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JESUS CHRIST

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368. — Elle jour du sabbat [les femmes qui éUi « iit | venues avec Jésus de la Galilée] se reposèieot, selon le pvécei » te ; mais le ()reniier jour de la semaine, de très grand matin, elles vinrent au tombeau, jiorlant les j>iirtuuis qu’elles avaient préparée. Ur, elles tfouvèrenL la pierre roulée hors [de l’enUvej du tombeau, et étant outrées, elles ne trouvèrent pas le corjis du Seigneur Jésus. Kt comme elles étuienLdans l’inccrtituilo à ce sujet, voici que deux liouimes leur apparurent, en Uabit resplendissant. Tandis qu’épouvantées elles jelai’-nt leur reg^ard eu terre, ils leur dirent : d Pouirpioi obercbez-vous le vivant parmi les morts ? Jl n e>t pas ici, mais il est ressuscite. Souvene2-vous de ce qu’il vous dit étant encore en Galilée, disant du Fils de l’iitanme : u Il faut qu’il soit livré aux mains des pécbeurs, qu’il soît crucitîe et que, le troisième jour, il ressuscite. » Lors elles se souinreat de ses paroles et, étant revenues du tombeau, elles annoncèrent tout cela aux Onze et aux outres [disciples]. C’étaient Marie de Magdala et Jeanne et Marie [mèrc’de Jacques ; et les autres qui étaient avec elles, racontaient [aussi] ces choses aux apôtres. Mais ces paroles leur paiureut pareilles à celles [de geni^j en délire et ils ne cruieut pas les feuimes. Pierre cependant se leva et coui-ut au tombeau et s’étant penché [à rintérieurj, il ne vit que les linj^es [sans le corps], et il s’en rdourna, s’étonnant à part lui de l’événement.

Et voici que deux d’eiUre [les disciplesj cheminaient le même jour vers un bourg éloigne de soixante stades de Jérusalem, et nommé Emmaus’. Et ils s’entretenaient entre eu-v de tous ces accidents. Or, tandis qu’ils parlaient et cherchaient ensemble, voici que Jésus lui-même, s’étant approché, faisait route avec eux ; mais leurs yeux étaient tenus de façon qu’ils ne le reconnaissaient pas. U leur dit : (( Quels sont ces discours que vous échangez en marchant ? » Et ils s’arrêtèrent, tout tristes. Répondant, l’un d’eux, du nom de Cléophas. lui dit : (( Tu es bien dans Jérusalem le seul étranger à ne pas savoir ce qui s’y est passé ces jours-ci ! » — « Quoi ? » leur dit-il. Mais eux :

« Touchant Jésus de Nazarethqui était, à la face de Dieu

et de tout le peuple, un prophète puissant en œuvre et en paroIe : comment les princes des prêtres et nos chefs l’ont livré pour être condamné h mort et l’ont crucifié. Nous, nous espérions qu’il était celui qui doit racheter

par S Marc, de son travail resté, pour une cause inconnue, inachevé ; ou qu’on avoue son ignorance, on ne sort pas des probabilités. Deux points, par ciinlre, sont pratiquement certains ; 1. La finale olïre avec ce qui précède un contraste qui, à travers la traduction même, reste sensible. Outre que le morceau est nu résume très vapjue, impersonnel, sans analogue dans le second évangile, il y a une manifeste solution’le continuité entre le verset 8 et le erset y, qui prend l’histoire de la résurrection à pied d’œuvre, comme si les huit premiers versets n’existaient pas, comme si Marie de Magdala n’était pas nommée au premier (voir M. J. Lackakge, lib. cit.^ p. 435 ; 11. B. SwETE, Tite Gospel accordlng to S. Mark-, p. ciiicxiii). L’état extérieur du texte, l’absence de la finale dans quelques-uns des nuinuscrîts les plus anciens — dont le Vaticanus et le Sinaituns (grec et syriaque) ; les doutes d’Eusèhe. de saint Jérôme et, très probablement, d’Origène ; la pluralité des finales et l’incertitude des stichométries, tons ces indices fortifient d’ailleurs l’impression de discontinuité signalée plus haut. — 2. En dépit de cette constatation, le fragment l’emporte incontestablement, en valeur et en antiquité, sur les autres finales qui garnissent, çà el là, à sa place ou conjointement avec elle, dans des manuscrits postérieurs. Sa présence dans presque tous les manuscrits principaux, dans toutes les versions (à l’exception du sinaïtique syriaque, du codex Bobiensis, de lu version lutine ancienne et de quelques uianuscrits de la version arménienne) ; l’usage qu’en ont fait les Pères du ue siècle, entre autres S. Justin, S. Irénée, Tatien ; l’acceptation par toutes les églises U la même

« pot(ue ; le caractère sobre et traditionnel du morceau,

autant de raisons qui nous amènent à voir en lui un fragment de caractère primitif, rédigé au premier siècle,

« une authentique relique de lu première génération H chrétienne’U. B. SwETK. /(6. /af/É^., p. cxii : voir aussi ToRKiLD

Skat Hoerdam, dans le Uihbert Journal de juillet 1905, p. 7W sqq.V Nous l’utiliserons comme tel.

1. Voir D. Btv.y, Emmaiis, dans les Recherches de science religieuse^ juillet 1914.

Israël, mais avec tout cela voilà le troisième jour depuis l’événement. Quelques femmes, à vrai dire, de celles qui sont avec nous, nous ont bien surpris : allées dès le matin au sépulcre et n’ayant pas trouvé son cprps, elles sont venues nous parler d’une apparition qu’elles ont vue, d’anges qui disent que [Jésus] vit. Quelques-un.s deï> noires ontéte au tombeau et ont trouvé les choses conformes aux dires des femmes, mais lui, ils ne l’ont pas vu. » Lors, , il leur dit : (f Gens lourds d’esprit, lents de cœur à croire en tout ce qu’ont dit les prophètes ! Ne fuUait-il pas que le Christ soutriit ces [peine>] |>our enti’er [ainsi] dans sa gloire ? » Et commençant depuis Moïse et tous les prophètes, il leur interpréta ce r|ui, dans toutes les Ecritures, le concernait.

Or, ils approchaient du bourg où ils se rendaient. Lui fit semblant de pousser au delà. Mais eux le pressèrent en disant : a Restez avec nous, car le soir vient et le jour a décliné déjà. » Et il entra pour rester avec eux. Or, comme il était à table avec eux, il prit du pain, et, l’ayant béni, il le rompit et le leur dejuna. Lors, leurs yeux se dessillèrent et ils le reconnurent : mais il leur devint invisible. Et ils se dirent entre eux : « Notre cœur n’était-il pas brûlant en nous, lorsqu’il nous parlait dans le chemin, lorsqu’il nous ouvrait [le sens] des Ecritures ? » Et se levant à l’heure mémo, ils retournèrent à Jérusalem ^t trouvèrent rassemblés les Onze et leurs compagnons, qui leur dirent ; (( Véritablement le SeigLeur est ressuscité et Simon l’a vu ! » Mais eux racontaient les incidents de la route et comme il s’était fuit connailre d’eux dans [l’acte de] la fraction du pain.

Comme ils parlaient ainsi, lui-même [parut] debout au luilieu d’eux et il leur dit : « Paix à vous ! » Saisis de CTiiinte et d’elïroi, ils croyaient voir un esprit. Mais il leur dit : a Pourquoi êtes-vous troublés ? Pourquoi ces pensées de doute montent-elles dans vos cœurs ? Voyez mes mains et mes pieds. C’est moi-même. Touchez et voyez : un esprit n’a pas chair et os comme vous voyez bien que j’ai. » Et ce disant il leur montra ses mains et ses pieds. Mais comme ils ne croyaient pas encore (si grande était leur joie !) et qu’ils restaient ébahis, il leur dit : « Avez-vous quelque nourriture ici ? i » Ils mirent devant lui un morceau de poisson rôti et à leurs yeux il en prit et en mangea.

Il leur dit : « Ce sont les paroles que je vous ai dites quand j’étais encore avec vous, qu’il fallait que tout ce qui est écrit de moi, dans la loi de Moïse, les prophètes et les psaumes, fut accompli. » Alors il leur ouvrit l’esprit sur le sens des Ecritures et il leur dit qu ainsi il était écrit : le Christ devait souffrir, et ressusciter des morts le troisième jour, et on devait prêcher en son nom la pénitence à toutes les nations — en commençant par Jérusalem. « Vous êtes témoins de tout cela. Et je vais. moi, envoyer sur vous ce que mon Père a promis ; vous autres, restez dans la ville jusqu’à ce que vous soyez investis de la puissance d’en-haut. > »

H les conduisit de là jusqu’à Béthanïe et, élevant ses mains, il les bénit. Et tandis qu’il les bénissait il se sépara d’eux. Eux retournèrent à Jérusalem en grande allégresse et ils étaient assidûment dans le Temple, rendant grâces à Dieu. Lc.j xxiii, 56, xxiv.

369. — J’ai parlé, Théophile, dans mon premier livre, de ce que Jésus fit et enseigna depuis le commencement jusqu’au jour où, ayant intimé ses [iréceptes, par le Saint Esprit, aux apotres qu’il avait choisis, il fut enlevé au ciel. Devant eux il s’atllrma vivant, a]>rès sa passion, par maint indice certain, s’étant montré à eux durant quarante jours et leur parlant du Koyaume de Dieu. Et se trouvant à table avec eux il leur prescrivit de ne pas s’éloigner de Jérusalem, mais d’[y] attendre [l’eiTet de] la promesse du Père : « celle dont je vous ai parlé ; Jean baptisait dans l’eau ; vous, vous serez baptisés du Saint E>prit sous peu de jours)>. Or, ceux qui étaient réunis l’interrogeaient, disant : « Seigneur, est-ce présentement que vous rétablirez le royaume d’Israël ? » Il leur dit : « Ce n’est pas à vous de connaître le temps et les moments que le Père a fixés de sa propre autorité. Mais vous recevrez la force du Saint Esprit qui viendra sur vous, et vous serez mes témoins à Jérusalem, dans toute la Judée et la Samarie et jusqu’au bout du monde. » Disant cela, sous leurs yeux, il fut élevé et un nuage le déroba à leurs regards. Àct.^ i, 1-1*.