Page:Adhémar d'Alès - Dictionnaire apologétique de la foi catholique, 1909, Tome 3.djvu/102

Cette page n’a pas encore été corrigée

191

MARIE, MÈRE DE DIEU

192

orientaux qui professent la même doctrine, s’ils n’usent pas des mêmes termes.

Nommons encore saint Proclus (év. de Cyzique ; mort en 446 év. de Conslantinople), défenseur du &€orixcti contre Nestorius avant le concile d’Ephèse. Voir P. G., LXV, 681 A.

Thkouote d’Ancyrk, Homilia lecta in synodo, Cyrillo præsente, a. m. P. G., LXXVIl, iS’ja.

Tous ces auteurs — parmi lesquels il n’y a pas seulement des prêtres ou des évêques, mais un catéchumène (l’empereur Constantin) et un païen (l’empereur Julien) —, témoignent pour l’Eglise grecque du IV" siècle et du v" siècle commençant.

Saint Ei’HREM (}- vers SjS) témoigne pour l’Eglise de Syrie. Parmi ses innombrables prières à la Vierge, l’une commence : llv.p61v€ Sé^noivy. ©coto’xs xs ; /a^(Tw^ev/3, 0pp. græca, éd. Romœ, t. III, p. 52^ ; quatre autres commencent : Ïl « p0évc Sé7noij « @soTixe, iHtl., p. 526.543. 548. 551 ; c’est pour lui une formule stéréotypée. Voir encore //>7nni et sermones, éd. Lamy, t. ii, 608, etc.

L’Occident latin s’est laissé devancer par l’Orient pour la mise en formule du dogme de la maternité divine. Pourtant, dès avant la fin du ii' siècle, on lit chez Tertullien, Apologelicum, xxi : Iste igitiir Dei radius.., delapsus in yirginem quandam et in utero eius caro figuratus, nasciliir Itomo Deo mixtus.

Saint HiLAiRB nu Poitiers (-j- 36 ;), De Trinitale, II, XXV, P. /.., X, 66 C : Inenarrabilis a Deo originis uiius untgenitus Deus, in corpusculi humani formam sanctæ Virginis utero insertus, accrescit.

Saint Ambhoise de Milan (fig’j). De virginibus, II, II, 7, P. L., XVI, 209 A : Quid nobilius Dei matre ? Quid splendidius ea quam Splendor elegit ? — Ihid., II, II, 13, 210 G : Quamfis mater Dornini, discere lumen præcepta Dumini desiderubat ; et quæ Deuin genuerat, Deum iamen scire cupiebat. — De virginitate, XI, 65, P. /,., XVI, 282 G : Maria… virgo coucepit. virgo peperit… Dei Filium. — In Lticam, 1. II, XXV, P. t., XV, 1561 G : Mater Domini Verbo fêta, Dca plena est.

Au Concile romain qui prépara la condamnation de Nestorius, on entendit le pape saint Cklhstin réciter cette strophe de saint Ambroise, empruntée à un hymne pour la fête de la Nativité :

Veni^ Redemptor gctitiuin, Ostende parLuni virginis : Miretur otitiie sæcuJiiin. Talis decet parias Deum.

Mansi, t. IV, 550D.

Saint Paulin de Nole, Poema xxv, 154, P. L., LXI, 636, célèbre la maternité de Marie

Quæ genuit saUa virginitate Deum.

Et encore, ibid., 160, le mystère

Quo Deus assumpsit virgine matre hominem.

On ne lit chez saint Jérôme (-j- 420) ni l’apiiellation Mater Dei ni Deipara ; Marie est haljituellemenl Mater Domini, ainsi Epp. xxii, 19. 38 ; xxiix, 6 ; XLVi, 2 ; cxvii, 4. P. L-, XXII, 406, 422, 472, 484, 1 199 ; De perpétua t’irginitate B. Mariae, xiv, P. /.., XXlll, 196 C ; Adv. lovinianum, I, xxxi, P. /.., XXIll, 254 A ; Dial. adf. Pelagianos, I, xvi, P. L., XXUI, 510 D ; In lonam, m. 6 sqq., P. L., XXV, 1142 B ; fn Agg, II, 13, P. /.., XXV, 1399 C ; Anecd. Mur., Il, 414 ; on rencontre Mater Domini Sah’atoris, Ep. cxx, 4, P. /., XXII, 988 ; Mater Saltaloris, De perp. yirginitale, , P. L., XXUI, 192. ; Anecd. Mar., 111, 88 ; une fois Mater Virginis nostri virgo perpétua, Ep. xlviii, 21, P. L., XXII, 51<). Par ailleurs, saint Jérôme insiste beaucoup sur l’unité de personne en Jésus Christ et

prélude à la définition d’Ephèse. Ainsi, In Tit., 11, 12 sqq., P. L., XXVI, 587 A : Neque vero alium lesum Christum, alium Verbum dicimus, ut noi’a hæresis calumniatur ; sed eundem et ante sæcula et post sæcula et ante mundum et post Mariam, immo ex Maria, magnum Deum a pp ellamus Salvatorem noslrum lesum Christum. In Gal., I, 1, P. L., XXVI, 313 A : Non quod allas Deus sit et Itomo ; sed qui Deus semper erat, homo ob nnslram saluiem esse dignatus est ; voir encore In Zach., iii, i sqq., P. L., XXV, 1436 C ; In.Matt., xxviii, 2.3, P.L., XXVI, 216 B. Il ne craint pas d'écrire, In h., vii, 15, P. L., XXIV, 1 10 A : Non mireris ad rei novilatem, si virgo Deum pariât, affirmant par ces trois mots la maternité divine avec la maternité virginale. — Voir J.Niessen, Die Mariologie des hl. Dieronymus, p. 155.

Saint Augustin (-j- 430) n’emploie pas non plus le mot Deipara, mais il en donne maintes fois le commentaire. Citons un seul exemple, Serm., ccxci (/ «  natali loannis liaptistae, v), 6, P. L, , XXXVIIl, 1319 : Quid es, quæ postea paritura es.' Unde meruisti ? Unde hoc accepisti ? Unde fiet in te qui fecit te ? Unde, inquam, tibi hoc tantum bonum ? Virgo es, sancta es, votum vovisti ; sed multum quod meruisti, imo vero multum quod accepisti. Nam unde hoc meruisti ? Fit in te qui fecit te, fit in te per quem facta es ; immo vero per quem factum est cælum et terra, per quem facta sunt omnia, fit in te Verbum Dei caro, accipiendo carnem, non amittendo divinitatem. Et Verbum iungitur carni, et Verbum copulatur carni ; et huias tanti coniugii thalamus utérus tuus… — Au commencement du v° siècle, la Gaule avait vu poindre l’hérésie christologique destinée à refleurir en Orient avec Nestorius : un moine nommé Lbporius, après avoir professé cette erreur, la rétracta devant plusieurs évêques d’Afrique, au nombre desquels figure saint Augustin. Nous possédons sa rétractation, contresignée ijar l'évêque d’Hippone ; on y lit, Libellus emendationis, iii, P. I.., WXi, 122415 : Ergo confitemur Dominum ac Deum nostrum lesum Christum, unicum Filium Dei, qui ante sæcula natus ex Pâtre est, novissimo tempore de Spiritu sancto et Maria semper virgine factum hominem Deum natum…

Ce dépouillement de la tradition patristique antérieure au concile d’Eplièse ne prétend pas être complet ; il ne porte d’ailleurs que sur les débris qui nous ont été conservés, non sur tous les éci-its des Pères de ces premiers siècles. Mais déjà il nous donne le droit d’affirmer, contre la prétention de Nestorius, que dès lors la liltéralure du 6c-st « î ; était immense. El il explique la condamnation de l’hérésiarque.

L’attention de Rome avait été mise en éveil par certains écrits anonymes, qui circulaient sous le manteau et qu’on soupçonnait venir de Constanlinople. L’unité de personne dans le Clirist y était méconnue. Au cours de Tannée 429, le pape Gélestin et les évoques d’Italie, profondément scandalisés, en écrivirent à Cyrille patriarche d’Alexandrie. Vers le même temps, Nestorius entrait en correspondance avec le Saint Siège au sujet d’une autre controverse qui intéressait l’Orient et l’Occident. Depuis la condamnation du pélagianime par le pape Zosime (418), les chefs de cette secte avaient trouvé un refuge à Constanlinople. Ils avaient cherché à s’appuyer sur l’empereur et sondèrent le nouveau patriarche. A celle occasion, Nestorius écrivit donc au pape Céleslin, En même temps, il le mit au courant des discussions soulevées, autour du ©iirozs ;. Ne recevant pas de réponse, il écrivit d’autres lettres encore, en y joignant le texte de ses homélies.

D’autre part, Alexandrie était en pleine effervescence. Là aussi, des écrits nestoriens avaient circulé ; ils avaient même troublé dans leur solitude les