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MARIOLATIIIE


dans le commentaire du 3* livre des Sentences (voir i un dépouillement des Pères et des théologiens dans la Sanima aurea, t. V, col. 50, avec index col. iSSg ; le tome VI entier avec index, col. 1503, et t. Vil, Sedelm.vykr, Schulaslica Mariaiui).

Les sermonnaires ont à mon sens une grande importance pour nous renseigner sur les progrès des croyances et des dévotions (cf. Boirgain, la Chaire française au XII° siècle, Paris, 1879 ; Lbcoy de la Marche, La Chaire française au XIII’siècle, Paris, 1886 ; NoYO.N, Notes pour servir au catalogue du fonds latin de la Bibliothèque nationale. Inventaire des écrits théologiques du XW siècle non insérés dans la Patrologie latine de Aligne, dans Revue des Bibliothèques, juillet-septembre 1912, p. 277 ; juillet-sept. 1910, p. 299 ; ocl.-déc. 1913, p. 385, et tirés à part).

J’en dirai autant des mystiques, très symbolistes dans le haut Moyen-Age, plus réalistes, plus tendres à partir du xive siècle (voir, par exemple outre les

« méditations » attribuées l’aussement à saint Bonaventurk,

les belles considérations de Gkrson, Opéra, t. III, col, 1153, 1154, 1158 ; les célèbres « Conlemplationes de Beata Virgine », de H. Jordan, dit î’ « Idiota », Summa aurea, t. IV, col. 851 ; le carme J. Thomas db Saint-Cyrille a édité toute une série d’extraits de Pères et de mystiques disposés en lectures quotidiennes, Summa, t. IV, col. 453 ; voir aussi Malk, l.’art religieux au XIII’s., p. 178, 2^5, 2^9, 2^4 ; L’art religieux à la fin duM.-A., p. 222 ; Beissel, t. I, p. 5^ ; p. 278. On trouvera des indications très étendues et précieuses, mallieureusement peu critiques dans l’ouvrage assez rare de Mgr Ros-KOVANY, Beata Virgo Maria in suo Coiiceptu Inimaculata, Nitriæ 1 881 ; on devra consulter les tables de la Summa aurea ou celles de la Patrologie).

Il y aurait beaucoup à dire sur les recueils de miracles, citons pour le xiie siècle celui de Hugues FarsiT (P.i.., CLXXIX, 1775 ; Hist. Lia., t. XII, p. 294), celui de Roc Amadour, publié par M. Albe (Paris, Champion, 1907, cf. Anal. BolL, t. XXVII, p. 213), de Hermann de Laon (/>. L., CLX.XX, 41 ; CLVI, 961 ; Hist. I.itt., t. XII, p. 289), celui de Chartres (Cf. Bibl. Ecole des Chartes, t. XLVII, p. 505, et Clerval, Les Ecoles de Chartres, p. 354), celui de Laon (P. L., CLVI, 961) ; un autre signalé par les Analecta Bollandiana, t. XXIX, p. 163 ; celui de Coutances ; pour le xiii’siècle, les recueils de Gautier de Coincy (MusSAFiA, Ueher die vom Gautier de Coincy beniltzen Quellen, Vienne 1894, ou Anal. Boll.jl. XIV, p. 116), de CiisviRE de IIeistbrbach (cf. Hist. Litt., t. XVIII, p, 194), de JACquns DE VoRAGiNE(voir yi « aL BolL, t. VIII, p. 188, t. X, p. 457, 465) ; pour le xv siècle, les bizarres sermons d’OswALD Pelbart de Temesvar, vers 1490 (cf. Hurter, Nomenclator, t. IV, éd. 1899, p. 832), et d’autres signalés par Malk (Art à la fin t/ « .1L-.4., p. 209). Ces miracles, dont la représentation se trouve un peu partout, dans les tableaux et les Livres d’heures par exemple (Mâle, ib., p. 209) sont des conversions, comme celle de Théophile, des apparitions (cf. Rohault de Flkury, t. I, p. 316 ; Beissel, t. I, p. 90, 106, 228, 470, 498 ; Summa aurea, t. iii, II 44 ; t. XI, II 10), des faveurs temporelles (Beissel, t. I, p. 99 ; Summa Aurea, t. XII, 918, 988, 1023 ; t. IV, 1456), des punitions de blasphémateurs {Summa aurea, t. III, 907 ; VI, 458, XII, 754). Voir MussAFiA, Studien zu den Miltelalterlichen Marienlegenden, Wien, 1887-1891 ; Poncelet, Miraculorum B. V. Mariæ quæ sæc. vi-xv, latine conscripta sunt Index, dans Anal. BolL, t. XXI, p. 241 ; V Index VII de la Summa aurea, t. XIII, loii, ou t. XIII, 1163, 1204 ; l’ouvrage de Cimarolo, Miranda Mariana, Summa aurea, t. XII, 543 ; Kirchenlexicon, t. Vlll, col. 831).

Mystiques, compilateurs de miracles ont inspiré le théâtre et ont aussi subi son influence ; certaines scènes de mystères sont d’une grandeur véritable (Mâle, Art à la fin du M.-A., p. 310 ; Petit de JulleviLLE, Les Mystères, t. I, p. 115 ; t. II, p. 226 ; Jans-SKN, Hist. du peuple allemand, t. I, p. 229). Gomme la littérature, plus qu’elle peut-être, les arts ont fait grande la place de Marie. On ne peut plus compter, à partir du xe siècle surtout, les églises qui lui sont consacrées : Londres en avait 18 au xve siècle ; en France, 30 cathédrales lui sont dédiées. A ces églises, tous ont contribué, par leurs aumônes, par leur travail au moins (cf. Mortet, Hecueil de te.vies relatifs à l’histoire de l’architecture et à la condition des architectes, Paris, Picard, 191 1, table, p. 448 ; Male, L’art religieux au XIII’s. p. 433 ; Beissel, t. I, p. 21, 29, ’32, 437 ; BoURABSÉ, Summa, t. XII, 1008). Et dans ces églises, sur les vitraux, dans les voussures des portails, sont représentées des scènes de la vie de la Vierge ; sa statue est à l’honneur sur les jiortails, sur les tours (Beissel, t. I, p. 450, 459). La peinture et la miniature ont popularisé l’enseignement de la théologie inariale, les traditions des apocryphes ou les contemplations des mystiques (Enumcration sommaire, pour la Russie et l’Orient, Michel, Hist. de l’art, t. I, p. 198-197 ; Diehl, Etudes byzantines, 1905, p. 391, 431 ; pour l’Occident, Buissel, t. I, p. 71, 132, 157, 175, 327, 430 ; Michel, 1. c). Ce qu’il importe de noter, c’est l’évolution de l’art en Occident : d’abord tout hiératique, symbolique, théologique, le type de Marie s’humanise à dater de la seconde moitié du xive siècle. La Vierge Reine, assise, portant le sceptre, devient peu à peu, sous l’influence des mystiques, plus femme, plus mère, plus pathétique ; peut-être même, ce seront ses souffrances qui inspireront à des sculpteurs ou à des peintres leurs plus saisissantes productions (cf., à propos de la Vie de Notre-Dame d’Albert Diirer, Janssen, Hist. du peuple allemand, t. I, p. 181 ; les deux ouvrages de Malk, souventeités, et en particulier : L’art à la fin du M. A., p. 118, 147 ; Chaîne, L’évolution de l’art mariai, Etudes, t. CVI, 1906, 1). 289, 454, 621 ; catalogue des principaux types de Madones connues avant le XIII" siècle, Rohault de Fleuhy, t. ii, p. C13 ; Clément, La Représentation de la Madone à travers les Ages, Paris, 1909).

.insi au Moyen-Age Marie est partout, dans la liturgie, dans la prière, la prédication, la littérature, l’art. Cette magnifique iloraison, les ordres religieux ont contribué plus que personne à la faire éelore. Tous ou presque tous placent la Sainte Vierge à leur berceau, tous — coinnie d’ailleurs le clergé séculier et même les fidèles — veulent être abrités sous son manteau (cf. Beissel, t. I, p. 209 ; Male, L’art religieux à la fin du M. A., p. 206). Son image paraît sur leurs sceaux (cf. Rohault de Fleury’, t. 1, p. 347). Tous s’attribuent sa spéciale protection (Beissbl, t. I, p. 214, 352 ; t. II, p. 407). C’est que les premières religieuses ont ^u en Marie leur modèle ; c’est que les Bénédictins lui ont consacré de nombreuses églises (Beissel, t. I, p. 27, 33), que les Cisterciens, les Prémontrés, saint Norbert et saint Bernard en tête (Vacandard, Saint llernard, I. c, p. 95) ont répandu son culte. Les Franciscains et les Carmes ont été les grands tenants de l’Immaculée Conception (cf. Holzapfel, Bibliotheca franciscana de Immaculala Conccptione B. M. V., Quaracchi, 1904 ; Eduardis Albn(, : oNiENSis, Bibliotheca Mariana, 0. F. M., Romae, 1910 ; et l’article Carmes dans le iJicl. Théol. cath., t. ii, col. 1788) ; les Dominicains ont propagé le Rosaire (cf. supra) ; tous ont travaillé pour ^iarie, y compris les ordres militaires (Beissel, t. I, p. 268, 278 ; Rohault de Fleury, t. I, p. 354 ; cf. la compilation