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JUIF (PEUPLE)

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XXX, io'> ; xxxii, 37). Même dans ces perspectives iiialérielli’s, une gi-aiule place est faite à l’élément spirituel, si’àce surtout à l’action très intime de Yaliweli au milieu du peuple (voir surtout Jer., xxx, 17 ;

XXXI, 7-9, 21, 32’). — d) Ce qui sijfnalera ce nouveau royaume, ce sera rattachement sans précédent de l’épouse, jadis inlidèle et prosliluée, à son époux {lei., XXXI, 22) ; ce sera l’assujeltissemcnt 1res sincère du peuple à son Dieu(/er., xxx, y) ; d’autre part, Yalnvcli puiiliera la nation de ses iniquités et lui pardonnera ses fautes (./e ; -., xxxi, 3 V ; xxx 11 1, 8). Toutefois le Irait le plus caractéristiipie, dans les perspectives spiriluelles, c’est la j)romesse d’une nouvelle alliance (./< ?r., xxxii, 40") ; cette promesse, d’ailleurs, vient assez naturellement après la découverte du livre dr l’alliance, base des rapports de Yaliweli avec Israël (Il lie^., XXII, 3-xxiii, 3). Mais l’alliance future ne sera pas pareille à l’ancienne (Ver., xxxi, 31, 82) : c’est avec chaque Isr.aélite qu’elle sera conclue ; c’est à chacun que Yahweh se fera connaître et enseignera directement sa loi (1er., xxxi, 33, 34) ; par là l’union de Yahweh et d’Israël sera beaucoup plus intime qu’auparavant (./ec, xxx, 22 ; XXXI, 33 ; XXXII, 38), la doeilité d’Israël plus parfaite, pour son bonheur et celui de sa (lostérilë (Jer., xxxii, 39-41). Cette alliance sera éternelle (Jcr.. XXXI, 35 37 ; XXXII, 40-’ ; xxxiii, 23-20).

— t’)Le roi, sorti du peuple et très attentif à s’approcher de Yahweh (Ver., xxx, 21), ajjparlenant à la race davidique (Ver., xxxiii, 15, 16= ; xxiii, 5, G ; cf. xxx, 9), tient ici une place bien moins importante <Hi’en Isaïe ; même il semble être question d’une nouvelle lignée davidique (1er, , xxxiii, 17 ; cf. 20-22). — /)Xoter les perspectives concernant le sacerdoce lévitique (Ver., xxxiii, 18 : 20-22). — ^’)Quantaux nations, elles sont à l’arrière-plan (Ve ; -., xxxi, 10 ; xxxiii, g ; xi.vni, 47 ; xLix, 6, 39 ; cf. III, 17 ; IV, 2). — /() On trouve pareillement dans le livre de Sophonie l’assurance que le châtiment ne sera pas définitif, mais qu’il sera suivi du salut et du rétablissement. Même, sur ce dernier point, on peut relever comme deux perspectives assez dilférentes : — « ) D’une part, Jérusalem et Israël sont invités à se réjouir parce quc Yahweh retire les jugements portés contre eux et détourne l’ennemi (S<>., iii, 14, 15 »). Il rassemble ceux <(ui sont dans la tristesse, privés de fêtes, et sur les(piels pèse l’opprobre (So., iii, 18) ; il les ramène, il met lin à la captivité (So., iii, 20^< :  ; cf. vers. 10), il les fait renommés et glorieux(.Ço., III, 19’, 20) ; iléloigne l’oppression (So., iii, 19") et, pour les préserver du malheur, il se fixe au milieu d’eux dans la joie et l’amour (.S’o., iii, 15-17) ; toutes les nations sont purifiées, invoquent le nom de Yahweh et le servent d’un commun accord (So., iii, 9). — Q) D’autre part, il ne reste au milieu de Jérusalem ou d’Israël qu’un peuple humble et jietit, qui se confie à Yahweh (So., III, 12), heureux d’être purifié de ses fautes (So., iii,

1 lab) et de se maintenir loin de toute iniquité (So., iii, 1 1, 1 3 »), vivant dans la paix sans que personne le

1 trouble (.So., iii, iV-).

I 3") Ezéchiel. — A. Avant la prise de Jérusalem

en 586, la prédication d’Ezéchiel revêt les mêmes caractères <|ue celle des prophètes préexiliens. I, e châtiment est au premier plan ; bien plus, il est imminent : l’épreuve de 598 ne saurait sulUre ; il faut la ruine de la nation. Néanmoins, même à ces heures

I sombres, le prophète ne voit pas dans la sentence de Yahweh un arrêt de complète extermination. Dès le début de son ministère, il proclame qu’un faible reste du peuple survivra au désastre (Hz., v, 41 12 ; VI, 8). Bien plus, il peut préciser quel sera ce reste. Il sait, en effet, que dans ses jugements Yahweh ne confond pas. en un sort commun, le juste et l’impie (ti., ix, 2-G ; xiv, 13-30) ; c’est sur les justes

(pie reposent les espérances. Tout comme Jérémie (Jer., XXIV, 1-7), il sait que c’est sur la terre d’exil, parmi ses disciples fidèles, qu’il faut chercher ces privilégiés (Ez., xi, 14-16). Aussi s’elforcet-il d’en augmenter le nombre, soit, quand il le peut, par un apostolat tout individuel (Kz., iii, ifi-ji ; xxxiii, 1-9), soit par des discours plus généraux (A ;., x>iii, 31, 32 ; xxxm. II). En attendant, il multi[)lic à ceux qui l’écoulcnt les paroles d’encouragement. Il leur assure que, même en terre d’exil, Yahweh est |)our eux un sanctuaire (Kz., xi, lO) ; surtout il leur annonce que l’épreuve durera peu de temps et sera suivie d’une glorieuse restauration (xi, iG-20 ; cf.ivi, 60-63 et 53-58 ; xvii, 22-24 ; xx, 391’-44) B- — La ruiner de Jérusalem devait marquer un tournant dans l’histoire de la prophétie. — « ) Avec cet événement, commençait le grand châtiment annoncé par les représentants de Yahweh. Sans doute, il fallait s’y soumettre avec humilité. Mais, d’un autre coté, une partie, un élément du « jour de Yahweh » apiiartenait déjà au présent ; il allait bientôt appartenir au jiassé ; aussi pouvait-on plus que jamais vivre d’espérance. De fait, depuis cette date, Ezéchiel s’attache exclusivement à l’espoir de la restauration. Pour lutter contre le découragement d’un certain nombre (A’ :., xxxiii, 10 ; xxxvii, 11), il expose, à l’appui de ses certitudes, la magnifique vision des ossements arides (/ : ’ :., xxxvii, i-14). — b) Non content d’annoncer la restauration, il en trace le programme. L’espérance est, nous le savons, pour les captifs demeurés justes ou qui se convertissent (Ez., xxxiii, 10, 11). Pour qu’ils puissent rentrer en leur patrie, il faut en débarrasser le sol de ses possesseurs actuels : des Juifs que Nabuchodonosor y a laissés et qui ont persévéré dans leurs prévarications (Ez., xxxiii, 24-29) ; des autres peuples qui sont venus occuper le pays abandonné (Ez., xxxvi, 1-7) ; surtout de cesEdomites auxquels Yahweh se réserve de faire expier, en même temps que leur orgueil et leur rapacité, la joie cruelle avec laquelle ils ont applaudi au malheur de Juda (Ez., xxxv). Désormais les montagnes d’Israël ne porteront des fruits que pour le peuple de Dieu (Ez., xxxvi, 8) ; elles seront pour lui éminemment fertiles (Ez., xxxvi, 9, 29, 30, 34, 35 ; cf. xxxiv, 25-30) ; le peuple y reviendra, rassemblé et conduit par Yahweh (Ez., xi, 17 ; xx, 41, 42 ; XXXVI, 24), et s’y multii)liera (/T ;., XXXVI, 101 4, 33, 35I’, 37, 38) ; les villes seront rebâties et habitées (Ez., xxxvi, lo, i ii^, 35). — c) Mais, avant de participer à ces bénédictions, une profonde transformation morale sera nécessaire à un grand nombre, à tous ceux sans doute qui n’ont pas une docilité parfaite à la parole du voyant. Sur eux Yahweh fera l’aspersion d’eaux pures (Ez., xxxvi, 20"), symbole de la purification qu’il réalisera au fond des âmes (Ez., xxxvi, 25, 29", 33 ») ; de son côté, le peuple, en même temps qu’il ôtera les abominations du pays (Ez., xi. 18), se laissera aller au dégoût et au repentir en pensant à ses fautes passées (Ez., XXXVI, 31, 82 ; cf. XVI, Gi, G3 ; xx, 4-^)- Yahweh donnera alors à chacun un esprit nouveau et un caur nouveau (Ez., xi, 19, 20° ; xxxvi, 26) ; mieux encore, il- mettra au dedans d’eux son Esj)rit pour qu’ils soient fidèles à ses lois (Ez., xxxvi, 27 : cf. xxxvii, 14). Israël, réuni à Juda. participera au bienfait de cette restauration (Ez., xxxvii, 15-23, 24, 26 », cf. XVI, 40-58). C’est avec toute la nation ramenée à son unité primitive, que Yahweh conclura la nouvello alliance : alliance éternelle, alliance de paix (A’r., XXXVII, 26 » ; cf. xx.xiv, 25 ; xvi, Co, 62), de telle sorte que les vrais fils de Jacob soient son peuple et qu’il soit leur Dieu (/ ; ’ ;., xi, 20 ; xxxvi, 28 ; xxxvii, 27). Le gage de cette alliance, à leurs yeux et au