Page:Adhémar d'Alès - Dictionnaire apologétique de la foi catholique, 1909, Tome 2.djvu/650

Cette page n’a pas encore été corrigée

1287

JESUS CHRIST

1288

elle n’était au fond qu’un développement très légitime de l’indispensable dévotion au Verbe incarné.

D’une façon générale, on peut dire que, lorsque les Jésuites ont paru dans l’Eglise, la grande ellloreseence de ce qu’on appelle les « désotions » durait déjà depi’is trois cents ans.

La piété chrétienne, immuable dans son fonds, n’est pas immuable dans ses formes extérieures. Purement liturgique et symbolique dans le Laut moyen âge, elle était devenue auxin* siècle plus scolastique et plus doctrinale. Mais bientôt, sous l’influence des ordres mendiants, les cultes affectifs et mystiques de la Passion, de l’Eucharistie, de la Sainte Vierge, sans rompre leurs attaches tra<litionnelles, liturgiques, dogmatiques, avaient tendu à se développer à pari. Et, à chaque tournant de la piété, l’art avait pris une orientation nouvelle (Voir E. Mâle, L’art religieux du XIII’siccle, Paris, 1898 ; L’art religieux de ta fui du moyen tige, 1908).

Il y eut des exagérations, par où cette piété du moyen âge finissant prêta le flanc aux accusations des novateurs. L’ignorance aidant, les « dévotions » coururent le risque d’être noyées dans la superstition. Le rôle des Jésuites (et des autres) fut alors de les défeiidre dans ce qu’elles avaient de légitime, de mettre plus en lumière leurs bases dogmatiques (SuAREz, sur la Sainte Vierge, dans son De Mysteriis i’iiæ Christi), de les présenter pour ce qu’elles sont, la fleur vivante et féconde de la doctrine, d’en faire les auxiliaires de la vie chrétienne et de les protéger contre les exagérations compromettantes. Si, dans l’action des Jésuites, en pareille matière, les protestants et les copistes de Miebelet voient outre chose, c’est qu’ils ont des « dévotions catlioliqucs » une notion absolument inexacte.

En un mot, l’action des Jésuites dans l’Eglise a été. par les historiens, exagérée et dénaturée. Exagérée, car on les a faits plus puissants et plus influents qu’ils n’étaient. Dénaturée, car on leur a prêté l’iniliative de mouvements qui avaient coumicncé bien avant eux. Ce qui est vrai, c’est que, le plus qu’ils ont pu, ils ont suivi l’imimlsion venue de Rome. Ils ont cherché à y subordonner leur action. C’est là ce qui fait la véritable unité de leur histoire. C’est ce qui donne la clef de presque toutes les attaques dont ils ont été l’objet.

BiBLioGRAi-niE SOMMAIHE. — Les ouvragcs marqués d’une astérisque sont en cours de publication.

I. — Aug. cl.. de Backer, S. J., Bibliothèque des écrivains de la C. de J., 3 in-f°, iSOg-iSyG ; C. Sommervogel, S. J., Hihliothi’que delà C. deJ., loin-^ », 1890-1909 ; A. Carayon, S. }., Bibliographie historique de la C. de J., in-’i", 186/1.

II. — Tkxtiîs. — * Monumenta hislorica Societatis Jesu, Madrid, 18y^ ; S. Ignace, Exercitia spiritualia, édit. du P. lioothaan, 1831 ; Constitutiones Soc. Jesu, hispanice et latine, f, Madrid, 1893 ; Epislolae, 12 vol. (.Vo «. hist. Soc. Jesu), 1903-1912 ; fnstifulum Soc. Jesu, 2 in- : î°, Rome, 18C9-1870 ; Pæhtler, Hatio studiorum et Institutiones scholasticae Soc. Jesu, 4 in-8°, dans les Monumenta Germaniæ pædagogica, Berlin, 188, ’)-189.5.

III. — Histoire. — D. Bartoli, S.J., Histoire de S. Ignace (1650). traduction J. Terrien, 2 in-S", Lille, 1893 ; A. Brou, Saint François-Xavier, 2 in-S", Paris, 191a ; P. Suau. Saint Vrançols de Borgia, in-80, Paris, 1910 ; Orlandini,.Sncchini, Jouvancy, Cordara, Ilistiiriæ Socictatis Jesu, Pars prima… part secunda, etc., I()15, 1620, 1622, |652, 1661, 1710, i^-’io, 1899, in-folio ;.V. Carayon, S. J., Documents inédits surla C. c/e./., 1 863- 1886, 23 vol. ; Cretineau-Joly, Hist. de la C. de J., 1861, 6 vol. in-S" ;

  • A. Astrain, Ilistoria de la C. de J. en la Asistencia

de Espana, Madrid, 1902, etc. ; ’B. Duhr, Gescliichte (ter Jesuiten in den Landen deutscher Z » n^e, Fribourg, 1907, in-8° ; ’H. Fouqueray, H. de ta C. de J. en France, Paris, 1910, in-S" ; *ï. Hugues, Ilistory of tite Soc. of Jésus in Aorth America, Londres, 1907, in-8° ; Tacchi Venluri, Storia delta C. di J. in y< « /ia, Rome 1909, in-80 ; ’A. Kroess, Geschichte der Bôliniischen Provinz… Opiz. 1910, in-8° ;

  • J. Burnichon, La Compagnie de Jésus en France,

Histoire d’un siècle, 1811-t9li, t. I", Paris, 191/1, in-8°.

Sur le livre de Boehmer, Le.s yés » ifes, traduction de C. Monod (1909). voir les articles de Castillon (Etudes, 20 janvier 1910)et J. Brucker (20 déc. 19 10. 20 août 1912).

IV. — Antijésuitisme. — Voir dans la Bibliographie de Carayon, pp. 387-587. la liste des satires jésuitiques et celle des apologies. Les plus célèbres de ces pamphlets, parmi ceux qui ont été écrits en fiançais, sont les suivants : Plaidoyé (sic) de M. Antoine Arnauld… 169/4 ; Et. Pasquier, Le Catéchisme des Jésuites, 1602 ; B. Pascal, Les Provinciales. 1656-1657 (voir les éditions U. Maynawi et Molinier) ; La morale pratique des Jésuites (16691695) dans les œuvres d’Arnauld, Lausanne. 1776. t. 82 ; [Gazaignes]. Annales de ta Société des soidisant Jésuites, Paris, i-^ûti-i’j&ij.ltin-li ; LaChalotais, Compte rendu des Constitutions des Jésuites. 1762 ; Miclielet et Quinet, Les Jésuites, in-8°, 1843.

. — Dih’ENSE DES JÉSUITES. — Cr.DanJel, Entretien S de Cléandre et d’Eudoxe sur les Lettres du provincial, lôy/i ; de Ravignan, de l’Existence et de l’Institut des Jésuites, Paris, 1844. in-S" ; A. Cahour, Des Jésuites, par un Jésuite, 2 in-12, Paris, 1844 ; B. Duhr, Jesuiten fahetn, Fribourg, 4’édit. 1904, " A. Brou, La Compagnie de Jésus (collection Science et Uetigion, Paris, 1903) et Les Jésuites de ta Légende, 2 in-12, Paris, 1906-1907 ; U. Maynard, Les Provinciales et leur réfutation, 2 in-8°, 1851 ; Pilatus (Naumann), Der Jesuilismus, Ratisbonne, 1905, in-8’ ; etc. Alexandre Brou, S. J.


JÉSUS CHRIST — Sommaire. — Introduction. I. — But et extension de l’article, numéro i ; Présupposés de philosophie et de méthode, 2-7.

2. — Les sources de l’histoire de Jésus :

.V. — Sources non chrétiennes, 8 ; païennes, 9-10 ; juives, 1 1 ;

B. — Sources chrétiennes, non canoniques, 12-13 ; canoniques : 14 : Paul, 15-16 ; les évangiles synoptiques, 17-81 ; l’évangile de Jean, 82-88.

3. — La question préalable : l’existence historique de Jésus, 89-42. Caractère du présent travail, 43. Bibliographie, 44-46.

Chapitre Ier : Le milieu évangélique. Généralités, 47-48.

1. — L’état politkiie du monde juif : la Dispersion, 49-55 ; Israël en Palestine, 56-59.

2. — Le milieu social : les Classes et les Castes, 60-64 ; Hérodiens et Zélotes, 61-62 ; Esséniens, 6364 ; Sadducéens et Pharisiens, 65-67.

3. — Le milieu intellectuel :

A. — Les Sources, 68-70 : littérature historique et sapientielle, 69 ; les Aixicalypses, 70. Résumé, 71.

B, — Les notions maîtresses : le Règne de Dieu, 72-76 ; le Messie, 77-80.