Page:Adhémar d'Alès - Dictionnaire apologétique de la foi catholique, 1909, Tome 3.djvu/385

Cette page n’a pas encore été corrigée

757

MOÏSE ET JOSUÉ

758

110. — d) Les Anglais n’ont pas été seuls à explorer les pays bibliques ; au cours îles années igoSigoS, le Deutsche PaUistina-Vercin a fouillé Tell el-Muteselliui, emplacement de l’ancienne Megidilo, sur la bordure méridionale de la grande plaine d’Esdrelon (cf. D’G. Schumacher, Tell-el-Mutesellim, liericUt iiber die 1903 bis 1905 mil Untentutziiiig Sr. Maj. des Deutschen Kaisers und der Ùeutsc/ieu Orienl-Gesellschafl fon Deutscheii Verein ziir Erforschuiig Piiliistinas feianslaltenen AusgraOungen. I Band : Objelcti’er FundherichI, 1908 [nous ne pensons pas qu’un deuxième volume ait été livré au publie avant la guerre]). — e) De son cùlé, une mission autrichienne commençait en 1902 l’exploration de Tell Ta’annak, à S ou 9 kilomètres au Sud-Sud-Esl de Tell-el-Mulesellim ; elle la poursuivait au Cours de l’année suivante, pendant un laps de temps étroitement limité par les lirmans, et avait l’avantage de mettre au jour trois tablettes cunéiformes (cf. Ernst Sbllin, Tell Ta’annek, hericht iiber eiiie… Aasgrabung in Paliistina, nebsl eineni Anhang von F. IlHOsrsS ::Die Keilschrifttexie von Ta’annek, 190/1) ; M. Sellin, cette fois au nom de la Deutsche Orient- Geseltschuft, revenait au terrain de la fouille en 1904 et découvrait huit nouvelles tablettes (cf. Ernst SEi.u : i, Eine Nachlese auf dem Tell Ta’annek in Paliistina, nebst einem Anhang von F. Huos.Nv : Die neugefundenen Keilschrif’tte.xte von Ta’annek, 1906). Sous les auspices favorables des deux mêmes sociétés, autrichienne puis allemande, M. Sellin, accompagné de plusieurs notabilités scientifiques, inaugurait, en 1907, les fouilles de Jéricho ; il les poursuivait en 1908 et 1909 (cf. Ernst Selli.n und Cari’Watzingkr, Jéricho, Die Ergebnisse der Ausgrabiingen, igiS). — /) Entre temps, au nom de l’Université américaine de Harvard, MM. D. G. Lyon, G. A. Reisner, G. Schumacher et G. S. Fisher exploraient à Sébastiyeh le site de l’ancienne Samarie (cf. D. G. Lyon, T ! ie Harvard Expédition to Samaria, Extrait de The Harvard Theologicnl Review, 190g, 12 pages ; G. A. Reisnbh, Ï^Ve Harvard Expédition to Santaria : Excavations of 1909, luèræ Revue, igio, 16 pages). — g) Mentionnons enfin : les fouilles exécutées à Jérusalem sur la colline de l’Ophel, en 1909- 1910, par une société de savants anglais et dont les résultats ont été publiés par le R. P. Vincent, d’abord dans la Bévue Biblique (igii.p. 566-5gi ; 1912, p. 86-1 II, 424-453, 544-574). puis dans un volume à part : Jérusalem souterraine ; les fouilles réalisées, au cours de l’hiver de igiS, sur le terrain delà cité de David, par M. Raymond Weill, pour le comitte (le M. le baron Edmond de Rothschild (cf. la note de la Bévue Biblique, ig15, p. aSo).

Seconde Partie

L’ŒUVRE DE MOÏSE ET DE JOSUÉ

m, — L’œuvre de Moise comprend deux éléments très distincts. — D’une part, la série d’interventions qui eut pour résultat de faire sortir d’Egypte les tils de Jacob et de les amener en vue de la Terre Promise. En ce domaine l’activité de Moïse a pour complément celle de Josué, qui aboutit à l’installation des Israélites en Canaan ; les rapports sont si étroits entre les œuvres de ces deux grands personnages qu’elles doivent être envisagées comme les parties intégrantes d’un même tout. — D’autre part, c’est au nom du seul Moise que se rattachent les documents législatifs qui tiennent une si grande place dans le Pentateuque. — De là les deux sections suivantes :

I. De l’Eqypte a la Terre Promise.

II. La législation mosaïque.

Première Section

De l’Egypte à la Terre Promise

113. — Si nous voulons nous rendre un compte sutlisamment exact de l’œuvre de Moïse et de Josué, du rôle qu’ils ont joué dans la délivronce ilcs fils de Jacob oppriuiés en Egypte, dans la constitution du peuple d’Israël, dans l’introduction de ce peuple en terre de Canaan, il impoi te d’abord de reconstituer brièvement le milieu historique au sein duquel ils ont évolué. La Bible nous fournil à cet égard des données précises et explicites. A les extraire on gagnera avant tout de se faire une idée plus juste, [)lus concrète, de la i)hysionomie de ces hommes qui furent puissants en discours et en actes. Mais aussi l’apologétique y trouvera une preuve des plus frappantes, bien qu’assez peu exploitée, des droits qu’ont à la confiance de l’historien les récits du Pentateuque. — Quand le terrain aura été préparé de la sorte, il sera beaucoup [)lus aisé de tracer le tableau, nécessairement sommaire, de l’activité de Moïse et de Josué. Nous ne manquerons pas d’ailleurs en cette esquisse de tenir compte des systèmes qui, souvent élaborés en dehors ou en marge des données biljliques, ont dénaturé nombre des faits de l’exode. — Le simple exposé de cette grande œuvre et de ses résultats suffirait à en mettre en relief le caractère surnaturel. La Rible toutefois nous fournit à cet égard des indications plus précises. Les carrières de Moïse et de Josué nous apparaissent, en des moments particulièrement décisifs, fécondes en prodiges, en miracles proprement dits. L’apologétique ne peut se désintéresser de ces faits ; elle doit au contraire les prendre en très particulière considération. — De là ces trois sous-titres et subdivisions :

I. Le milieu historique de Moïse et de Josué,

II. L’œuvre de Moise et de Josué.

III. Les miracles de Moïse et de Josué.

I. — Le milieu historique de Moïse et de Josué 1" Points de repère géogi ; ^pIiiques

113. — Les allusions géographiques ne sauraient manquer d’être nombreuses dans une esquisse historique de l’œuvre de Moïse et de Josué. Pour éviter les parenthèses et digressions qui ralentiraient notre marche, il nous parait à propos de poser dès maintenant quelques points de repère. Les régions dont nous avons ; "i parler sont, avant tout, la Palestine et la péninsule du Sinaï. La topographie de la Basse Egypte et du pays de Gessen est suffisamment connue pour que nous n’ayons pas à y insister.

114. — 1° La Palestine. — A. Les frontières. — a) Il De Dan à Bersabée » (Jud.. xx, 1 ; I Sam., iii, 20 ; U Sam., III, 10 ; XVII, I I ; etc. cf. I CAron., xxi, 2 ; Il C/irnn., xxx, 5), « De l’entrée de Hamath jusqu’au torrent d Egypte » {I Heg., viii, 65 ; II C/iron., vii, 8 ; cf. les expressions similaires I Chrun., xiii, 5 ; Am., vi, 14 ; Ez., xlvii, 19, 20, etc.), telles sont les deux formules les plus synthétiques employées pour désigner les limites de la Palestine au Nord et au Midi. Elles ne sont pas absolument synonymes. — b) Le site de Dan est unanimement identilié avec Tell el Qadi, sur celle des sources du Jourdain qui donne naissance au bras appelé Nahr el Leddan. La limite septentrionale qui passerait à Dan rejoindrait assez naturellement, en travers.int le Merdj et’.4t/tin, le cours inférieur du Llfàni ou Qâsimlyé. Or le Merdj el’Ayân n’est autre chose tpie la partie la plus méridionale de cette vallée de Cœlésyrie [aujourd’hui El-Biqà’) qui, située entre le Liban et l’Antiliban, correspond à l’entrée de Hamath. Vers l’Est, la ligne septentrionale poussei-ait sans doute jusqu’à Bâniyàs, à la source la plus orientale du Jourdain. De la sorte les deux terminologies « depuis Dan » et « depuis l’entrée de Hamath » sont à peu près équivalentes. — c) Au Sud, Bersabée se trouverait sur une limite qui, partant de l’embouchure du wâdi Ghazzé et suivant d’abord le cours de cette vallée, se continuerait