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MOÏSE ET JOSUE

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il est vi-ai.Malactiie invoquera des raisons de respect et de dignité (Mal., i, 6-1 4).

390. — //) Mais l’erreur serait complète si l’on prétendait que la Loi iie sainteté s’arrête aux préoccupations de sainteté rituelle. Dans la liste des fautes qui souillent le pays, il y a bien telle ordonnance dont on ne voit pas nellement la portée morale (tec, XVIII, 19) ; mais les autres sont inspirées par le souci de sauvegarder les exigences essentielles de la reli"ion (Lev., xviii, 21) ou des bonnes mœurs (Lev., XVIII, 6-18, ao, 22, 23) ; de même dans la liste des fautes qui attirent les plus sévères sanctions (Lev., XX, 2-21 ; sauf peut-être 18). Pareillement, dans la série des prescriptions qui ont pour objet d’assurer la sainteté des prêtres et à côté des ordonnances dont nous parlions plus haut, on trouve des préceptes dont les relations avec la religion (/ec., xxi, 5) ou la morale (Lev., xxi, 7, 9, 13-15) sont évidentes. D’autres commandements d’ailleurs se présentent comme des expansions ou des interprétations qui se rattachent, aussi directement que possible, aux exigences de la loi naturelle.

391. — B. C’est ce que révélera une vue d’ensemble du contenu de cette législation.

a) Il est évident que les lois au caractère spéciliquement religieux y abondent (Le^., xvii, 2-16 ; xvni, 21 ; XIX, 3 ».', 4, 0-8, 12, 19, 21-22, 23-25, 26-28, 30, 31 ; XX, 2-5, 6-8, 23-27 ; xxi-xxii ; xxiii-xxv ; sans parler de l’appendice du chap. xxvii). Il n’y a pas à en être surpris, puisque c’est un code particulièrement destiné aux prêtres, à Aaron et à ses iils(/.ei., XVII, 2 ; XXI, i ; XXII, 2). Parmi ces ordonnances, on en citerait un grand nombre qui, loin de ne pourvoir qu'à une régularité extérieure et à sauvegarder une sainteté toute physique des personnes et des choses, tendent à maintenir des principes fondamentaux de la vie religieuse juive (/et., xvii, i-g au sujet desquels on peut rappeler ce que nous avons dit de la loi de l’unité de sanctuaire ; xviii, 21 : xix, 4. 12, 31 ; XX, 2-5, 6-8, 27) ; un grand nombre encore qui tendent à assurer l’expression des mêmes sentiments que nous avons signalés dans l'élude des codes précédents : jalousie du Dieu unique (/.er., xix, 4)i respect du nom divin (f.ev., xix, 12), souci de la pureté du culte (ter., xviii, 21 ; xix, 31 ; xx, 2-5 [?J, 6, a^), reconnaissance du souverain domaine de Dieu (/.ec, XVII, 5-'j, 8-9 ; XIX, a4 ; etc.). Mais un trait distingue cette loi de celles que nous avons aujjaravanl étudiées ; c’est le souci du détail, du rituel. On s’en rendra compte, par exemple, en comparant les ordonnances du Deiitérononie (Deut., i.i) el ceUes de la Loi de sainteté (Lev., xxiii) concernant les fêtes ; mais, de nouveau, celle différence tient au caractère spéciûque du deuxième de ces codes. C’est peutêtre aussi ce caractère qui explique le prix attaché à l’observance en tant qu’observance (/.et'., xix, 3 » ?, h^-'J, 30). Noter encore les précautions en vue de sauvegarder le caractère national du culte (Lev., XXII, io-13).

392. — ) En ce qui concerne la vie sociale et politique, on peut relever, dans la toi de sainteté, des préoccupations analogues, malgré la sécheresse et une certaine raideur du langage, à celles que nous avons signalées à propos des autres codes, parfois même des préoccupations plus délicates. — « ) On notera, au sujet de la justice, les ordonnances concernant le vol et le mensonge {/.et'., xix, 11), les jugements (/.et'., xix, 15, 16), les mesures (Aei., xix, 35, 36). — fi) Dans un autre ordre d’idées, le respect dii aux parents (/-et., xix, i^'^ [ici ce précepte est mis sur le même rang que celui de l’observation du sabbat, dont l’importance est si particulière en ce code] ; cf. XX, 9) ; les marques de respect à donner au vieil lard (tet'., XIX, 32 [sur le même pied que la crainte de Dieu]). — -/) A propos des sentiments d’humanité, on soulignera les ordonnances concernant les pauvres (/et'., XIX, 9, 10), les faibles (/.et'., XIX, 13), les infirmes {l.ey., xix, 14), les étrangers igéi : , Lev., xix, 33, 34). On le remarquera même avec soin. C’est dans la Loi de sainteté, et non dans le Deutéronome, qu’est formulé le précepte presque évangélique de l’amour du prochain comme soi-même (/.et., xix, 18 » /), que sont condamnées la haine (/.et., xix, 15^) et la vengeance (/et., XIX, 18 »  »). — S) Toutefois l’une des notes distinctives, dans la partie morale du code que nous étudions, c’est la préoccupation de la moralilé proprement dite. De là les règlements el sanctions dirigés contre certains désordres particulièrement crianls {Lev., XVIII, 22, 23 ; xx, 13, 15, 16), contre la prostitution (Z, ei'., XIX, 29). De là les ordonnances qui ont pour but d’assurer la sainteté et la dignité du mariage : protection de la, liancée, même si elle est esclave (Lev., xix, 20-22) ; longue liste des empêchements de mariage (£ei'., XVIII, 6-18) ; sanctions contre l’adultère (Lev., xx, io)et l’inceste (Lev., xx, 11, 12, 14, l’j, 19-21) ; précepte touchant l’usage du mariage (/.et'., XVIII, 19 ; XX, 18) ; etc.

S93. — 2°) Si la Loi de sainteté demeure l'élément fondamental du Code sacerdotal, elle n’en est pas la partie la plus considérable. U faut, en effet, mentionner, en s’en tenant à la stricte législation : le rituel de la Pàque(£.r., xii, 1-20 -f- 43-49) ; les dispositions en vue de la conslruclion du tabernacle (Ex., XXV, i-xxxi, l’j), auxquelles il convient d’ajouter le récit de leur réalisation (E.r., xxxv, i-xL, 33) ; le rituel des sacrifices (iei., i-vii) ; les lois, en forme de récits, concernant l’installation des prêtres (Lev., viii-x) ; les lois de pureté (Lev., xi-xv) ; le rituel du jour des Expiations (Lev., xvi). De même, les suppléments du livre des Nombres : les personnes impures exclues du camp (Niim., v, i-4) ; loi sur la restitution (.um., V, 5-10) ; loi sur la jalousie (Aum., v, n-31) : loi du nazaréat (Ktim., vi, 1-21) ; formule de bénédiction (Niim., VI, 22-27) ; ^'^ lampes (A’um., viii, i-4) ; loi sur l’installation des lévites (A’um., viii, 5-26) ; la seconde Pàque (Num., ix, i-14) ; les trompettes (Num., X, i-io) ; les offrandes qui doivent accompagner les sacrifices (Aiim., xv, 1-16) ; les prémices de la farine (Num., xv, 17-ai) ; l’expiation des péchés commis par erreur (Niim, , xv, 2a-31) ; la violation du sabbat (Num., xv, 32-36) ; les glands aux vêtements (Num., XV, 37-41) ; fonctions et revenus des prêtres et des lévites (A’um., xviii) ; purifications avec l’eau dans laquelle on a répandu la cendre de la vache rousse (A’h ; «., xix) ; loi sur les héritages (A’wm., xxvn, i-ii) ; loi sur les sacrifices de tous les jours et des fêtes (Ium., xxviii, i-xxx, i) ; loi sur les vceux (A’um., XXX, a-17) ; les villes lévitiques (Num., xxiv, 1-8) ; les villes de refuge et les lois sur le meurtre (Num., XXXV, 9-34) ; loi complémentaire sur les héritages (Num., xxxvi).

294. — a) U est facile de constater que les lois d’ordre social ou civil ne tiennent qu’une place très restreinte au milieu de toutes ces ordonnances(Aum., ~ V, 5-1 o : V, ii-31 ; xxvii, i-ii ; xxxv, 9-34 ; xxxvi) ; nous n’avons pas à nous y arrêter. — /) La plupart des prescriptions ont un caractère cultuel. Nous ne saurions être surpris de constater qu’on y relève le souci du détail, la préoccupation d’assurer l’exact accomplissement des cérémonies et de préciser les conditions de cette pureté et sainteté extérieures qui, nous l’avons vu, prend une importance si considérable dans la vie juive telle que la décrit déjà la Loi de sainteté. Ces ordonnances et dispositions pourraient faire l’objet d’une étude du plus haut intérêt ; en les rapprochant des usages en vigueur dans le reste