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MOÏSE ET JOSUE

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sancluaiio (A’am., itiii, 2, 3) ; seuls ils font le service {sàmar iiiisméri-t'^) de l’autel, du sunctuuire et de ce qui est au dedans du voile (jVum., xviii, 5-7). Cf. if c, i-vii ; xv ; i, 3-7 ; Xïii, 1016 ; Num., t, 5-10 ; iv, 22-31 (sacrifices) ; Lef., xii-xv ; xix, 20-22 ; A’iim, , v, 11-31 ; xii, 1-10 (divers rites purificatoires) ; Lev., xxiii (têtes) ; Ldc, xxvii, 1-29 (estimation des choses vouées). — 5) Vient ensuite ce qui reste de la tribu de Lévi (Cauthiles, Gersoniles, iMérarites). Les Lévites sont au service des prêtres (Num., iii, 6 9 ; xviii, 2, 4, 5, 6) et sous la surveillance des chefs du sacerdoce (£'x., xxxviii, ïl ; Num., iii, 32 ; iv, 19, 28, 33). Sortes de sacristains, ils ont la charge du matériel de la tente de réunion, ils font le ministère du tabernacle (jVum.. iii, 7, 8), mais sans pouvoir ni approcher de l’autel et des ustensiles du sanctuaire proprement dit (jVi/m., iv, 17-20 ; ïvm, 3), ni toucher les choses sacrées [h’um., iv, 15). Cf. A’um., 1, 48-53 : III, 17-37 ; it, 4-15, 24-27, 29-32 ; Tii, 4-9, [Kx., xxxviii, 21].

314. — d) Si mainlenant on consulte les livres historiques, on fait un certain nombi-e de constatations intéressantes. — a) A l’origine, les [onctions sacerdotales n’apparaissent pas comme strictement monopolisées dans une tribu ; les exemples du danite Manué, père de Samson [Jud., xiii, 19, 20 ; cf. vi, 19-24), de l'éphraïmite Micah (yurf., XVII, 5), de David (II 5am., VI, 17 ; cf. I Ckion., xvi, 1, 2), de Salomon (I Reg., m. 4 [cf. Il C/iron., i, 6] ; I lieg., Tiii, 63, 6'< [cf. II Chron., vii, 4-7), voire de jéroboam I (I Reg., XII, 31) paraissent décisifs eu ce sens. — /3) Cependant, dès les temps anciens, les fils de Lévi sont considérés comme spécialement désignés pour le sacerdoce [Jud., xvii, 7-13 ; xviii, 1-31 [noter le vers. 30]l. Ils sont, à l'époque de Samuel (I Sam., vi, la) et de David (II Sam., xv, 24), en relation particulière avec le sanctuaire de l’arche, et il n’y a pas lieu de douter qu’il en fût de même au temps des Juges à Silo (cf. Jos., xxi, 1, 2). C’est ce qui leur assure la prééminence. — y) Ce qui est le plus caractéristique, en ces anciens récits, c’est l’absence de toute allusion claire à une organisation hiérarchique proprement dite. On signale bien dans les sanctuaires (..4m., vii, lo ; I 5am., sxi, a, 3 [Vulg. 1, 2], etc. ; XX iii, g), à Silo (Sam., i, g ; ii, ii), à Jérusalem au temps de David et de SaTomon (lî Sam., viii, !) ; xv, 37, 35 ; XVII, 15 ; xix, 12 [Vulg. 11] ; xx, 25 ; I Reg., i, ;  ; , 8, etc. ; IV, 4), puis aux époques d’Athalie (II Reg, xi, 9, 10, 15, etc.), ûAchaz (Il Reg., xvi, 10, 11, 15, 16), de Josias (Il Reg., ixii, 4, o. >o, 12, etc.), des prêtres qui émergent parmi leurs collègues et semblent exercer des fonctions de chefs, qui même, comme Joiadjih (I ! Reg., xii, 11 [^'ulg. 10]) ou Helcias(ll Reg., xxii, 4, 8 ; xxiii, 4 ; cf. II Chron., XXXIV, 9) portent le titre de grand prêtre. Mais ils n’apparaissent pas à la distance et dans la situation unique où Ex.-Nurn. mettent Aaron par rapport au reste du clergé. Il arrive même que la situation privilégiée soit commune à deux prêtres (Il Sam., viii, -] ; xv, 35 ; xvii, 15 ; xix, 12 [Vulg. Il] : XX, a5 ; I Reg., iv, 4). D’autre part, les anciens documents ne signalent pas de di^ tinctions nettes entre divers ordres du clergé ; le témoicnage de I Reg., viii, 4 sera difficilement reçu comme décisif, si l’on remarque que les mots a les prêtres et les lévites » manquent dans le grec et que le texte parallèle de II Chron., v, 5 porte : « les prêtres-lévites n. On dirait même que les fonctions de moindre importance aient été remplies au Temple par des serviteurs étrangers à la tribu de Lévi ou même ; i la race isiælîte (cf. le reproche A’Ex., xliv, 6-g) : Gabaonites(/o, ^., IX, 23, 27), Carions ou Céréthiens (Y ?' Reg.. 11, 4-20), esclaves (étrangers ?) de Salomon (cf Esdr., 11, 55 = JVeh., VII. 5 ;  ; , où l’on parle de leurs de.'^cendants), esclaves (étrangers ?| donnes par David et les chefs au clergé (d’où sans doute le nom de N’i^^înîni [racine ndt^an, donner] appliqué à leurs descendants ; cf. Esdr., viii. 20).

31s. — ô) Ces diverses conditions, qui rappellent d’assez près celles que suppose le Deutt’ronome, ne subissent aucun changement notable jusqu'à la réforme de Josias (II Reg., XXIII. 1-24). Or, après avoir souillé les hauts lieux où ils avaient brûlé des parfums, le pieux roi fit venir à Jérusalem (( les prêtres des villes de Juda ; toutefois les prêtres des hauts lieux ne montaient pas à l’autel de Yahweh à Jérusalem, mais ils mangeaient des pains sans levain au milieu de leurs frères » (Il Reg.. xxiii, 8, 9). Ce récit suggère quelques remarques. Les prêtres qui montent à Jérusalem sont des prêtres de Yahweh, demeurés fidèles au Dieu d’israèl ; d’après le vers. 5, en etTet, les prêtres des idoles sont impitoyablement chassés. Ce sont, par conséquent, des prêtres-lévites, comme parle le Deutéronome. Bien plus.

il y a lieu de croire que ceux l.'i seuls sont amenés au temple de la capitale qui ont à coeur de garder les privilèges de leur sacerdoce ; leur cas est, de ce chef, comparable à celui que vise Deut., xviii, 6-8. Mais aussitôt une dillérence attire lattcntion. Le lévite dont parle le texte deutéronomique doit, non seulement avoir une portion égale à celle de ses frères les fils de Lévi qui se trouveront è Jérusalem devant ahveh ; mais, comme eux aussi, il doit être admis à faire le service au nom de Yahweh, son Dieu. Au contraire, d’après II Reg., xxiii, 9, les prêtres des hauts lieux sont exclus des fonctions proprement sacerdotales et n’ont qu’une part restreinte aux revenus du sanctuaire.

316. — t) Cette difl'érence est accentuée, en même temps que justifiée, dans le programme cultuel tracé par Eïéchiel (xL-xLviii). notamment dans la section xLiv, lo-iG. La distinction est clairement établie entre les anciens prêtres des hauts lieux (et leurs descendants) et les fils de Sadoq qui constituaient le clergé hiérosolymitain. En récompense de leur fidélité, ceux-ci auront seuls le privilège parfait de la pri’trise ; ceux là. en revanche, seront chî'itiés pour leurs prévarications, dégradés, exclus des fonctions proprement sacerdotales. Dans ce texte, les prêtres des hauts lieux sont simplement appelés /ériies, tandis que les fils de Sadoq sont dits prélies-lérites. Mais ailleurs (xL, 45, 46) on parle des

« prêtres qui gardent le service de la maison » et des npréIres qui gardent le service de l’autel ».

317. — ?) Après l’exil le grand prêtre occupe une place unique dans le clergé (A’e/i., iii, i, 30, ai). Son nom figure à côté de celui du gouverneur qui représente l’autorité i)ersano {Agg. I, I, 12, 14 ; ii, 2 ; Esdr., ii, 2[=i’e/i., vii, 7] ; iii, 3, 8 ; IV, 3 ; v, a), à coté de celui du souverain des temps messianiques (Ziich., III, i-io ; IV, 1-6 », lo*", II, 13, 14 ; vi, 12, 13 [13 d’après le grec]). Bientôt il sera le chef véritable et unique du judaïsme. En même temps le clergé est divisé on ordres très précis : />rf<re » (Esdr., 11, 36-3g= Ne/t., vii, 3ci-42] ; VIII, 15-ao, 24-30, 33 ; x, 18-22 ; JVe/i, iii, aa, 28 ; XI, 10-14.20 ; XII, I, 12-21) ; ^fi-j'^es [Esdr., 11, 40 [= JVfA., VII, 43 ; Vulg. 43, 44] ; viii, 15-20, 24-30, 33 ; x, 23 ; A’t/i.,

X, 10-14 [Vulg. g-13] ; 11, 15-18, 20, 30 ; xii, i, 22-3O) ; puis chantres [Esdr., il, 41 [= I’eh., vii, 44 ; Vulg. 45] ; x, 24 ; Neh., X, 29 [Vulg. 28] ; XI, 22), portiers (Esdr, , 11, 4a [= JVeh., VII, 45 ; Vulg. 46] ; x, a4 ; Aeh., ii, 29 [Vulg.28] ;

XI, iq), n'Û^ini’m et descendants des esclaves donnés par David et Salomon (Esdr., 11, 43-58 [= Neh., vii, 46-f.o ; Vulg. 47-60] ; VI II, 17, ao : jVeA., iii, 26, 31 ; x, 2g [Vulg. 28] ; XI, ai). Dernier détail : on sait qu’au regard des critiques, les Chron.'r/ues reflètent l'état des institutions religieuses aux époques notablement postérieures à l’exil ; or dans I Chron., vi ; ix, 10-34 ; xxm-xxvi (cf. xv, 2-^4 ; ^vi, 4-6), les officH-rs « econdaires, chantres et portiers, sont généalogiquement rattachés aux lévites (cf. iVe/i., xii, 24-26). On notera que cette organisation p^slexilienne est en rapport assez étroit avec la législation du Code sacerdotal.

7" Redevances sacrées

318. — a) D’après le Code de ValUance (Ex., xx-xxiii), on ofl’re à Dieu : les prémices de son aire et de son pressoir [nt’leàh, dénia*), le premier-né [b’h}^6r) de ses fils, de son petit et gros bétail (xxii, 28, ag [Vulg. 2g, 30]), les prémices des premiers fruits 'rê'.w’fh biiihtlrim ; Ex., xxiii, ig) du pays. De même dans le Code de la rénovation de l’alliance (£aT., xxxiv, 19, 30, 26"). Aucun détail n’est fourni ni sur la manière de présenter l’offrande, ni sur l’usage qui en sera fait.

319. — b] D’après le /)eulc’ronoffie, les Israélites doivent offrir à l’unique sanctuaire, en plus des holocaustes, sacrifices pacifiques, vœux, dons siiontanés : les premiers-nés (é/.h(<>oili) du gros et du petit bétail et les dimes (ma’s'rôi^ [il n’est pas question des prémices, à moins qu’elles ne soient désignées par le mot t’rûmat^ ytuO^, élévation de la main, ce qui est peu probable] : /Je » /., lEi, 6, 11, 17-ig/ De plus, ce code indique la manière d’accomplir ces oflrandes. A[irè3 avoir prélevé les dîmes et choisi les premiers-i.és du gros et du petit bétail, on va les consommer devant Yahweh [Deut., XIV, 22, 23 ; cf. iii, 7, 11, la). Si l’on est trop loin du sanctuaire, on vend la dîme sur place ; avec le prix, on achètera au lieu choisi par Yahweh tout ce qui plaira pour le repas sacré (Dent., xiv, 24-27). Dimes et premiersnés sont offerts à Yahweh, conformément aux ordonnances des Codes de l’alliance et de la rénovation : mais ils sont consommés dans des agapes par ceux qui les présentent au Temple. Une part sans doute est préalablement brûlée sur l’autel ; les prêtres ont leur portion (Deut, , xivi, i-ii), au