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AlOÏSE ET JOSUÉ

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u un autre, vient par hasard les accompagner, perlettent de dater avec quelque approximation leurs éposilions. Au début, ce langage ne fut retenu et iterprété qu’avec de très grandes hésitations. Mais

1 constance et la similitude des renseignements btenus, à mesure que s’ouvraient de nouveaux clianiers de fouilles, ont permis de procéder avec une récision et une exactitude toujours croissantes. — ) Les découvertes réalisées remontent jusqu’aux péiodes paléolithiques et néolithiques. C’est au terme e cette dernière, au moment où se multiplient, le jng de la vallée du Jourdain et notamment sur les lateaux de la Transjordane, les monuments mégaliliiques de toutes formes et de toute proportion, u’on peut coordonner les nombreuses traces de la ude civilisation de ces peuples auxquels, sans préiger d’ailleurs la question de leur origine, nous vous appliqué l'épithèle, toujours relative, d’autobtoncs. Une grande invasion va bientôt leur porîr un coup fatal, sans pourtant les exterminer à ce oint que, çà et là et longtemps encore, il n’en puisse iibsister des restes puissants.

143. — i) C’est dans la première moitié du troiièmo millénaire (3000-2500) qu’il faut placer l’inasion. Elle est sémitique par ses origines et ses iractères ethniques ; nous avons vu que, consultée vec discernement, la Bible n’y contredit pas. Celle uraigration couvre un immense territoire, tout celui uquel, dans son sens le plus large, s’applique le îrme biblique de cananéen (Gen., x, lô-ig). Avec ux, ces nouveaux venus apportent une civilisation elativement avancée et ils n’auront à faire que de ares emprunts à ces aborigènes desquels les distinueront, dès l’abord, des pratiques très caractéristiues, surtout en matière d’usages funéraires. Ces îiiniigrants sont les Cananéens. Leur emprise sur

2 pays sera telle qu’elle se maintiendra pendant de angs siècles. Leur civilisation jouira d’une très rande stabilité ; les influences étrangères n’en altéeront pas les lignes essentielles, surtout quand il 'agira des pratiques funéraires et cultuelles ; les nvasions, toujours limitées et transitoires, n’y prouiront que des perturbations de surface. Pour longemps, le pays et ses habitants mériteront cette ppellation de « cananéens » qui, malgré sa génératé, paraîtrasullisante à tel document du T’enlaleuque.

143. — c) Toutefois une civilisation ne demeure amais complètement à l’abri desinlluencesqui résulent des relations internationales, tantôt paclUques t tantôt hostiles. Les Sémites cananéens n’apporent pas en Palestine, comme leur héritage propre, Il culture des grands peuples qui, aux plaines de Euphrate et du Tigre, ont supplanté les Sumériens t les Accadiens. Mais, pendant de longues périodes, es empires orientaux imposent leur su[iréniatie à oute l’Asie occidentale et jusqu'à la côte méditerraléenne ; on ne saurait donc être surpris de relever n Canaan des traces nombreuses de l’influence labylonienne, sinon même de l’influence de l’Elam t de Suze. — d) Une autre nation, elle aussi très luissante, semble appelée, il est vrai, à exercer sur a Palestine une action plus profonde. Quelques ournéea de désert seulement la séparent de la côte ananéenne et celle-ci est la voie normale pour les léboucliés de son industrie. On a nommé l’Egypte, léanmoins son influence est lente à percer ; tout e qui se rapporte au culte et aux usages funéaires est, en particulier, longtemps hors de son itleinte. Mais, peu à peu, dans les autres branches le la civilisation, on saisit la présence de ce noueau facteur. Bientôt même on le sent plus efficace

; t on a l’impression d’une mainmise plus énergique, sinon violente ; on va jusqu'à troiM’er des

dieux égyptiens au milieu des divinités cananéennes. Jamais néanmoins ces emprunts et ces infiltrations ne sont assez caractéristiques pour marquer une période déterminée. — e) Il en va autrement d’une autre civilisation qui entre, à son tour, en contact avec Canaan. Le centre en est dans l’ile de Crète ; de là elle a raj’onné, avec des vicissitudes et des adaptations diverses, dans les Cyclades, dans la Grèce proprement dite, à Tyrinthe et à Mycènes ; elle est arrivée jusqu’en Chypre et en Asie Mineure. D’abord anonyme, l’influence de cette culture va chaque jour croissant, dans la Syrie méridionale, jusqu’au moment où on la voit s’incarner dans un peuple d’immigrants qui vient s’installer sur les côtes de Palestine. Cette fois l’action est profonde, et à la dénomination de civilisation cananéenne des archéologues vont substituer celle de civilisation éj ; éo-cananéenne. — /') Malgré ces divers apports, le type primitif s’est conservé avec ses traits essentiels inaltérés ; au milieu du deuxième millénaire (1500) comme au début du troisième, la Cisjordane, pour ne parler que d’elle, demeure un vrai pa3s de Canaan. — g) Ce sont ces Cananéens que les patriarches ont rencontrés sur ce sol, lorsque, pour suivre leurs destinées propres, ils se sont détachés de cette seconde invasion sémitique — les Aramécns — qui de l’Orient est venue une fois encore vers l’Occident.

144. — 2° Les données de l’archéologie bahylonienne et égyptiennes. — Les documents écrits si nombreux que les découvertes modernes ont versés dans l’archéologie babylonienne et dans l’archéologie égyptienne, ne peuvent manquer de préciser ces premiers renseignements. Ils nous permettront très spécialement, et de mieux comprendre nos listes de peuples à exterminer, et de mieux apprécier la situation politique de la Terre Promise au moment de la conquête. — a) Leurs premières données aboutissent à nous faire saisir l'énorme influence que la Babylonie a exercée sur l’Asie antérieure pendant de longues périodes de la civilisation cananéenne. C’est ce qu’indiquent de la façon la plus évidente ces tablettes fameuses de Tell el-Aniarna (temps d’Aménophis IV et début du qiialorzième siècle, iS^o-iSôo [?|) auxquelles celles qui ont été découvertes à Tell Ta’anneik apportent leur complément d’informations convergentes. Un millénaire environ après l’invasion cananéenne, l’emprise chaldéenne est telle que les petites chancelleries palestiniennes emploient l'écriture et la langue assyro-babyloniennes ; bien plus, ils s’en servent jusque dans leur correspondance avec leurs nouveaux maîtres, les pharaons d’Egypte.

145. — b) A cette date, il y a, en effet, bon temps déjà que Canaan n’est plus sous l’hégémonie orientale. A la suite des troubles qu’a occasionnés l’entrée en scène de l’Assyrie, la Chaldée a dû renoncer à faire prévaloir son autorité sur l’Asie méditerranéenne. Un certain temps, les diverses peuplades qui s’y côtoyaient ont pu s’agiter à leur gré. Mais de nouveaux maîtres sont intervenus. Aux environs de 1600, un grand changement s’est opéré dans la vallée du Nil. Des souverains thébains ont entrepris de l'émanciper de la domination des princes étrangers et asiatiques, — les Hyksos, — qui y faisaient peser leur joug. Le fondateur de la dix-huitième dynastie,

l.Gf. G. Maspero, Histoire ancienne des peuples de l’Orient classique, surtout t. If. Lire pareilleuieut P. I’iiokme, Les pays bibliques au temps d El-Arnarna (extrait de la Revue Biblique, janTiei-juillel 1909). — On sait que, pour la dix-huitième et la dix-neuvième dynasties, la clironologie est loin d'être fixée d’une manière définitive : en conséquence, les dates proposées sont seulement approximatives.