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JUIF (PEUPLE)

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êtres ivants(/i « vvoO, qui supportent l’appareil (^ :., I, 5, 13, i^, 15, etc.) destiné à cpar^^ner à Yahwch le contact de la terre profane (A ;., i) ou souillée (iCz., vni, 4), qui prennent le nom de chérubins (/ ; ’ :., x, 1-8, 1 8, ao ; cf. x, 9-17) et semblent s’identilier avec ceux de l’arche (/-’ :., ix, 3 ; x, 20), qui sont évidemment des êtres supérieurs à la terre ; telles les roues dont les jantes sont remplies d’yeux tout autour (A"c., I, 15-21) et auxquelles le livre de Hénoch donnera rang dans la liiérarehie angclique (//fn., Lxi, 10 ; Lxxi, )). Ces divers élres, comme les séraphins d’Isaïe (/s., vi, 2-4. 6), « ont au service personnel de Yaliweh (cf. pourtant /ic x, 7). Mais il en est d’autres dont la fonction est d’être ses messagers auprès du inonde : les ministres du châtiment {£ :.. IX, I, 2 », 5, 6", 7- 10). riiomme vêtu de lin (A :., IX. 2, 3, 4, 6, 1 i ; X, 2, 6, -), l’homme à l’aspect d’airain qui montre à Ezéehiel le plan du Temple futur {Ez., XL, 3, II). En outre de la transcendance de Yabweli, le livre d’Ezéchiel met, lui aussi, en relief :

— y) son autorité, qui se manifeste en des formules témoignant qu’elle est irrésistible (Kz., xvii, 21. 24 ; cf. v, 15, 17) ; — ") son omniprésence, qu’expriment la facilité avec laquelle le char des apparitions se meut dans tontes les directions (Ez., i, g, 12, [7, 1 9-21) ; — £) sa science, que symbolisent les j’eux du char (£ ;., i, 18), et qui s’exerce là même d’où il se serait retiré (Ez..’nn, 12 ; ix, 9) ; — J) son domaine universel, qui a pour objet les nations auxquelles il donne des lois (Â’c, V, 6, 7), auxquelles il fait connaître ses volontés en se servant au besoin de leurs superstitions (/ ; -., XXI, 23-28), sur lesquelles il prononce des jugements de ruine et d’extermination (Ez., xxvxxxii ; XXXV ; xxxvi, i-15). dont, à la (In des temps, il repoussera le suprême assaut (E :.. xxxviii ; xxxix). Naturellement le prophète insiste davantage sur l’exercice de la souveraineté de Dieu en Israël. Vahweh déclare, à rencontre du sentiment populaire (Ver, , xxvin ; xxix ; Ez.. xi, 1-12 ; xii, 21-28). des prophètes qui l’entretiennent (Ez., xiii, 3, 6, 7, 10. 11, I4-16), qu’après le désastre de 097, il y a encore d’autres maux à attendre, que le temps est loin d’être à la paix (Ez.. xiii, 10, 16). Il décrit à Ezéehiel toutes les péripéties de la catastrophe de 586 : ledéplacement de Nabuchodonosor (/ ;  :., xxi, 23-26), son acheminement vers Jérusalem (Ez., xxi, 27-29), le siège de l.i ville (£ ;., iv, i-3), la famine qui accable les assiégés (Ez., r-, 9-11 ; xii, 17-20), les issues diverses du siège (Ez., -, i-/|) et ses extrémités (Ez., v, 8-10), la sortie du roi (Ez., xii, i-i/j ; xxi. 30-32). la durée de l’exil (Ez., rv. 4-8), la nourriture impure des captifs (Ez., rv, 12-17). l’insisté sur l’imminence de la tin (Ez.. vu), réfute ceux qui prétendent que les prophéties sont ponr des temps reculés (/T ;., xii, 21-28)..Vu jour même où Nabuchodonosor se jette sur Jérusalem, Yahweh le fait savoir aux exilés ; il montre dans la ruine de la Ville Sainte la réalisation de toutes ses prédictions antérieures(A’ :., xxiv, 2, 2027 ; cf. xxxiii, 21, 22). Après 586, Ezéehiel tracera avec la même sûreté le programme de la restauration. Dans toutes ces manifestations de son souverain domaine, Yaliweh agit pour une lin très précise. Comme dans Is., xi.-Lxvi, il a en vue l’honneur de sonnom.Cettelin se réalisera spécialement dans l’oeuvre de la restauration d’Israël. Les Juifs dispersés au milieu des nations ont, par leur conduite, profané, déshonoré ce nom duquel ils se réclamaient (Ez., xxxvi. 20) ; Y’ainveh se doit à lui-même de le sanctilier, d’en manifester la grandeur, de telle sorte que Juifs et païens sachent qu’il est Y’alnveh (Ez., xxxvi. 21-2.^). qu’en sainteté et en transcendance il surpasse tous ceux auxquels on attribue quelque prestige de divinité, qu’en un mot, lui, qui

dans sa manifestation historique au milieu d’Israël a pris le nom de Yahwch, est le seul Dieu ; cette idée revient très souvenl(£’c., vi, 7, 10, i 3, 14 ; vii, 4, g, 27 ; XI, 12 ; etc.). Le triomphe linal sur les nations fera davantage encore éclater ce prestige (/ ; ’ ;.. xxxviii, 23 ; XXXIX, 7, 21-39). — » ;) sa justice, qui est à la base de ses jugements sur les nations, auxquelles il reproche, non seulement de n’avoir pas reconnu le caractère à part de son peuple (/" :., xxv, 8), mais surtout les crimes d’inhumanité (Ez., xxv, 3, 12, 15 ; xxvi, 2) et d’orgueil (Ez., xxvii, 3 ; xx^in, 2-6, 9 : xxix, 3, 9) qu’elles ont commis ; sa justice qui s’exerce envers Israi’l, soit dans les jugements qu’il porte contre lui (Ez., iii, 5, 0 ; v, 5-7 ; xvi, 43-52), soit d.ans les sentences qu’il profère (Ez.. v, R-io, 11-17 ; vi, 1-7, Il-l4 ; VIII, etc.), témoignant que, s’il le livre aux nations, ce n’est pas par suite de son impuissance à le protéger, mais parce qu’il doit le punir (£=., xiv 21-23 ; xxxix, 21-29) ; sa justice enfin qui, plus que chez aucun autre prophète, apparaît soucieuse des responsabilités individuelles. Son seulement la conduite des parents ne rejaillit pas sur les enfants (Ez., xviii, 2, 3 ; cf. Jer., XXXI. 29) ; non seulement chacun n’est responsable que de ses faits et gestes (£ ;., xviii, Ô-20 ; xxxiri, 1-9) ; mais il dépend d’un chacun de modilier par un changement de vie la sentence qui pèse sur lui (Ez., xviii, 21-29 ; xxxiii, 12-20).

D. — Se complétant les uns les autres, ces trois documents nous fournissent l’exposition la plus complète et la plus nuancée du monothéisme hébreu. — a) Le seul Dieu d’Israël n’a rien d’une abstraction. C’est un être éminemment concret, une personnalité éminemment vivante, dont on connaît le nom et l’histoire. Il s’appelle Yah-neli. L’on sait sans doute qu’il présida aux origines du monde. Mais l’on sait mieux encore, si c’est possible, qu’il présida aux origines d’Israël ; qu’à un moment donné, il groupa sous son nom et dans son culte les tribus qui devaient constituer la nation Israélite ; qu’à partir de cette date, il dirigea tous les mouvements du peuple iiu’il avait choisi, avec lequel il avait conclu un traité, une alliance,.ussi est-ce surtout à propos d’Israël que Y’ah-neh manifeste sa personnalité et ses attributs. Mais ces manifestations dépassent de beaucoup, par leur portée, les frontières du petit peuple campé sur les bords de la Méditerranée. A ce peuple, ce que Y’ahweh demande avant tout, c’est de ne lui associer aucun rival, et il ne néglige aucune occasion d’aflirmer sa jalousie, sa rigoureuse intransigeance, ce complet exclus ! Wsme, élément, négatif sans doute mais capital, du monothéisme. Dans le Deutéronome, dans Is., lvi-lxvi, dans Ezéehiel, Y’ahweh s’en tient à ces exigences d’ordre pratique. Mais dans /s., xl-lv. il se prononce sur le caractère des idoles et finit à peu près par n’y plus voir que des vanités, n’ayant aucune existence en dehors des statues qu’on leur consacre. — h) Mais Y’ahweh ne se borne pas à condamner les antres dieux : il affirme en une foule de manières sa véritable nature. Sa transcendance se manifeste, dans les visions d’Ezéchiel, sous la forme de cette sainteté en quelque sorte physique qui met Yahweli dans une sphère à part, qui le rend inaccessible, qui même jusqu’à un certain point le tient à l’écart du monde, lui interdit tout contact avec ce qui est profane et l’oblige, pour les relations qu’il doit entretenir avec la nature inférieure, à recourir au ministère des êtres intermédiaires. .u livre du Deutéronome et surtout dans /s., XL-LV, celle transcendance est attestée par la souveraineté que Y"ahweh affirme sur le monde physique dont il est l’auteur ; et c’est à bon droit que cette suprême autorité est présentée dans/s., xi.-i.v. comme l’une des marques qui distinguent le plus sûrement