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incertaines. Jacques et JuJe, frères du Sei^’neiir, sont-ils à confondre avec les apôtres saint Jacques le Mineur et saint Jude ? La question reste ouverte. Il faut même convenir ciue la réponse allirmative eadre assez mal avec les textes de l’Evangile, qui représentent les frères du Seigneur comme incrédules à sa mission. Jean, vii, 15 ; Marc, iii, 21. On répond, il est vrai, à cette difliculté, en disant que les cangclistes n’ont entendu parler que d’une incrédulité relative ; ou encore, que ces frères incrédules sont à chercher en dcliors du groupe des quatre, nommés dans l’Evangile. Ces raisons ne sont pas alisurdes, reste à savoir si on a le droit de les tenir pour recevables, étant donnée la teneur des textes. ( ; f. Laïtky, dans /oHr/irt/ of theological Sludies, Ocl. igo8, ]i. 112.

L’hyi)othèse de l’identité ne s’accorde guère mieux avec le livre des.ctes (i, 14). dans lequel les frères du Seigneur font un groupe, distinct de celui des apôtres. Quant au texte de l’épltre aux Galates (i, 19)

y.jpio-j, tout le monde convient qu’il comporte un sens acceptable dans les deux opinions. Les mots décisifs £1 u-f, ne signilient pas nécessairement qu’en outre de Pierre, saint Paul a vu encore quelqu’un des apôtres ; cette particule peut aussi bien avoir un sens exclusif : Je ne vis aucun autre apôtre, absolument personne d’entre les apôtres, je vis seulement Jacques le frère du Seigneur.

Il est à craindre que certains apologistes se rangent trop facilement à l’hypothèse de l’idcntilication par le désir d’y trouver une solution radicale à la duriculté soulevée i)ar les Frères du Seigneur. Si Jacques, fils de Marie, « celle de Clopas », est à identilicr avec l’apôtre Jacques, lils d’Alphée, il devient évident qu’il n’est pas né de Marie, mère de Jésus. D’autre i)art, il est visible que des écriains incro}ants se prononcent contre l’identification avec des préoccupations contraires. Mais ce sont là des considéra tions tendancieuses à écarter du débat. La virginité perpétuelle de Marie et le caractère précis du lien de parenté qui unissait Jésus à ceux que l’Evangile appelle ses « frères » sont et doivent rester deux questions distinctes.

BmLior.RArniE. — 1° Auteurs callivliques. 3. Corluy, J.es Frères du Seigneur dans les « Etudes », 18^8, I, p. 5, 145 ; résumé dans le Commentaire de S. Jean (latin), p. i^g, du même auteur. R. Cornely, Introd. spec. in libres I’. T., III, p. SgS. F. Vigouroux, Les Frères du Seigneur dans « Les Livres saints et la critique rationaliste », IV, p. 897. Sclicgg. Jacohiis der liruder des Herrn, 1883. Th. Calmes, l’éi’angile selon S. Jean, p. 1^5. A. Camerlynck, Comment. in epist. catholicas, 5" édit., p. 21. Neubert, Marie dans l’église anténicéenne, 1908, p. 190.

2" Auteurs non catholiques. E. Renan, les Frères du Seigneur dans « Les Evangiles », p. 587. Th. Zahn, Brader und Vettern Jesu dans Forsihungen

: ur Gesch..V. T. Kanons, l. 2, igoo. J.B. Liglitfoot, 

dans son Comment, sur ré|)itre aux Galates, Tlie Ilretliren oftlie Lord (1900), p. 25-2. A. Edersheira, The Life and Times of Jésus tlie Messiah, I, p. 201, 364. J- B. Mayor, The liretliren of the L.ord dans Dict. of the Bible (Hastings), I, p. 820 ; cf. du même auteur Epistle of S. James, 1892, et deiix articles dans The Exposilor. 1908, p. 16, 163. Herzog-Hauck, ICncykl. fiir protest. Théologie, sous les mots Maria et Jacobus. C. Harris, The Brethren of the Lnrd dans Dict. of the Gospel and Christ, 1, 282. G. Herzog, /- « virginité de.Varie après l’enfantement dans llevue d Hist. et de Liltèr. religieuses, juiUel-aoùt 1907. A l’exception de Renan, Liglitfoot et Harris qui sont favorables à l’oijinion de S. Epiphane, bien qu’à des degrés divers, tous ces auteurs admettent l’explication d’Helvidius.

Alfred Durand, S. J.

G


GALILÉE.

Avant-propos.

1° Histoire des documents du procès de Galilée. 2° Causes qui ont contribué à mettre en relief la condamnation de Galilée.

I. — Question histohique.

]" Les différents systèmes astronomiques. 2* Galilée et le système de Copernic. 3’Le procès de 1016.

! t’Le procès de 1633.

II — Question scientifique.

1° Sens et râleur des affirmations de Galilée. 2° Argument apporté par Galilée en 1616. 3* Arguments apportés pur Galilée en 1633. 4" Probabilités qu apportait Galilée en faveur du système de Copernic.

III. — Question kxéiiétique.

r Opinion des l’éres et Docteurs de l’Eglise. 2° Intervention de Galilée.

IV. — Question canonique. 1°, alure de la question.

2" Valeur des décrets de 1616 et de 1633. 3° liéponse aux objections.

Conclusions.

1° Galilée croyait-il à la valeur du système de Copernic ?


2" Les adversaires de Galilée ; leurs motifs et leurs

excuses. 3° Suites el conséquences de la condamnation de

Galilée.

AVANT-PllOPOS

1° Histoire des documents du procès de Galilée’. — Le tribunal de l’Inquisition ou du St.-Ollice possède dans son grelTc deux séries de registres olliciels, ceux des Procès et ceux des Décrets.

Les registres des l’rocès renferment les dossiers de toutes les pièces pouvant éclaireir les causespendantes : lettres autographes ou copies des minutes originales, mémoires et avis, procès-verbaux d’interrogatoires, duplicata des arrêts rendus et autres documents analogues.

Les registres des Décrets contiennent les procèsverliaux des séances et les minutes des jugements et des arrêts. A l’époque de Galilée, l’assesseur du St. -Office écrivait sur des feuilles vidantes un brouillon des délibérations et décisions ; il le résumait ensuite, transcrivait ce résumé sur le registre, et le faisait ap|)rouver et signer, après lecture, au début de la séance suivante. Les brouillons étaient naturellement détruits.

1. Pourdc plus amples détails el pour lu hihliogrnpliie de cette histoire, cf. Âa nouvelle édition des pièces du J’ro<<’, ! de Galilée, nrlicle de H. Bosmans, S. J., dmis lu Kerue lies Qitfations scienlifi(/ucs, a"ril 1903, et Civiltà CattoUca, 1 iiuirs 1903.