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FRAXC-MACONA’ERIE

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ment exclus. (On cite à ce sujet, l’exemple de laloge l’Anglaise, n° 20/1, à l’Or.-, de JSordeaus, dont tous les membres volèrent le 3 mai 17^6 la non-admission des Juifs.) Ragon et d’autres écrivains après lui parlent d’un certain Elias Aslimole, antiquaire anglais et juif, qui aurait introduit l’a hermétisme » dans les compagnonnages du xvii* siècle ; or Ashmole était si peu juif qu’il présida la Ligue catholique de Londres et fut inhumé dans une église catholique. D’autres personnages qui jouèrent auxviii" siècle un rôle philosophique assez considérable : Adam Weishaupt, Wolf.Martinez Paschalis(ou mieux Don Martines de Pasqually), Giuseppe Alesandro Balsamo dit Caglioslro, n’étaient pas plus juifs qu’Ashmole. (La Franc-Maçonnerie démasquée, n° di loaoûl 1910, en a donné des preuves certaines ; voir aussi le n’du 10 décembre igo6, art.de M. G. Bord, et le Livre de V Apprenli, p. 30.) Encore au xx’siècle, la pluiiart des loges refusent leur accès aux Juifs ; même en France, les FF.’, s’en délient et les repoussent souvent à cause de leur encombrante audace : dans les loges où ils pénètrent, ils ne tardent pas en effet à se rendre maîtres des charges et de l’inlluence.

Pourtant, ils ont mille moyens d’imposer cette influence — au besoin du dehors, — et nous constaterons (paragr. Xlll) les progrès de leur hégémonie intellectuelle, prélude de la domination universelle qu’ils se croient appelés à exercer un jour. La pénétration croissante de la Kabbale dans les sectes occultes n’a-t-elle pas arraché à un occultiste bien informé M. DoiNEL (voir plus loin paragr. Xlll) ce douloureux cri d’alarme : « L’action juive, l’inliltration juive, la haine juive ! Que de fois, j’ai entendu des francsmaçons gémir de la domination que les Juifs imposent aux loges, aux ateliers philosophiques, aux conseils, aux Grands-Orients, dans tous les pays, à tous les points du triangle, comme ils disent, sur toute l’étendue du vaste monde ! Il ne m’appartient pas dedéuiasquer cette tyrannie au point de vue politique, ni au point de vue linancier. Mais dans la pensée de Satan, la Synagogue a une part immense, prépondérante. Il compte sur les Juifs pour gouverner la maçonnerie, comme il compte siu’la maçonnerie pour détruire l’Eglise de Jésus-Christ… Depuis la Révolution, les Juifs ont envalii les loges. L’envahissement a été prog^ressif. Il est complet. La Kabbale a été reine dans les loges secrètes. L’esprit juif a été roi dans les ateliers sjinboliques. Aux savants, la Kabbale ; aux ignorants, l’esprit juif. La Kald>ale dogmatise et fait de la métaphysique, la métaphysique de Lucifer. L’es[)rit juif dirige l’action. Et dogme juif comme esprit juif, théorie connue réalisation, tout cela est dirigé contre l’Eglise catholique, ap<)stolique et romaine, contre elle et seulement contre elle, et contre son chef visil)le le Pajje, et contre son chef invisible le Christ. Cruciliez-le I Crucifiez-le ! » (Voir Les Infiltrations maçonniques, dans l’IC^lise, par l’abbé Emmanuel Barbie », pp. lai 122.)

Si donc l’origine juive de la Franc-.Maçonncrie moderne ne nous paraît pas, comme on va le voir, historiquement démontrée, il faut tout de même avouer qu’aujourd’hui, la puissance juive tend à asservir à ses lins la puissance maçonnique, comme si elle en était la créatrice et comme si la « conjonction » de ces deux puissances était l’aboutissement normal des antiques prétentions et des haines séculaires du peuple déicide.

IV. La fondation de la maçonnerie moderne.

A la lin du xvii’siècle, la maçonnerie co//^ « /r/ ?/ie

anglaise se plaça, selon une coutume probablement ancienne, sous la protection du roi. Glillaumk III

d’Orange (initié vers 169^) présida ainsi, à Hampton Court, plusieurs assemblées de loges. Sur son ordre, en 1O94, celles-ci rédigèrent leurs « anciens devoirs et statuts », publiés plus tard par Krauss et traduits par Daruty. De ce document capital, — l’un des seuls qui nous renseignent sur l’organisation de la Franc-Maçonnerie opérative, — il résulte ciue les

« frères ji de la corporation comprenaientdes a maîtres

», des « compagnons » et des « apprentis » ; qu’il y avait à l’entrée une « initiation » ; qu’il fallait a garder lidèlement le secret » vis-à-vis des profanes et que les maçons anglais votaient par tête pour tout ce qui concernait leur profession. (Voir G. Bonn, La Franc-Maç. en France, p. 48 et suiv. et Teder, Revue liirani, mai et juillet 1908.) Retenons ces statuts qui. modiliés et augmentés, servirent de base à ceux delà maçonnerie siiéculative.

Celle-ci était déjà en gestation, grâce à une double iniluence, poiilique et jJnlosopluquc.

a) De même qu’en Allemagne, lors des élections d’enii)ereursou lorsdes guerres de religion, de même qu’en France, lorsque Louis XI voulut conquérir les Flandres, les partis avaient recherché l’appui des gildes ou cori)orations, seuls groupements populaires riches et puissants, de même en Angleterre, lorsque s’engagea la lutte entre les Stuarts et le Parlement, ])uis entre les Stuarts et la Maison d’Orange ou celle de Hanovre, les partis politiciuescherchèient, à 1 aide des jreomasony, à provocjuer ou à simuler des manifestations nationales. De Jacques I" à Charles III, les Stuarts usèrent de ces moyens. Chose plus grave, plus pernicieuse, ils introduisirent l’organisation maçonnique dans les régiments pour en faire des partis politiques. Dans les loges militaires, conm :e celles îles régiments écossais et irlandaisqui débarquèrent en France en 1689, la hiérarchie maçonnique, établie par le ote de tous les « frères », 1 reni])orlait sur la hiérarchie des grades ; les cadres militaires n’étaient plus que les agents d’exécution des cadres maçonniques, pouvoir directeur. Cet « égalitarisme » engendrait déjà une philosophie qui devait faciliter la fusion des maçonneries spéculatives jacobile et orangiste, fusion que hâta, sans l’accomplir encore, la défaite des Stuarts.

/) Nous avons vu que Jean Valentin Andréa, abbé d’AoEESBERG (1586-1654), avait fondé malgré lui l’Ordre des Rote-Croix. Christian Rose-Croix, héros de ses romans Fania l’^raternilatis et Iléfornuition unifcrseUedii monde entier, était eenséavoir retrouvé un secret pouvant faire le bonheur de l’humanité, et avoir fondé un collège secret (ou loge) ayant pour but la bienfaisance, rintcinationalisme, l’établissement de la vraie morale et de la vraie religion. Ces billevesées (où l’on retrouve d’ailleurs l’écho des doctrines hétérodoxes dont nous avons parlé), furent |)rises au sérieux par des théoriciens dont se moqua Andréa, mais qui n’en fondèrent pas moins, sur le modèle de ses collèges secrets, en Allemagne et en Angleterre, de réelles loges de Rose-Croix. En 1650, elles étaient solidement organisées à Londres ; leur principal chef était Elias Ashmole (161’ ; -1692), le « Mcrcurioj)hile anglais ><, fondateur d’une société ayant pour but de bâtir le temple de Salomon, temple idéal des sciences, imité de ceux qu’a aient imaginés MovuA(l’topia)eliicon(La Aouvelle Atlantide). Cette nouvelle société, qu’Ashmole obtint de réunir dans le local des Francs-Maçons, devait fournir à la maçonnerie la légende symbolique du r<-m|de de Salomon et sans doute avissi la légende alchimique d’IIirnm. De plus, c’est sous son iniluence ipie les secrets du uu-ticr de constructeur fournirent la légende des secrets de la maçonnerie siu’culative, et que furent imaginées les cérémonies initiatiques des ditïé-