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du pontife, Bonitho, dans les ilonumenta Gregofjafia,

! 865. Le huUaire du pape Calixte II a été

édité par U. Robert, 2 v., 18gt. — On trouvera le texte des conventions et concordats passés entre les papes et les empereurs dans L. ^^’EILA^r>, Constituliones et acia publica imperatorum et regum, t.I, 1893 (série in li" Ae ?> Monumenta Germaniae). — Dans la même série des Moniimenta, sous le titre de LiheUi de lile imperatorum et pontijicuin sæculis XI et XII conscripti, 3 vol., 1891-’^, sont réunis les ouvrages de polémique, traités, pamphlets, composés par les tenants des deux partis, en particulier le « Li’ber gratissimus » et la « Diseeptatio synodalis » de Pierre Damien (aussi MiGNE, t. CXLV), les LibrillI adversus siinoniacos du cardinal Humbert (aussi t. CXLIII), le De persecutione Ecclesiæ OM Ad amicum de Bonitlio (aussi Jaffé, Mon. Gregor.), les livres d’Ives de Chartres (Migne, t. GLXIl) et les opuscules de GeofTroi de Vendôme (t. GLYl) relatifs aux investitures, etc.

— Les sources de l’histoire de Henri IV et de Henri V, qui intéressent la querelle des investitures, sont réunies dans la série in-f " des Scriptores des Montimenta Germaniue : voir en particulier les An nales de Lambert de Hersfeld (t. V), les Chroniques d’Ekkehard, deSigebertdeGembloux (t. VI). La vie de Louis le Gros, par Suger (édit. Molinier, iSS’j), renferme, au point de vue pontifical et français, bien des renseignements intéressants sur le conflit allemand. Les notices du Liber Ponlipcalis de Pierre Guillaume, sans grand intérêt jusqu’à Pascal II, sont d’un contemporain à partir de ce pontificat (édit. L. DrcHESNE, t. II, 1892).

2° Omn-ages à consulter. — A. Scharnagl, Der llegriff der Investitur in den Quellen und der Litteraiur des Investiturstreiies, 1908 ; Imdart de la Tour, La polémique religieuse à l’époque de Grégoire VII, dans les Questions d’histoire sociale et religieuse, 1907 ; — Les élections épiscopales dans l’Eglise de France, du txe au-au’siècle, 1891 ; MiRRT, Die Publizistik im Zeitalter Gregors VU, 18918 ; A. SoLMi, Statoe chiesa secondo gli scritti politicidn Carlomagno fino al concordato di li^orms. igoi ; J. DE GuELLiNCK, La littérature polémique durant la querelle des Infestitures (R. des Questions hist., igiS) ; EsMEiN, I.a question des investitures dans les lettres d’Yves de Chartres, 1889 ; Hepelk, Histoire des conciles, trad. nouvelle avec commentaires de dom Leclercq, t. IV, 2" partie, 191 I et t. V, i’ « partie, 1912 ; W. Maktens, Ileiurich IV und Gregor VU, 188’j ; abbé O. Delarc, Saint Grégoire VII et la réforme de l’Eglise au XI’siècle, 3 vol., 1889 ; U. Robert, Histoire du pape Calixte If, 1891 ; W. LSIke, Hugo von Die und I-yon, 1898 ; L. CoMP.viN, Etude sur Geoffroi de Vendôme. 1891 ; Gauchie, La querelle des investitures dans les diocèses de Liège et de Cambrai, 2 vol. I 890-1 ; Dantzer, La querelle des investitures dans les évéchés de Metz, Toul et Verdun, dans les Annales de l’Est, 1902 ; Zeller, Histoire d’Allemagne, t. III, 18’ ; 6 ; Meyer von Knonau, Jahrbiicher, unter Heinrich IV und V, 1 8go-4 ; M. Schmitz, Der englisch Investiturstreit, 18815.

E. Lbsnb.


IRAN (RELIGION DE L’). — On n’essayera pas ici d’exposer complètement le système religieux des Perses. Il paraît plus conforme au l)Ut de ce diclicmaaire de discuter l’influence que leur religion a pu exercer sur la religion des Israélites et sur son dévelop ])erænt depuis la fin de la captivité de Babylone. Nous insistons à dessein sur cette date, car, s’il était question d’une influence des Perses sur les Israélites

à une époque antérieure, il nous suffirait de renvoyer à l’article décisif de Mgr de Harlez dans la Revue biblique(La Bibleet l’AvesIa, 1896, p. 161-i’ ; 2).

Depuis quelques années, la position est sensiblement déplacée. Les ouvrages de Stave (i’eber den Einfluss des Parsismus anfdas Judentum, 1898), de Ghevne (Origin of the Psalter, 1891). de Soukrblom (La vie future d’après le Mazdéisme, 1901), de BÔKLEN (Die Vertvandtschaft der jiidisch-christlichen mit der Parsischen Eschatologie, 1902), de Bousset (LJie lieligiiin des Judentums, etc., igo3), ne parlent plus d’une influence du Parsisme sur les anciennes histoires d’Israël, telles que la création, le premier homme, le paradis, le déluge. Leur point de contact est évidemment en Babylonie. Mais on n’avait jamais autant insisté sur les ressemblances qui lient le Judaïsme à la religion de Zoroastre. Indiquons dès maintenant les objets du litige.

On remarque d’abord que le Judaïsme et le Parsisme sont les seules religions de l’antiquité qui possèdent un canon de Saintes Ecritures : d’un côté la Bible, de l’autre l’Avesta.

Le dieu des Perses est celui qui approche le plus de celui des Juifs. Il est créateur, presque spirituel, et spécialement Dieu du ciel. Comme l’expression

« Dieu du ciel » apparaît dans la Bible surtout à

l’époque persane, on se demande si ce n’est pas un emprunt.

Il est vrai qu’au dieu suprême des Perses, Ormazd, est opposé un principe mauvais qui lui dispute l’enipire. Mais on croit remarquer que le Judaïsme, à la difTérence de l’ancien Israël, incline vei>s une conception du monde voisine du dualisme, Satan et ses suppôts étant partout les adversaires du règne de Dieu.

Les deux principes du bien et du mal sont, chez les Perses, entourés d’une armée qui a ses chefs au nombre de six. On observe aussi cliez les Juifs, à partir du retour de la captivité, une tendance marquée à grandir le rôle des anges, dont quelques-uns percent avec des noms propres, et les démons se dessinent aussi beaucoup plus nettement, entre autres Asmodée, dont le propre nom serait emprunté aux Perses. Quelques-uns de ces assistants d’Orraazd dans la lutte pour le bien sont plus que des anges ordinaires. Ce sont des conceptions abstraites, douées cependant d’une existence concrète, des personnes ou des hjpostases. Ne serait-ce pas le germe premier des hjpostases divines, la Sagesse, le Verbe, la Gloire, sans parler de celles de Philon, qui seraient, comme les Ameslias Spentas*, au nombre de six ?

Les Perses avaient les idées les plus fermes sur la rétribution qui attendait chaque individu dans l’autre vie. Ils croyaient à cette autre vie qui était le triomphe complet du dieu bon dans la résurrection générale des morts. Et c’est précisément à leur contact, prétend-on. que les Juifs entrent dans le domaine des spéculations eschatologiques et commencent à aliirmer la résurrection des corps.

Enfin, car nous ne voulons pas entrer dans le domaine extrabiblique de l’influence des idées persanes sur les Juifs talraudistes, d’où est émanée l’idée du royaume de Dieu dans Daniel, avec la figure capitale du Fils de l’homme ? Vôltkr (Der Menschensohn in Dan., vii, 13, dans Zeitschrift ftir die Neutest. Wissenscliaft, 1902, p. i^S) se demande si ce n’est pas encore un emprunt fait à la l’erse, et Geld-NEH insiste sur l’étrange ressemblance des Gnthas

1. Les tr ; iiiscrii>tioiis sont en géi]éral celles de Duriiiestetcr ; nous avons dû citer certains mots tantôt » ous la forme nvesliqnp, tantôt sous lu forme peldvie ou pnrsie ; l’ancien perse a aussi ses formes propres, Anahatn pour Anahila, etc.