Page:Adhémar d'Alès - Dictionnaire apologétique de la foi catholique, 1909, Tome 3.djvu/387

Cette page n’a pas encore été corrigée

761

MOÏSE ET JOSUÉ

762

cunëifornies, désigne l’Egypte. Mois les niinales us » yl’ieniies n’en ilistingiient pas moins liés rictti’iiiint les deux régions. — f) Ce pays purait avoir été aussi le centre du territoire des Madianites qui tiennent une place importante dans l’histoire de l’exode et des precnicrs temps de l'éloblissement en Canaan. Plolémée et divers géogrophos arabes ont, en ell’et, signalé une ville de Madianu dans ces régions ; celait sans doute le point de fixation des tribus qui peu à peu s’attachaient à la vie sédentaire. D’autres tribus, qui avaient gardé les instincts nomades, s'écartaient souvent à de grandes dis lances, conduites tanlùt par la nécessité d’assurer des pâturages à leurs troupeaux, tantôt par les hasards de la razzia (cf. Jud., ti-tiii).

120. — B. Sa lnpo « raph’ie. — a) La nature elle-même a divisé la péninsule du Sinai en deux régions des plus distinctes. Elles sont délimitées)iar la longue chaîne de montagnes qui porte le nom de Djébél et-Tih (montagne de l'égarement).

b) La régiou que cette chaîne laisse uu Nord et au NordEst est de beaucoup la plus vaste de la péninsule. — a) C’est un immense plateau calcaire qui va s’inciiriant vers la Méditerranée, très aride et d’aspect désertiiiuc. Il ne faudrait pourtant pas s’en exagérer l’uniformité. Au Nord-Est se trouve une série d'élévations assez accentuées, qui se rattachent aux dernières ramifications du négt’b judéen. De ces hauteurs descendent une série de ouadis qui constitueront, en rejoignant ceux qui iennent du Vjébcl et-rih, le wddi el 'Ariscli ou torrent d’Egypte. — ^) Ces ouadis n’ont pas d’eau j^ermancnte. Les pluies sont rares ; on ne compte guère plus d’une vingtaine d’orages par an, dans les mois de décembre à mars. Toutefois leur répétition même fait que l’eau pénéti-e le sol ; on la trouve parfois en creusant le sable ù peu de profondeur ; il reste assez d’humidité en tout cas pour entretenir, sur les rives du ouadi, une égétation plus ou moins abondante. On rencontre donc, au travers <lu plateau, de véritables oasis ; elles deviennent plus nombreuses vers le Nord et le ntgéb que vers le Sud. Mais, telle tiue la nature l’a faite, cette contrée ne peut être habitée que [jar des bédouins et des pasteurs. — y) L’un tles caractères les plus saillants de cette région septentrionale, c’est qu’elle renferme les routes qui mettent en communication l’Asie et r.ifritpie. Il y a d’abord la très impoitante route de la côte qui, du Nord arrivant à Gaza et de là passant par le Qala’at ft ^Arîsh^ à l’embouchure du ouaili de ce nom, atteint, après un parcours de trois jours, le niveau à' Et Qanfara ; ce fut toujours l’un des principaux moyens de communication. Plus secondaire était la route de Sûr (dérèk^ ^^), qui descendait d’Hébiouù Bersabée, inclinait ensuite vers l’Uiiest et rejoignait la précédente ; elle desservait sui’tout le Sud de la Palestine. Une troisième route traversait la péninsule de l’Ouest à l’Est ; parlant des environs de Suez et passant p.rr le Qala’at en-Nakel, elle aboutissait à Aqaba, au Nord du golfe élaniticpie. De lii, elle se divisait en plusieurs ramitications ; 1 une allait vers le Musur ei l’Arabie méridionale, une antre contournait la rive orientale du wtidi el 'Araba et remontait veis le Nord, ù la lisière des déserts ; une outre emprunt -ît le wâdi el ^Araba lui-même pour contluire soilen Pale-tine, soiten Transjordane. Au Qala’at en-ia/iel^unp quatrième route coupait la précédente à angle dioit ; du Sud de la

péninsule elle montait à Cadés et, de là, vei s la Palestine. Des voies secondaires s’njoataient aux |)i-écédentes : telle celle qui de Cadès menait directement en Egypte.

ISl. — 5) Dans cette même région septenti-ionale, un cei-tain nombre de points sont à discerner. Le grand désert s’appelle aujourd’hui, comme la montagne qui le limite,

désert de Tih ; c’est le désert de Pavan i miil>>bai p, i[']i nu)

de la Bible, dont le chef-lieu Paran n’t'-tait pevit-être autre que Nakel. Il s'étendait jusqu’au néf^éb et aux fr’ontières de la Palestine et renfermait Cadès. Toutefois, en plusieurs textes, nullement inconciliables avec l-s précédents, In région désertique qui entoui-e Ciidès prend un nom particulier ; c’est le désert de Sin ('>m). Peut-être qu’au Nord-Ouest, vers la frontière d’Egypte, on avait aussi le nom particulier de désert de Sûr. — £) Tirs importants & noier sont les monts So îr. On sait que les monts Séir étaient au pays lies Edomilos. Mais on ne doit pas pour autant identifier Séir et Edom. Le pays des Edomites a présenté, en effet, au cours de l’histoire, des extensions très variables ; à certaines dates il a compris les deux ver sants du ^-âdi el 'Araba. Or les textes bibliques et même certains documents égyptiens ne permettent pas de donner une telle extension à la dénomination de monts Séir. Les monts Séir sont à chercher au Nord-Est de la péninsule sinaïtiipie, au Sud du pays de Juda, dans le voisinage de Cudès (Gen., xiv, (î, 7 ; Num., sx, 1(1 ; xxxiii, 2, 37-40 ; XXXI V, 3 ; Deut, , i, 2, '14, 4(1 ; il, 1 ; yoj.. xi, 17 ; xii, 7 ; xv, 1, 10, 21). Il faut donc songer principalement au plateau des 'Azâzimé qui constitue la frontière occidentale de lu section sO[itealrionale du ifiidi el 'Araba. — ;) Enfin, dans le Nord de la péninsule du Sinai, il faut signaler Cadès (Qâd'>'êi), C’est une oasis qui, on le sait, lient une grande place dans les récits de l’exode. Elle est située au iord de la montagne imposante qui porte le nom de Djébél Araif, au.Nord du Djebel.ineiga et du Djébél .Miii^ratlt ; le nom de Aïti Qadeis (ou Gadis) semble perpétuer le souvenir du vieux site biblique, bien que l’on puisse hésiter à identifier avec cette source celle qui joue un si grand rùle dans les récits de la migration. D’autres sourcesjaillissentdans le voisinage -.'Aùiet UuUeral, 'Ain Qossaima, 'Aïii Muneilleh, etc. — i) On notera <pie le grand désert de Paran fut le territoire propre des tribus amalécites.

ISS. — c) Le Djébél et-Tih, qui forme la limite du plateau désertique, envoie de sa partie Ouest-Siid-Oueet un certain nombre de ramifications qui aboutissent au golfe de Suez ; à l’Est, la région montagneuse s'étend jus(pi'à Aqaba. Mais au Sud-Ouest, uu Sud et au Sud-Est, une plaine sablonneuse (Uebhet er-Hamlé) sépare le Djébél el-Ti’b du grand massif méridional qui constitue la pointe de la péninsule. Cette région forme avec la précédente le plus saisissant des contrastes. — a).u lieu de la plaine monotone aux légères ondulations, on se trouve en présence d’un inexti’icable enchevêtrement d’arêtes de montagnes que dominent des pics de granit rouge, parfois fort élevés. Les hauts plateaux sont souvent arides ; mais les vallées, arrosées par des cours d’eau perpétuels, sont aptes à la culture ; la vaste oasis de Férân est sans doute l’un des endroits les plus attirnnls el les plus fertiles de l’univers. Bref, ce n’est plus le désert dans lequel seuls les bédouins peuvent conduire leurs troupeaux de ouadi en ouadi, c’est un séjour de sédentaires qui, de fait, donna asile, ii certaines époques, i des multitudes de moines. — /3) Du cftté de l’Est, le massif alleinl jusqu'à la mer. A l’Ouest, il est séparé du golfe de Suez, par une glande plaine de sable (el Qa’a) dominée, entre autres sommets, pur ceux du Djébél Serbâl (2, 06Û m.). A l’intérieur du massif, celle magnifique montagne est tout proche de cette oasis de Fêrân, si capable de retenir un peuple en migration ; une large vallée (wâdi 'Aleydt), propre aux campements et renfermant quelques palmeraies, conduit jusqu’aux premiers gradins du rude escalier qui mène aux pics. — /) Nous dirons que le Djébél S’ervii/ dispute l’honneur d’avoir été le piédestal de Yahweh à une autre montagne, qui se troi ; ve uu centre même du massif el au pied de laquelle se développe la vaste plaine er-Hiilia : c’est le Djébél Mûsa (2.292 mètres), à moins que ce ne soit l’un des pics voisins ; Djéb. Safsaf, Djéb. Kdierin (2.f106 mètres).

S° Les flls d’Israël et les grands peuples

123. — Les mouvements qui se sont déroules dans l’Asie occidentale ont toujours été conditionnés par les vicissitudes de l’histoire des deux grandes nations qui sans cesse ont cherché à englober dans leur domaine le rivage de la Méditerranée : les maîtres de la grande plaine du Tigre et de l’Euplirale, d’une part, et, de l’autre, les maîtres de la vallée du Nil. Dès que l’un de ces empires s’est développé au détriment et aux dépens de l’aulre, la Palestine en a di’i reconnaître, de gré ou de force, la stipréniatie. Elle n’a joui de l’indépendance, elle n’a |)u vivre de sa vie propre et s’organiser à son aise que dans l’un des deux contextes suivants : quand les deux empires étaient l’un et l’autre trop puissants pour être tentés d’einpicler sur leurs domaines respectifs ; quand, au contraire, ils étaient trop all’aiblis pour étendre leurs convoitises au delà de leurs frontières naturelles. On entrevoit sans peine que les migrations patriarcales, le séjour des Ois de Jacob en Egypte, leur exode et