Page:Adhémar d'Alès - Dictionnaire apologétique de la foi catholique, 1909, Tome 3.djvu/178

Cette page n’a pas encore été corrigée

343

MARTYRE

344

l’Eglise. 7. Le culle des martyrs : la sépulture ; l’anniTersaire ; le tombeau ; lès sentiments des païens ; la légitimité <lu culte des martyrs ; les inscriptions ; les reliques ; la toi dans linterccssion des martyrs ; le désir d'êlre enterré près des martyrs. 8. Bibliographie.

1. Les documents. — « ) Au premier rang sont les Acle.s ou Passions des martyrs.

Quelques-unes de ces pièces sont d’un prix inestimable : ce sont celles qui ont été écrites par des contemporains, et nous donnent le texte des interrogatoires, recueillis par les assistants ou copiés sur les registres publics, et la narration de la mort des martyrs, racontée par des témoins oculaires. Tels sont la lettre de l’Eglise de Smyrne sur le martyre de saint Polycarpe, la lettre des Églises de Lyon et de Vienne sur les martyrs de 177, le récit du martyre de Ptoléniée dans la seconde Apologie de saint Justin, les Actes de saint Justin, les Actes des martyrs Scillitains, la Passion de sainte Perpétue et de sainte Félicité, la Passion des saints Jacques et Marien, les Actes de saint Cyprien, sa Vie et sa Passion par le diacre Pontius, les Actes de saint Fructueux et de ses compagnons, les lettres de saint Denys d’Alexandrie sur des martyrs contemporains de Dèce et de Valérien, les Actes du centurion Marcel, les Actes du greffier Cassien, les Actes du soldatMaximilien.ete.

D’autres pièces ont encore une grande valeur, bien que leur exactitude littérale soit moins garantie contre toute addition arbitraire ou toute erreur : documents contemporains altérés par des retouches, ou relations composées plus tard, d’après des documents contemporains aujourd’hui perdus. Telles sont les Passions de saint Apollonius, des saints Montan et Lucius, Salurninus et Dativus, Félix de Tibiuca, Fabius, Tipasius, Dasius, Euplus, Pionius de Smyrne, Irénée de Sirmium, Quirinus de Siscia, Philéas et Philorome, Dioscore, Pollion, Marcien et Nicandre, Jules, Philippe d’Héraclée, Tryphon et Ilespicius, Claude, Astère et Néon, Sabas, Euplus, des saintes Grispine, Maxima et Secunda, Agape, Chionia et Irène, Salsa, etc.

Une troisième catégorie de pièces hagiographiques mérite beaucoup moins de confiance : relations composées à une époque éloignée des événements, dans lesquelles l’imagination du rédacteur supplée aux renseignements qui lui manquent, et où l’histoire, quand elle existe, est plus ou moins étoufTée par la légende. Beaucoup de critiques sont portés à éliminer trop complètement tous les écrits de ce genre, et à négliger les marques d’antiquité qui s’y rencontrent. Mais on ne doit les employer qu’avec une extrême prudence.

Pour les textes, voir les Bollandistes, Acta Sanctonim, Anvers-Paris, depuis 1643 ; Bibliolheca hagiographica /a^i’na, Bruxelles, 1899-191 1 ; græcn, 1909 ; orienlalis, 1910 ; Analecla Boi/andinna, Bruxelles, depuis 1882 ; KuiNART, Acta primorum mariyriim sincera et seZec/u, Paris, 1689 ; Vérone, 1731 ; Augsbourg, 1802 ; Ratisbonne, 1869 ; Knopf, Ausgewdhlte Martyrer Acten, Tubingue, 1901 ; Gbbhahdt, ^c<a martyrurn selecla, Berlin, 1902 ; Leclbhcq, Les Martyrs, t. Mil, Paris, 1902-190/1 ; les éditions critiques de la Passio /'er^e^Hae, par AnMiTAGERoBiNsoN, Cambridge, 1891, des Actes de sainte Ariadne, de saint Justin, des saints Marcien et Jacques, de sainte Agnès, par Pio Fbancui dk' Cavalikki, Rome, 1899, 1900, 1902, etc. — Pour l'étude des textes, Tillkmont, Mémoires pour servir à l’histoire ecclésiu.^lique des six premiers siècles, Paris, 1693-1712 ; Bruxelles, 1706 ; Venise, 1782 ; Le Blant, Les At : tes des martyrs, supplément au recueil de Dom liuinart, Paris, 1882 ; H. DeleUAYB, Les légendes hagiographiques, Bruxelles, 1906 ; A. DuFoURCQ, Etude sur les Gesta martyrurn romains,

Paris, 1900-1907 ; P. Monceaux, Histoire littéraire de l’Afrique chrétienne, t. I-III, Paris, 1901-1906 ; les articles Actes des martyrs de dom Liîclhrcq, dans le Dictionnaire d’archéologie chrétienne et de liturgie, 1. 1, 1903, col. 373-446 ; de DuFOURCcj, dans le Dictionnaire d’histoire et de géographie ecclésiastiques., t. I, 1910, col. 396-408.

b) Martyrologes : listes locales des anniversaires des principaux martyrs, commencées en Orient et en Occident à l'époque même des persécutions, continuées après la paix de l’Eglise, et reconnaissables dans la vaste compilation connue sous le nom de MartjTologe hiéronymien, fusion, au vi' siècle, d’un martyrologe général des Eglises d’Orient, du martyrologe local de l’Eglise de Rome, d’un martyrologe général d’Italie, d’un martyrologe général d’Afrique, d’une série do martyrologes locaux de la Gaule (DucHBSNK, Les Sources du Martyrologe hiéronymien, dans Mélanges d’histoire et d’archéologie publiés par l’Ecole française de Home, 1885 ; de Rossi-Dui ; hesnb, Martyrologium hieronymianum, Bruxelles, 1894, dans le tome II des Acta Sanctorum de novembre ; H. Delehave, Le témoignage des martyrologes, dans Analecta Bollandiuna, t. XXVI, 1907) ; — compilations postérieures, des vm"^ et ix" siècles (Bède, Florus, Adon, Usuakd, etc.), dans lesquelles aux noms des martyrs et aux dates d’anniversaires sont jointes des notices historiques puisées à des sources de valeur inégale (Dom Quenti.n, Les Martyrologes historiques du moyen âge, étude sur la formation du Martyrologe romain, Paris, 1908). Le Martyrologium Jiumanum olliciel a été rédigé par Baronius, et publié en 1698.

c) Outrages d’ensemble, où se rencontrent des renseignements souvent très étendus et très précis sur les martyrs : les Actes des Apôtres, pour le martyre de saint Etienne, de saint Jacques le Majeur ; pour un grand nombre de martyrs de toutes les époques (dont il avait recueilli les Passions dans un recueil aujourd’hui perdu), l'//isioire ecclésiastique d’EusÈBE DE Ci’iSARÉK, qui, pour les faits de la dernière persécution, s’y montre, comme dans son De martyribus Palestinae, narrateur contemporain et souvent témoin oculaire ; la correspondance de saint Cyprien, remplie d’allusions aux confesseurs et aux martyrs du temps de Dèce et de Valérien ; les Histoires de Théodorkt, de Socrate, de Sozomène, où sont racontés plusieurs épisodes de martyre, particulièrement du temps de Julien l’Apostat ; le De morlibus persecutorum de Lactance, dont la partie la plus étendue a le caractère de mémoires contemporains ; l’Histoire lausiaque de Palladius, qui complète, à propos du martyre de sainte Potamienne, le récit fait par Eusèbe.

d) Les œui’res oratoires ou les lettres de Pères de l’Eglise des iv* et v' siècles donnent des renseignements sur plusieurs martyrs, et font même connaître parfois des épisodes ou des noms qu’on ne rencontre pas ailleurs : saint Basile, sur les quarante martyrs de Sébaste, sur sainte Julitta, sur saint Gordius ; saint Grégoire de Nyssb, sur les quarante martyrs de Sébaste, sur saint Théodore d’Héraclée ; saint CiRHooinE DE Nazianze, sur les martyrs de la persécution de Julien ; saint Jban Chrysostome, sur les saintes Bernices, Domnina et Prodosces, sur sainte Pélagie, sur sainte Drosis, sur saint Julien, sur saint Lucien, sur saint Phocas, sur saint Philogène, sur les saints Juventiu et Maximin ; saint Astérius d’Amasée, sur sainte Euphémie et saint Phocas ; saint Ambroisb, sur sainte Agnès, saint Laurent, saint Sébastien, sainte Pélagie, les saints Vital et Agricola, sainte Théodora ; saint Augustin, sur de nombreux martyrs d’Afrique ; saint Vigile dr