Moliammad, 2 éd. Berlin, 186g ; Krehl, Das Lehen iind die Lehre des Muhammed, I Teil, Das Lehen des Muhammed, Leipzig, 1884 (cf. V. Chauvin, Bihliographie des oinTages Arabes ou relatifs aux Avahes puhliés dans l’Europe chrétienne de Î810 à 18S5, vol. XI, Liège 1909) ; Buhl, Muhammeds Liy, Copenhague, 1908 ; Id. Muhammed, Leipziij, 1906 ; Griiiune, Mohammed, Die If’eltgeschichtliche Bedeutung Arahietis, ^iâncben, 1904 ; Margoliouth, Mohammed and the liise of Islam. London, igoS ; Reckendorf, Mohammed und die Seiiien, Collection Wissenschaft und Bildung, Leipzig, 1908 ; Wensinck, Mohammed en de Joden te Médina, Leiden, 1908 ; Lamniens, Fâtima et les Filles de Mahomet, Rome, 1912 ; Id. Le Berceau de l’Islam, Home, igi/J ; Cætani, Siudi di Storia Orientale, vol. III, La Biografia di Maometto, Profeta ed Uomo di Slato, Milan, 191 4.

E. Power, S. J.


MARIAGE ET DIVORCE.

Première partie. — Le mariage considérer comme contrat de droit naturel.

’Préliminaires. — 2° Définition du mariage. —

3° Origine et finalité : a) Thèse traditionnelle : ses preuves. — b) Thèse éolutionniste ; critique.

— 4° Caractères du mariage : A) Moralité. — B) Ohligation. — C) Unité. — D) Indissolubilité ou divorce : i) Le débat. — 2) L « méthode. — 3) Application delà méthode : a) Les motifs de l’indissolubilité. — b) Les motifs du divorce. — c) Discussion. — d) Conclusion. — e) Dernière objection. — 5* /.e Contrat naturel de mariage et les lois positives.

Deuxième partie. — Le mariage chrétien ou le contrat-sacrement

1° Le mariage chrétien est un sacrement. — 2’Caractères du mariage chrétien. A) Dignité, — B) Unité.

— C) Indissolubilité. ^- 3° Législation du mariage chrétien. — 4° Attaques contre l’Eglise à l’occasion du mariage : a) Divorces de complaisance. — b) Frais de dispenses. — c) Le congrès. — d) Casuistique du mariage. — Bibliographie.

1. — Le mariage considéré comme contrat de droit naturel

1° Préliminaires. — Si on considère le mariage comme contrat de droit naturel, et si on le distingue du mariage-sacrement, ou en général du mariage régi par une loi positive, ce n’est pas que l’on puisse admettre en fait une séparation, chez les chrétiens, entre le contrat et le sacrement. Il y a, au contraire, nous le verrons, parfaite identité.

La raison d’être de cette première étude est celle-ci. En réalité, le mariage, avant d’être élevé par le Christ à la dignité de sacrement, a été institué par Dieu. Créateur du monde. Auteur de la nature et de la loi naturelle. Il s’agit donc d’établir tout d’abord que le mariage, envisagé en dehors de toute loi divine positive, mosaïque et chrétienne, existe comme institution naturelle, et non pas simplement humaine et conventionnelle ; qu’il a ses lois, fondées sur la nature de l’homme, et notamment sur sa propre finalité, connues par la droite raison et sanctionnées par la conscience, à qui elles s’imposent au nom de l’Auteur de toutes choses.

Mais encore, pourquoi faire celle preuve ? Pour mieux voir la portée de la législation mosaïque dans l’Ancien Testament, de la législation chrétienne dans le Nouveau Testament ; pour établir l’origine et l’étendue des droits de l’Eglise en matière de mariage ; pour faire un juste départ entre les vrais droits et les prétentions abusives de l’Etat ; pom* juger de la valeur et de la moralité des lois civiles, par exemple sur le divorce, chez les divers peuples et aux diverses époques de l’histoire.

2° Définition. — Le mariage est le contrat par lequel l’homme et la femme se lient et s’associent, en se donnant et en acquérant des droits mutuels, en vue d’actes déterminés aptes à la propagation de l’espèce humaine.

3° Origine et finalité. — La première question qu’il importe de résoudre, au point de vue apologétique, est celle de l’origine du mariage. Est-il, sous sa forme de contrat bilatéral, une institution naturelle, impérieusement postulée et déterminée dans ses lois par la nature ? Ou bien est-il le résultat arbitraire de libres conventions et d’un état social plus civilisé ou plus compliqué ?

A cette question se rattache celle de la finalité du mariage. Quand un homme et une femme s’unissent, quel but poursuivent-ils ? Un but librement choisi, variable ? Ou bien, au contraire, un but obligatoire, commandé par les nécessités de l’existence, aussi impérieux que les lois de la vie ; tel que, si on le méconnaît, l’homuie aille à rencontre des lois de sa nature, de ses aspirations et de ses exigences individuelles les plus urgentes ; tel que la race humaine elle-même se nuise et se suicide ?

Origine et finalité sont intimement liées, ou plutôt ne sont que deux aspects divers d’une même loi. Si le but de l’union matrimoniale est un bien facultatif, il suit de là que celle union elle-même est purement facultative. De plus, s’il appartient à l’humanité de contracter cette union ou de ne pas la contracter, il lui appartient aussi d’en fixer à son gré les fins et les conditions. Si, par contre, le but du mariage, de par les lois constitutives delà nature, est nubien absolument nécessaire, le moyen, le mariage, est aussi nécessairement imposé que la fin par ces mêmes lois naturelles, et déterminé dans ses conditions essenlielles. Qui impose absolument la fin, impose absolument les moyens nécessaires à cette fin. L’obligation de ces deux termes est en corrélation parfaite, de même ordre et de même degré.

Les deux questions se résolvent donc par le même principe ; et cette solution, à son tour, fournira une réponse à plusieurs autres problèmes de capitale importance. Elle nous permettra, notamment, de déterminer les propriétés essentielles du contrat matrimonial.

(i) Thèse traditionnelle. — Cherchons, en premier lieu, à préciser la loi naturelle qui préside au rapprochement de l’homme et de la femme, à déterminer la portée foncière des actes qui spécifient ces relations. Xous verrons ainsi, d’une manière scientifique, si cette loi, si la portée de ces actes expriment les lois et la conception du mariage, tel que nous le retrouvons actuellement chez les peuples civilisés, et en particulier chez les peuples chrétiens. Ce sera montrer, par là même, que l’inslitulion du mariage a son origine dans les lois de la vie humaine, et n’est point une création conventionnelle des peuples vieillis.

L’union de l’homme et de la femme nait de ce fait qu’ils sont attirés l’un vers l’autre par une inclination innée à tout être humain. De ce penchant, le terme