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JESUS CHRIST

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une élite, le Royaume contiendra dans son vaste sein des bons et des mauvais, des fidèles et des nircréants. Le L’iiamp du Père commun de la lauiille humaine — pourquoi nepasdirel’Eî^lise ? J/^, xvi, 18 ; XVIII, i^ ; — reste accessible au semeur d’ivraie : ’( Le Koy ; « nme des cieux ? On le comparera à l’homme qui sème du bon grain dans son champ. Pendant qu’on dormait, survint l’ennemi du propriéUiite : il sema de l’ivraie par-dessus, au miUeu du l’rnnient, et s’en alla. Quand l’herbe eut poussé et graine^ ah>ra l’ivraie apparut, elle aussi. Survenant, les serviteurs du maître du champ lui disent : « Seigneur, n’avez-vous pas semé du l)nn grain dans votre champ ? Don vient donc l’ivraie ? Il leur dit : « C’est l’ennemi qui a fuit cela I » Eux lui disetit : c( Voulez-vous que nous allions et que nous l’urpachions ? )) Mais lui : a Non pas ; de peur qu’en récoltant les brins d’ivraie vous ne déraciniez avec eux le froment. Laissez les deux croître jusqu’à la moisson ! ».1/^., XIII. 24-30.

(( Le Royaume des cieux est encore semblable à un filet qu’on jette à la mer et qui ramasse î^des pnjssonsj cle tonte sorte : quand Je filet est rem[)li, on le tire sur le sable, on s’assied et l’un recueille les bons dans des vases ; les mauvais, on les rejette au dehors. » Ml., xiii, 47-411,

260. — Cette largeur d’accueil entraînera des tlif-Ucultés de tout ordre : faux prophètes au dedans, prédicateurs sans mandat ou sans courage, dont la conduite dément la profession, persécutions violentes ou sournoises. Car la force ne sera pas toujours, il s’en faut de beaucoup, au service du droit. C’est l>armi ces épreuves que le Royaume de Dieu grandira, c’est à surmonter ces dilïîcuUés qu’il se fortifiera ; il s’épurera au creuset de ces persécutions :

tf Gardez-vous des faux prophètes qui viennent à vous vctus en brebis, et au dedans sont des loups ravisseurs. Vous les reconnaîtrez à leurs Iruits… Chacun de ceux tjui me disent : ’Seigneur, Seigneur’ ! n entrera pas [déliniiivement ] dans le Royaume des cieux, mais bien celui qui

: icconiplira la volonté de mon Père qui est aux cieux. En

i€ jour-là fdu Jugement] beaucoup médiront : ’Seigneur, ï>eigneur, n’avons-nous pas porté la parole en votre nom ? N’avons-nous pas, en votre nom, chassé les démons ?… Et alors je déclarerai en leur présence : (( Je ne vous ai jamais connus. Loin de moi, artisans d’iniquité. » Mf., vii, 15, 21-24.

« Voici que je vous envoie comme des brebis au milieu

des loups.’Ils vous mèneront devant les conseils et vous fouetteront dans leurs synagogues…) Mt.^ x, IG, 18.

a On vous induira en tribulations et l’on vous tuera, et vous serez en haine à tous les peuples à cause de mon nom… » Mi., XXIV, ï).

S61> — Ces sombres perspectives ne doivent pas faire perdre cœur aux disciples : Jésus n’abandonnera pas les siens. Son exemple les réconfortera au moment de l’épreuve. Il sera présent par une vertu au milieu des plus humbles groupes priant en son nom. II se donnera réellement aux siens, comme un aliment spirituel et un pain vivifiant, et cependant une large effusion de l’Esprit consolateur, méritée et provoquée par Jésus, rappellera, rendra intelligibles aux liilèles les leçons du Maître, en allé pour un temps quant à sa présence sensible. D’admirables fruits de foi lumineuse et de patience indomptable s’ensuivront :

« Je vous le dis encore : si deux d’entre vous s’acfiordent

sur terre touchant la chose qu’ils demandent, cette cliose leur adviendra de par mon Pêie quî est aux cieux. Car là où sont deux ou trois rassembles en mon nom, là je suis, au milieu d’eux, n Mt., xviii, 19-J1.

« Vous ne ni’avez pas choisi ; mais moi je vous ai choisis, 

et je vous ai établis afin que vous alliez, que vous

portiez du fruit et que votre fruit demeure… Le serviteur n’est pas plus grand que son maître : si le monde vous hait, sacbez qu’il m’a hai avant vous.., s’ils m’ont persécuté, ils vous persécuteront ; s’ib ; ont gardiî ma parole, ils gui’d' ront la vôtre..Mais tout cela, ils vous le feront ; i cause de mon nom… Quand viendra le Conseiller que, de par mon P<’re, je vous enverrai, l’Esprit de vèriîé qui procède du Ft-re, celui-lÀ témoignera pour moi. » Jo, , xv, 16, Jti-22, 2H-2 :.

« Je vous ai dit ces choses étant parmi vous : mais le

Conseiller. l’Espiit saijit que le Pure enverra en mi.n nom, celui-là vous enseignera toute chose et vous rappellera tout ce que je vous ai dit.) Jo. ^ xiv, 25-27.

« La femme, quand elle enfante, a de la peine, car son

heure est venue, mais quand le petit enfant est né, elle ne se souvient plus de son travail, à caut-c de la joie : un homme est né au monde ! Vous aussi maintenaut, vous avez de la peine, [mais] de nouveau je vous reverrai et votre cœur se réjouira et votre joie, nul ne vous Tarruchera. » Jo., xvi, 21-2 ; ^.

« Je ne prie pas seulement pour ceux-ci, mais pour ceux

tiui croiront en moi par le moyen de leurs paroles, d

Jn., XVII, 20.

« Je suis le pain vivant descendu du ciel : si q^lelqI^un

mange de ce pain, il vivra éternellement, et le pain que je lui donnerai est ma chair LimmoléeJ pour la vie du monde. " Or les Juif » se disputaient entre eux, disant ; li Gomment cet homme-ci peut-il nous donner sa chair à manger ? » Jésus leur dit donc : « En vérité, en vérité, je vous le dis, si vous ne mangez la chair du Fils de l’homme et si vous ne buvez son sang, vous n’aurez pas la vie en vous… Ma chair est une vraie nourriture et mon sang un vrai breuvage. Qui mange ma chair et boit mon sang demeure en moi et moi en lui… » Ces choses, [Jésus] les dit en enseignant dans le synagogue de Cnpharuadm. Jn, vr, 51-60.

Jésus s’approchant leur adressa la parole et dit :

« Toute puissance m’a été donnée, au ciel et sur terre.

Allez donc et enseignez toutes les nations ; baptisez-les au nom du Père et du Fils et du Saint-Esprit, leur apprenant à garder tous les commandements’jue je vous ai doni : és. Et voici, je suis avec vous tous les jours jusqu’à la consommation du siècle J^[)résent » J//., xxviii, 18-20.

36â. — Mais en plus de cette présence, invisible encore qu’elllcace, le Maître se sui’vivra par des liomuies choisis à cette lin : il leur communique ses pouvoirs d’enseignement et de pardon, il les investit de son autorité. L’unité de l’immense édilice spirituel ainsi constitué sera assurée par l’unité du fondement ; fondement visible à la fois et immortel comme l’éditice lui-même. Ce rôle est dévolu à Pierre, qui ne mourra pas plus que la fonction qu’on lui confie ; Pierre, dont le nom symbolise la stabilité robuste contre laquelle les puissances de mal se déchaîneront sans prévaloir.

(( Qui vous écoute m’écoute et qui vous méprise me méprise : qui me méprise, mépi’ise celui qui m’a envoyé. » Lc, x, 16.

« Qui vous accueille m’accueille : qui m’accueille, accueille

celui qui m’a envoyé. » il//., X, iO.

t( En vérité je vous le dis, tout ce que vous délierez sur terre sera délié dans le ciel, et ce que vous lierez sur terre sera lié dans le ciel. » J/i., xviii, 18.

(( [Père], comme vous m’avez envoyé dans le monde, moi, je les envoie dans le monde.)) Jo., xvii, 18.

Il leur dit derechef : « Paix à vous. Comme mon Père m’a envoyé, je vous envoie. » Ce disant, il souilla sur eux et Uiiv dit : « Recevez l’Esprit Saint. Ceux auxquels vous remettrez les péchés, ces péchés leur sont remis, ceux auxquels vous les retiendrez, ils sont retenus.)) /", xx, 21-23.