Page:Adhémar d'Alès - Dictionnaire apologétique de la foi catholique, 1909, Tome 2.djvu/605

Cette page n’a pas encore été corrigée

1197

JANVIER (LE MIRACLE DE SAINT)

1198

de vertu, se sont prêtés à un acte iiialhonnole, sans qu’aucun d’eux ail voulu dénoncer la fraude. Ce serait, eouiuie dit Alexandre Dumas, plus miraculeux que le miracle. Il sullit du reste d’assister même une seule fois à la cérémonie du miracle, où tout se passe puliliqueiiicnt, avec la plus grande siiuplicilé, devant des gens tout rapprocliés du reliquaire avec les yeux obstinément fixés dessus, pour être certain que la fraude n’existe juis.

L’aU’aire, iuipro[iremeiit dite de Championnet, que les [lartisans de la supercherie invoquent parfois et dont le fond est vrai, ne démontre nullement qu’il y ait eu supercherie ce jour-là, 4 mai i^Gy (cf. Jteviie pratique d’Apologétique àiibari iyio, p. t38suiv.).

Ejlet métupsycltique ? — Les Annules des Sciences pschiqU(’s de juillet et d’noùl 1909 ont émis — très timidement — l’hypothèse que l’augmentation du volume dans rani[)<)ule close pourrait peut-être être un ell’et d’apport et sa diminution un effet d’cxport, c’est-à-dire qu’en cas d’augmentation, le sang des parentes invisihlement passerait de leur corps dans l’ampoule et en cas de diminution reviendrait de l’ampoule dans leur corps — toujoiu-s d’une manière invisible… Je laisse au lecteur le soin d’apprécier.

li^ll’et purement physique ? — Il paraît bien dillicile d’admettre que le miracle de S. Janvier est un elTet purement physique depuis les deux expériences scientifiques qui ont été exécutées sur la substance et sur le reliquaire, à savoir l’analyse spectrule de cette substance et la pesée du reliquaire avant et après augmentation du volume. Je vais les décrire.

Analyse spectrale. — L’expérience scientilique à laquelle on donne le nom d’analyse spectrale, est fondée siu" la propriété qu’ont les subsl.Tnces colorées, traversées par un rayon lumineux, d’absorber une partie du spectre solaire sur lequel elles projettent des bandes noires, dites bandes d’absori)tion, dont le nombre, la position, la largeur et l’intensité varient avec la nature de la substance observée. Chaque substance a ainsi ses bandes propres, caractéristiques, qui la font reconnaître sur le chauqi. Ainsi les bandes du sang artériel sont au nombre de deux : l’une placée dans le jaune, l’autre dans le vert.

Or le 26 septembre 1902, la substance de S. Janvier fut observée minutieusement et longuement par MM. Sperindco et Januario, ce dernier professeur de chimie à l’Université de Naples, en présence de quelques personnes, à l’aide (l’un bon spectroscope. Elle donna les deux bandes du sang artériel, sans qu’il restât le moindre doute dans l’esprit des expérimentateurs.

L’ampoule, indubitablement, contient donc du sang. Mais n’y a-t-il que du sang ? Car il suffit de quelques éléments sanguins mêlés à un liquide pour qu’apparaissent au spectroscope les bandes d’absorption caractéristiques de cette substance.

L’analyse spectrale n’a pas prouvé que l’ampoule ne contient que du sang, mais elle a prouvé qu’elle on contient au moins beaucoup. La preuve en est ilans la couleur très foncée du liquide de S. Janvier. L’analyse donna le spectre pur du sang artériel, ce qui prouve que le seul colorant contenu dans le liquide, c’est du sang ; or, comme ce liquide est fortement coloré, au point que les expérimentateurs furent forcés de l’observer, non point à travers sa niasse, trop sombre pour laisser jiasser le moindre rayon lumineux, mais à travers la couche très mince qui reste sur les parois intérieures de rami)onle quand on incline le reliquaire, il s’ensuit que le liquide contient, au moins, beaucoup de sung (cf. Re^ue du clergé français du 15 juin lyio, p. 737-8).

Ces résultats sont confirmés par les observations très sagaces faites par le P. Silva, de la Civilià

Ca^/o/(c « , en septembre 1 904. LePère ayant longuement, durant huit jours consécutifs, examiné la substance en la conq)arant à une masse de sang de bœuf qu’il avait apportée à la cathédrale et placée dans les mêmes conditions, affirme que cette substance est bien du sung(c.{. Cii’illà Callolica du 2 septembre iyo5).

La liquéfætiun de ce sang, répétée environ dix mille fois depuis plus de cinq siècles et qui se répète encore, est physiquement inexplicable : on sait, en ell’et, que le sang ordinaire, une fois coagulé, n’est pas liquéfiable — sauf par certains réactifs (liimi(iues et une fois seulement, parce que ces réactifs le décomposent et ne lui permettent pas de se coaguler de nouveau à la température ordinaire, ni par suite de se liquéfier une seconde fois. La liquéfaction du sang napolitain est donc en contradiction avec les données les plus certaines de la physique. Tels sont les résultats et conséquences de l’analyse spectrale.

Pesée du reliquaire. — Il fut pesé en 1902 avec l’ampoule presque pleine, après augmentation du volume, puis avec l’ampoule à moitié environ après diminution. Les balances de précision dont s’était servi M. l’abbé Sperindeo révélèrent d’une pesée à l’autre une différence en moins de 26 gr. 99, correspondant à une diminution de volume de 23 ou 24 centimètres cubes. La pesée, renouvelée deux ans plus tard par le P. Silva, donna des résultats analogues.

Or on sait de science certaine qu’une masse déterminée de matière, sang ou autre, ne peut augmenter de poids à moins que de nouvelles molécules ne viennent s’y ajouter, ni diminuer de poids, à moins qu’une partie des molécules qui le composent ne vienne à s’en détacher.

Mais ici la matière est contenue dans une ampoule perpétuellement close qui ne laisse rien pénétrer, rien échapper. Et pourtant son poids varie avec son volume : phénomène inexplicable i>bysiquement, plus inexplicable encore que la liquéfaction ! …

Je laisse au lecteur le soin de conclure, ufe bornant à placer sous ses yeux les procès-verbaux de la pesée.

I. — L’anno millenovecento due, il giorno undici maggîo, aile ore tredicie mezza nella R. Cappella del Tesoru » ii S. Gennaro a ^sapol), conveniiDUjo per atcune espcrienze tenuiche sul sangue di S. Gennaro. Finite le quuli si voile pesare la teca intera contenente il prezioso san^ue con rampolla quasi piena.

L’operazione fu eseguita suH’altare maggiore con una bilnncia di pi-oprietà del prof. Sperindeoe con pesi da lui onche portati.

Il metodo tenuto fu quello délie doppie pesute : mellemmo la teca in una coppae nell’altra una chiave grande, un allra piccolu, pallini di piou>boe carta per dare il perfelto êquilibi-io al giogo. Tolta poi la teca, si sosliluirono pesi campionî. tutti rigorosamente boUati, corne la bilancia stessa ; e si ebbe il peso complessivo di un cliilogranimoe quattordici grammie nove decigranimi (1 kg. 0149).

Qucï^to fu visto da noi soltoscritti cd accertalo. l’atlo a.Napoli, ol gcnnaio IfUl. Firinati : Piof. Gennaro Sperinuko, doltore inEsica ;

.^lons’. Luigi Cahacciolo m Torcbiarolo,

Prelato Decano dol Tesoro di S. Gennaro ; .Mons’. Michèle Car.i : ciolo di Torchiakolo,

Pcelato del Tesoro di S, Gennaro ; Custode Tesoro : Giovanni Cabhetto.

II., — L’anno millenovecento due, il giorno *26 settembre alIeoiclT, iiella Catledialc di Napoli propiiamente in una stanzetta dictro l’allare raaggioie, fu pesala la teca di S. (iennarOjCon il prezioso sangue, nelle stesse condizioni in cui tu fîitta l’esperienza nell’undici mnggio dell’islesso anno. La bilancia fu quella del Liceo arcivescovile di Napoli con la base, ! a quale fu prima resa orizzontale mercè vitie livella.