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MOÏSE ET JOSUE

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règlements qui consacrent des pratiques cultuelles d’un usage général dans les milieux sémitiques. Mais, d’autre part, aucune partie des codes du Penlateuque n’est plus aple que le rituel à recevoir de nombreux accroissements au cours des siècles. On pourrait en conséquence, si un examen sérieux suggérait une telle adhésion, souscrire à bon nombre des conclusions des critiques touchant les travaux de coordination, de revision, d’amplilication, auxquels les diverses sections du Code sacerdotal auraient été soumises dans la suite des temps, notamment pendant l’exil et à l’époque d’Esdras.

Deuxième Section

Les sources extrabibliques

105. — I. Témoignages directs. — Si nous avons insisté si longuement sur V He.rateuque, c’est qu’il constitue à beaucoup près notre principale source d’information pour la période dont nous avons à esquisser l’histoire. Le reste des Livres Saints, il est vrai, renferme de nombreuses allusions aux temps de la sortie d’Egypte et de la conquête de Canaan, et nous ne manquerons pas de leur prêter attention. Mais aucun de ces écrits ne contient une présentation nouA elle des faits et de l’époque qui doivent nous occuper. D’autre part, nous n’avons pas, en dehors de la Bible, de témoignages directs dont la valeur soit à l’abri de tout conteste. Sans doute, JosKi’iiB, en ses Antiquités, s’appesantit sur la période mosaïque ; il y revient encore dans son traité Contre Appion. Mais c’est à peu près constamment en suivant et en glosant les récits du Penluteuque ; si quelquefois il en déborde les données, c’est souvent pour faire place à des légendes qui ne méritent aucun crédit. Dans le traité Contre Appion, il allègue bien l’autorité de Manéthon, mais c’est seulement pour quelques détails particuliers : d’ailleurs, on ne peut se lier aveuglément aux assertions de cet historien lui-même.

106.^ II. Témoignages indirects. — Heureusement d’autres sources d’information projettent sur le sujet de notre étude une lumière qui, pour l’atteindre indirectement, n’en concourt pas moins à éclairer nombre de points auparavant obscurs.

1° Ce sont d’abord les inscriptions et papyrus égyptiens. Les relations des Hébreux avec la vallée du Nil ont été plus nombreuses à l’époque qui nous occupe qu’à aucune autre de leur histoire. Les documents qui, même sans nous fournir aucune donnée directe sur Israël (liste deTouthmèsIII, stèle de Ménephtah), nous renseignent sur l’état du royaume des pharaons au temps du séjour en Egypte et de l’exoile sont des plus intéressants à consulter (cf. A. Mallon, Egypte, dans Dictionnaire Apologétique de la foi catholique, t. I, col. 1301-13 : 53).

107. — 2" Les rapports des (ils d’Israël avec la vallée du Tigre et de l’Euphrate ne prendront place qu’à une période beaucoup plus avancée de leur histoire. Mais certains documents cunéiformes présentent des renseignements précieux sur l’état des diverses régions de l’Asie occidentale au temps de Moïse, notamment sur l’état de Canaan. Les lettres de Tell el-Amarna sont pour nous d’une valeur inestimable (cf. A. COXDAMIN, BaBVLONE ET LA BiBLE, dans Dictionnaire Apologétique…, t. I, col. 327-390).

108. — 3" On ne saurait passer sous silence les fouilles palestiniennes. Les documents que l’on en a retirés sont, il est vrai, pour la plupart anépigraphes, puisqu’on n’a rencontré de rares inscriptions qu’à Tell el-Hesi, Tell Ta’anak et Tell el Jezari. Mais grâce aux classifications dont elles ont été l’objet à

mesure qu’elles se multipliaient, les trouvailles ont leur langage à tenir, leurs dépositions à faire entendre. — a) S’il s’agissait surtout de l’exploration superficielle du sol, il faudrait mentionner en premier lieu les expéditions de M. Victor Guérin ; elles ont été racontées et décrites, sans parler du volume spécialement consacré à Jérusalem, dans le bel ouvrage Description géographique, historique et archéologique de la Palestine, dont les sept volumes se sont échelonnés entre les années 1868 et 1880. Cet ouvrage fait aujourd’hui encore autorité ; mais au point de vue de notre sujet, il ne fournit que quelques identifications toi)ographiques d’importance tout à fait secondaire. Il faut porter à peu près le même jugement sur les campagnes (187 1 -1877 pour la Palestine occidentale, 1881-188Il pour la Palestine orientale) du Palestine Exploration Fund, dont les résultats ont été consignés dans les trois volumes des Mémoire of the i’Krs’er 0/ H’estern Palestine (1881, 1882, 1883 ; sans parler de An Introduction to the Surver of ll’estern Palestine par Trelawny S-^unders, 1881) el dans le volume des Memoirs of the Surfey of Eastern Palestine du Captain C. R. Conder (1889 ; ouvrage précédé d’une série de monographies sur diverses étapes de l’exploration).

109. — l>) Mais, fondée en 1865, la société britannique dont nous parlons s’est proposé un autre but, à savoir les fouilles et l’exploration du sous-sol. Cette partie de son œuvre est pour nous du plus vif intérêt. Déjà les résultats obtenu.s sont considérables ; ils ont été exposés, au fur et à mesure de leur réalisation, dans le Oua : terly.étalement de la Société et dans une série de publications spéciales. Jérusalem devait d’abord attirer l’attention des savants chercheurs ; son exploration fut l’objet d’une première série de campagnes (1867-1870 ; cf. NValter MoRitisoN, The Recovery of Jérusalem, 1871 ; Captain Warhek, Underground Jérusalem, 1876 ; et le quatrième volume des Memoirs ofthe.S’iir-ev of Western Palestine, 1884). Jamais on ne la perdit de vue dans la suite et la société encouragea les travaux de M. Clermont-Ganeau et du D’Schick ; une nouvelle série de fouilles eut lieu dans les années 1894-1897 (cf. F. J. Bliss, Excavations at Jérusalem 1801-1897, publié en 1898). — c) Cependant des chantiers étaient ouverts en divers endroits de la Judée : à Tell el Hésy (Lachis) en 1890-1892 (cf. W. M. Flindbrs Pktrie, J’ell el Ilesy [l.achish], 1891 ; F. J. Buss, -J Mound of Many Ciiies [l.achish 1894) ; à Tell Zakariya, Tell es Safi, Tell el Judeideh et Tell Sandahannah, en 1898-1900 (cf. F. J. Bijss et R. A. Stewart Macalisteh, Excavations in Palestine, 1898-lS00, publié en 1903), à Tell el Jezari (Gezer) en 1902-1905 et 1907-1909 (cf. R. A. Stewart Macalisteh, Bible Sidelights front the Mound of Gezer, 1906 ; The Excavation of Gezer, 190- : >-l905 and 1907-1909, publié en 1911) ; à.Ain Shems (Beth Sliemesh), en 1911-1912 (cf. Duncan Mackbnzie, The Excavations at Ain Shems, dans The Annual du Quarterh Statement, 2= vol., 1, 9121913 ; un premier article siu- le même sujet avait été publié par le même auteur dans l’Annual de 1912). La dernière campagne du Fund avant la guerre a été consacrée, en 1913-191’1, à l’exploration de la Palestine méridionale (négéh, notamment région de Cadès ; cf. G. L. WooLLKY and T. E. L.*.wrbnce, The Jl’ilderness of Zin, dans The.4nnual, ’i' -vol., I914-1915) ; i déjà le désert de l’Exode avait été exploré en 1869-’1870 (cf. Professor Edward Palmbr, The désert of’Exodus, iSji)^ I

1, Sur les travaux du Palestine Exploration Fund, cf Col. Sir C. M. Watso.n, Fifty yenrs’Work ia the Holy Land A Record and Summary, 1865-Î915 ; 1915.