Page:Adhémar d'Alès - Dictionnaire apologétique de la foi catholique, 1909, Tome 2.djvu/839

Cette page n’a pas encore été corrigée

1665

JUIFS ET CHRÉTIENS

1666

qui les méprise, soucieux de les jrajjner, se recommande à leurs prières, car, il connaissait, observe SozoMiîNF, //. E., V, xxii, leur hostilité impitoyable envers les chrétiens. Cf. saint Grégoirb de Xazianze, Orat. //" contra Julian., in ; SocnATB, H. E., III, xvii. On sait la piteuse issue de la tentative de reconstruction du temple de Jérusalem décidée pour démentir les prophéties. Les Juifs, du moins, usèrent des pires violences contre les lidèles et brillèrent des églises. En Perse, la persécution de Sapor est fomentée par les Juifs, « ces perpétuels ennemis des chrétiens, qu’on retrouve toujours dans les temps d’orage, constants dans leur haine implacable et ne reculant devant aucune accusation calomnieuse « , disent les actes de saint Siméon-bar-Sabàé, patriarche de Séleucie {— 34 1)- écrits par Marocta, évêque de Maipherkat, qui vivait à la lin du tv" siècle. Les actes de sainte Tarbo et de sa sœur portent que, la reine de Perse étant tombée malade, les Juifs, ces

« éternels ennemis de la croix », lui persuadèrent que

les deux chrétiennes, pour venger la mort de leur frère Siméon, avaient procuré cette maladie par leurs recettes magiques. Enlin, ils aidèrent à la destruction des églises. A Siugara, aujourd’hui Sindjar (près de Mossoul), en 890, le petit Abdu’l Masicli, qui s’était converti au christianisme, fut égorgé par son père. En 415, à Immeslar (Syrie), les Juifs crueilient un enfant chrétien ; de là, entre juifs et chrétiens, des collisions sanglantes. En Saj. dans le royaume des llimyarites (Homériles), le roi Dhou-Noxvas, juif de religion, déchaîne une persécution meurtrière. Les auteurs de cette persécution sont bien des Juifs, et non des ariens, " cf. la bibliographie donnée par Dom H. Leclerco, Les martyrs. Paris, igoS, t. IV, p. cm. A Antioche, en 608, les Juifs se précipitèrent un jour sur les chrétiens, « en tuèrent un grand nombre et brillèrent les cadavres. Ils s’acharnèrent surtout, dit Grabtz, trad., t. III. p. aSS, contre le patriarche .

astase [II], nommé le Sinaïte, lui inlligèrent les plus cruels traitements et le traînèrent à travers les rues avant de lui donner la mort 0. Saint Anastase est honoré le 21 décembre, et son nom est inscrit au martyrologe romain. Dans la Palestine, tombée au pouvt>ir des Perses (61 4), les Juifs massacrent les chrétiens par milliers, incendient les églises et les couvents. Quand l’empereur Héraclius a repris la Palestine, il interroge Benjamin de Tîbériade, l’organisateur du mouvement, sur la cause de sa fureur contre les chrétiens : Parce qu’ils sont les ennemis de ma foi », répond Benjamin.

Des textes de valeur médiocre ou nulle indiquent à tout le moins l’impression produite par les procédés habituels des Juifs. C’est le cas de la légende de l’enfant juif qui reçut l’eucharistie avec des enfants chrétiens et qui, jeté par son père, lequel était verrier, dans une fournaise, fut respecté par les flammes. E. Woltrr. D’tf Légende yon Judenknaien, dissertatio i>iaH » Hra/is, Halle, 18-9, cite trente textes grecs, latins, français, espagnols, allemands, arabes, éthiopien, qui contiennent ce récit. Légendaires également les actes de saint Mantius, esclave de Juifs dans le Portugal, tué en haine de la foi, an v’ou vi « siècle, et honoré le 21 mai. Cf. Acta sanctoriim, 3° édit., Paris. 186.t, maii, t. V, p. 31-36. Sur le moine Eustratius, vendu à un juif de la Chersonèse, et qui, ne roulant pas apostasier, fut cruciûé par son maître, en loio (il est honoré le 29 mars), cf. J. Marti-Mov, Annus ercles. græco-slaius. dans les Acta s.inctoritm. Paris. 1^64, oclob., t. XI. p. 99.

Sans aller jusqu’à l’efTusion du sang, les Juifs ont encore diverses manières de molester les chrétiens. Ils maltraitent les Juifs qui ont embrassé le christianisme. Ils prêtent main-forte aux ennemis de la foi

ToQie II.

orthodoxe. Entre l’arianisme et le judaïsme il y avait des idées communes, et, au rapport de saint Basile, De Spiritu Sancto, xxix, 77, plusieurs, las lies subtilités de l’arianisme et s’inspirant de ses principes, retournèrent à la Sj’nagogue. Mais c’était assez que l’arianisme battit en brèche l’Eglise pour lui assurer les sympathies juives. Il faut lire VApologia contra arianos de saint.Vtiianasb pour savoir jusqu’où descendirent les Juifs unis aux païens, ces autres alliés de l’arianisme. Les invasions des barbares ont multiplié les guerres et amené, notamment dans les Gaules, une recrudescence de l’esclavage. Les Juifs achètent des esclaves chrétiens qu’ils revendent à des étrangers, païens ou musulmans. Cf. P..^LLARo, article Escl.avage, t. I, col. 1.’, 87-1 488. Agobard parle. De insolentia Jiidaioruni, vi, d’un enfant volé par des Juifs et vendu en Espagne. Les Juifs pèsent de leur liaine sur les petites gens qu’il est facile d’opprimer. La législation impériale se propose de remédier au mal. Les lois portées contre les Juifs ne le sont pas au hasard ni contre des crimes chimériques ; les excès dont il s’agit sont prévus parce qu’ils ont existé déjà. Comme il est révélateur, par exemple, ce trait d’une constitution de Théodose II interdisant aux Juifs les fonctions publiques : nec carcerali præsint custodiæ ne christiani, ut fieri solet, nonnunqnnm obtrusi cttstodum odiis alterunt carcerem patiantur !

13. De 1100 à 1789. — A mesure que le christianisme étend son empire, les méfaits des Juifs se raréfient ; il est par trop imprudent de s’j' risquer. Mais la haine juive ne désarme pas totalement. Depone ergo magnitudinem odii et iracundiae, dit Rlpert de Deutz, Annuliis si’ie dialogiis inter christiamim et jiidæiim, 1. II, P. /.., t. CLXX, col. 588, au juif du XII’siècle. Là où les Juifs arrivent, par la protection intéressée des rois et en dépit des canons des conciles, à dominer la situation, leur morgue n’a pas de bornes. Plusieurs rois de Castille confièrent à des Juifs la ferme des impôts et eurent des Juifs pour trésoriers ou ministres des finances. D’après T. Rki-NACH, Histoire des Israélites, p. 169-170, si quelques-uns de ces personnages « employèrent noblement leurs richesses, d’autres excitèrent l’envie par un déploiement de faste choquant, et mirent leur influence au service de l’intolérance des rabbins ». Nous verrons les détails de la législation de l’Eglise pour les empêcher de nuire ; elle s’efforce de prévenir des abus multiformes et jusqu’à des attentats à la vie des fidèles. Cf. Innocent III, Epist., Vil, cr.xxxvi, P. I.., t. CCXV, col. 503. Judæi… nos admodum inquiétant, dit Ebrard de Béthune, Antihæresis, i.xji ,

Bihliotheca Patrum, 4° édit., Paris, 1624, t. iv’, col. 1179. Ils entrent dans le complot qui aboutit à l’assassinat de saint Pierre Arbues, grand inquisiteur d’.ragon (1485). Ils tracassent leurs coreligionnaires passés au christianisme et leur dressent des embûches. Le si curieux opuscule De sua comersione de Judas de Cologne, devenu, après son baptême, le prémontré Hbrmann, en offre un exemple caractéristi (pie, X, XIV, XV, XIX. Ils ne réussirent pas à se débarrasser d’IIermann ; ils n’auraient pas toujours échoué dans une entreprise pareille, si l’on pouvait se fier à des témoignages qui paraissent moins siirs. La question du meurtre rituel sera examinée plus loin.

16. De 1789 à nos jours. — A. Le judéo-maçonnisme. — Les temps « nouveaux » ont permis aux Juifs de reprendre, dans des conditions plus propices, leur liostilité contre les chrétiens. On a soutenu qu’ils auraient été, par la franc-maçonnerie, les principaux ouvriers de la Révolution française ; le travail de démolition qu’elle accomplit serait l’aboutissant d’une conspiration séculaire, ourdie par des

53