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JUIFS ET CHRÉTIENS

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spatio relicto vel stib i’elameiitis tegeiitia, et fnmiliaria Judæis scribendi sacrus eliam lihros ucniginata, et mysteria, et uniiiis aetalis tesliiiionia non inficienda Cfincunt. Une édilion de l’iiifàiiie Toledot Jfsu fui publiée en cachelle par le pseudo-converti Knokls-BBRGRR, Vienne, 16’|0.

33. />e l’H’J à nos jours. — Tous les Israélites n’ont pas mené la guerre intellectuelle contre le christianisme. Et tout ce qu’il y a de mauvais, ce i( luniet de faisandé », ce « relent de pourri qui soulève le cœur » dans l’art, la littérature, le llicàtre, le roman, la presse, dans tout ce qui s’inqirime et se lit, ne vient pas d’Israël. En combattant la foi et la morale du cliristianisme, trop souvent les Juifs « nous versent, Iiélas I de l’eau de notre fontaine et du vin de notre cru ». Le milieu rationaliste, néo-païen, où ils vivent, leur a inoculé ses idées et ses vices. Autant qu’ils les exercent, ils reçoivent les inlluences jiernicieuses. Cf. A. Lichoy-Bkaulieu, Isravl chez les nations, p. 308, 312, if). Mais, que l’initiative leur appartienne ou non, ils déchristianisent.

Naguère, Dom Bkssk, Les religions Iniques, Paris, ig13, p. 106, notait que l’évolution de l’idée messianique, telle que nous l’avons observée chez les Juifs, et la transformation de l’idée religieuse qui caractérise les récentes religions laïques, se sont produites dans le même sens. « L’une et l’autre se sont, en dernière analyse, lixées sur un même idéal, simple et facile à comprendre. On peut l’expliquer en quelques mots : une religion hviiiianilaire, qui débarrasserait l’homme du Dieu personnel et qui, après avoir sapé par la base toutes les grandes institutions chrétiennes, concentre sur l’homme elles |)rogrès dont il est susceptible, toutes les espérances du messianisme. » Y a-t-il là surtout parallélisme, ou celle

« libre pensée religieuse » est-elle un « apport

juif », ou bien le néo-judaïsme a-t-il emprunté à la philosophie du xvin’siècle et aux théoriciens de la Kévolution française ses conceptions essentielles ? On pourrait disserter là-dessus. A coup sûr. le néojudaisme n’est pas étranger à ce « romantisme religieux » plein de périls pour l’idée chrétienne. Et non moins sûrement, quels que soient les torts des baptisés, trop souvent les écrivains d’origine juive ont été les propagandistes d’avant-garde des doctrines irréligieuses, immorales et antisociales. Plus d’un, par surcroit, a blasphémé odieusement. Personne n’a dépassé He.nri Heine.

En concluant ses études sur L’esprit juif, M. Muret dit, p.313 : « C’est un ardent entrepreneur de démolitions que le penseur juif contemporain. On chercherait vainement un iirincipe stable, une idée traditionnelle, sur lequel il n’ait pas exerce sa volonté de destruction… La déchristianisation du monde, à cela se réduit, en définitive, la fonction des Israélites contemporains. Voilà, du moins, s’ils n’y travaillent pas seuls, I^œuvre à laquelle ils collaborent. » Cf. J. Lkmaîtrr, Théories et impressions, Paris (sans date), p. 133.13(j. Trouvera-t-on ce jugement trop dur ? Dira-t-on iju’en devenant < révolutionnaire » le Juif devient presque toujours alhée, et qu’ainsi il cesse d’être juif ? Un jviif, B. Lazare, le nie. « En général, dit-il, /.’antisémitisme, p. 345-3.î>. 3/(7, 350, les Juifs, même révolulionnaircs, ont gardé l’esprit juif, et, s’ils ont abandonné toute religion et toute foi, ils n’en ont pas moins subi, ataviquement et éducalivement, l’influence nationale juive. Cela est surtout vrai pour les révolutionnaires Israélites qui vécurent dans la première moitié de ce siècle (le xix"), et dont H. Heine et Karl Marx nous offrent deux bons modèles. .. On pourrait encore montrer ce que Hoerne. ce que Lassalle, ce que Moses Hess et Robert Blum tinrent de leur origine hcliraïque, de même pour

d’Israëli, cl ainsi on aurait la preuve de la persistance, chez les penseurs, de lesprit juif, cet esprit juif ()U(^ nous avons signalé déjà chez Montaigne et chez Spinoza… Le Juif prend part à la révolution, et il y prend part en tant que juif, c’est-à-dire tout en restant juif. >

Tenons compte de toutes les nobles exceptions qui existent, et inclinons à croire qu’elles soni nombreuses. Mais troj) souvent les Juifs que l’élude de l’histoire révèle apparaissent violemment antichrétiens. Us sont i)artoutoùest l’antichristianisme, s’ils ne sont pas tout l’antichristianisme.

Bibliographie. — Travaux concernant l’ensemble on une période de l’histoire de la polémique : J. Barlolocci de Celeno, liibliotlieca magna rabbinica, Rome, 167.5-16(j3, /| vol. ; J.-C. Wagenseil, Tela ignea Satanae, hoc est arcani et horribiles Judæorum adersus Christnm Deum et christianam religionem’mitôoroi, Alldorf, idSi, 2 vol. ; J.-C. Wolf, Bibliotheca hebruea, Ilandjourg, 1^15-1^35, 4 vol. ; J.-Ii. de Uossi, Hibliotheca judaica antichristiana, l’arme., 1800, et Dizionario storico degli autori ebreie délie loro opère, Parme, 1802, 2 vol. ; J. Fïirsl, Bibliotheca hebræa, Leipzig, 1863 ; Freppel, Suint.fustiri, 2’- édit., Paris, 18(19, P- ^"j^’417 ; M. Steinschncider, J’olemische nnd avologetische I.ileratur in arahischer Spraclie znisrhen Muslimen, Christen und Juden, Leipzig, 1877 ; E. Renan, Les rabbins jrançais du commencement du xiv" siècle, dans VHistoire littéraire de la France, Paris, 1877, t. XXVII, p. 431-734, 740-753 ; . Loeb, I.a controverse religieuse entre les chrétiens et les Juifs au moyen âge en France et en Espagne, dans la lievue de l’histoire des religions, Paris, 1888. t. XVII, p. 31 1-337, * XVIII, p. 1331 56, et Polémistes chrétiens et juifs en France et en Fspngnc, dans la Revue des études juives, Paris, 1889, t. XVni, p. 43-70 ; R. Travers Herford, Christ in jetfish lillerature, dans A dictionary of Christ and ttie Cnspcls, Edimbourg, 1908, t. II, p. 870-882 ; P. Balill’iil, Halibins et romains, dans Orpheus et l’Evangile, 2’édit., Paris, 1910, p. 2852. Sur le Toledot Jesu : S. Krauss, Das l.eben Jesu nach jïidisrhen Qucllen, Berlin, 1902. Sur les passagiens : C. U. Halin, Geschichle der Ketzer im Mittelallrr, Stntigart, 18.50, t. III, p. 1-G8, 207-259 ; C. Molinicr, Les passagiens, étude sur une secte contemporaine des cathares et des vaudois, dans les Mémoires de l’académie des sciences, inscriptions et belles-lettres de Toulouse, 8* série, Toulouse, 1888, t. X, p. 428-458. Sur la cabbale : G. Bareille, Dictionnaire de théolof^ie catlioli//ue, Paris, igoS, t. II, col. 1271-1291.Sur le judaïsme moderne : J. Darmesleter, les prophètes d’Israël, l’aris, 1895 ; Carra de Vaux, Joseph.Salvador et James Darmesleter, dans la Revue des études juives, Paris, 1900, t. XLl, Actes et conférences, p. xxv-xLvin ; N. Slouschz ben David, La renaissance delà littérature hébraïque (n’13-l885), Paris, 1902 ; D. Philippson, The reform movement in judaism, Londres, 1907 ; P. Bernard, I.a crise religieu.’ :e d’fsraél. Défections et réformes, dans les Etudes, Paris, 1907, t. CXIII, p. 40(’)-420 ; G. Bricout, Chez les Israélites français. L’union libérale, dans la Revue du clergé français, Paris, 1908-1909, t. LVI, p. 282-300, t. LVII, p. 129-152 ; J. de Le Uoi, JVeujiidische Stimmen iiber Jesurn Christum, Leipzig. 19 ! O ; L.-C. Fillioii,.Jugement porté par un juif sur le judaïsme libéral, sur Jésus-Christ et sur le christianisme, dans la Revue pratique d’apologétique, Paris. igiS, t. XVI, p. 81-99 ; A. Sjiire, Quelques juifs, Paris, 1914.