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INSTRUCTION DE LA JEUNESSE

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W. lie Lapparent, M. Branly, M. Etiy^i’iie Vicaire, W AntLi’é, M. Fouet, M. Nau, JNI. llaiiioiiet, M. Uiiot, M. Colin, M. Uimssac, etc., etc.

(Ju’on me [laiclonnccetle longue et sèche émimératioii ! Elle était, je crois, nécessaire pour établir, aux ^(eux des personnes "pii en doutent encore, que nos luailres sont autre chose que Je lions préparateurs au service de lions jeunes gens ; luiil d’entre ceux qui .nous appartiennent, ou nous ont appartenu, siègent ï jirésenlcnient à llnslilul : MM. Bazin, Uouniic, et ilgr Ducliesne à l’Académie française ; Mgr Duchesne et ral)l>é Ulysse Chevalier, à l’Académie des inscriptions ; MM. Aniagat, Lenioine et Branly à l’Académie des sciences, dont hier encore Albert de Lappa1 en té tait secrétaire perpétuel ; M. H.}oy, à.l’Jcadéinie Jt’s sciences murales ; MM. Witz, Béchaux, Magnus de Spam, ligurcnt sur la liste des correspondants. Vraiment, les universités catholiques françaises ont -été et demeurent des foyers scientiliques chrétiens.

ft) Mission dcctrinale. — Pour travailler au ^iiaintien de la saine doctrine et donner aux calhol tiques la direction intellectuelle dont ils ont besoin au milieu des dillicultés de l’heure présente, nos instituts disposent de deux organes : les facultés de théologie, de droit canonique et de philosophie, les <ours publics sur les questions controversées.

Les facultés de théologie ont été les dernières fontlées ; Paris et Lyon ont attendu trois ans, Angers et Toulouse quatre ans. Les raisons, je les ai données jdus haut ; il faut y ajouter que les évoques estimaient i{ue les facultés de théologie de l’Etat, qui

« "xistaienl encore, pouvaient sulhre à la besogne

îipologétique et qu’ils craignaient, par-dessus tout, <le porter atteinte à l’organisation traditionnelle de leurs grands séminaires. Nos facultés libres de théologie ont été fondées parce que Rome l’a voulu

« l parce qu’elle a catégoriquement déclaré qu’elle

ji’accorderait pas, sans cela, l’institution canonique ^ux autres facultés. Kome estimait — et c’était, nouslavons vu, la pensée d’hommes éminents comme le P. Didon, celle aussi du P. d’Alzon, des 1872, celle de Mgr Pie, celle de Mgr Turiuaz dans sa belle lettre de 18-4, — que la faculté de théologie fst l’àuie de toutes les autres et qu’une université qui n’en a pas est un corps sans tête. Rome a fait <iussi ce qu’elle a pu pour assurer à ces facultés de théologie un auditoire ecclésiastique nombreux et â’égulier ; elle s’est heurtée à des habitudes trop invétérées, à certaines craintes respectables ; nous avons dû nous contenter d’un modiis vivcudi qui ne nous laisse, - sauf à Lille, — ((u’assez peu d’étudiants. Du moins, nous travaillons à faire de <’eux-ci une élite qui exercera son influence sur le clergé de chaque diocèse ; les grades qu’ils prennent chez nous sont une sérieuse garantie.

A Paris, les facultés canoniques ont, en trente-quatre ans, fait 1./174 auditeurs (bacheliers), 226 lecteurs (licenciés), 42 maîtres (docteurs) en théologie ; 687 auditeurs, 62 lecteurs, l’j maîtres en droit canon ; i.oSg auditeurs, 02 lecteurs, 13 maîtres en philosophie ; elles ont en outre décerné Il diplômes de langues sémitiques.

A Lyon, les mêmes facultés ont fait : en théologie 10 docteurs-agrégés, 83 docteurs, 29 licenciés ; en droit canonique, 5 docteurs-agrégés,.5 docteurs, log licenciés ; en philosophie, 1 docteur-agrégé, 3 docteurs, 16 licenciés. A Angers, 13 docteurs (avec thèse), 35 docteurs (sans thèse), 124 licenciés, 638 bacheliers en théologie. A Toulouse, en théologie io4 <locteurs, 236 licenciés ; en droit canonique, -26 docteurs, Cg licenciés ; en philosophie, -j docteurs, ^4 licenciés.

Une autre manière d’assurer le progrès des études ecclésiastiques irst le contrôle de l’enseignement des grands séminaires alliliés à tel ou tel institut et la formation des professeurs de ces établissements. C’est à cette lin qu’a été fondé à Paris, en lyo^, un Séminaire normal, dont les élèves suivent les cours de l’Institut catholi(iue et reçoivent en outre, de leurs directeurs, une éducation spirituelle et pédagogique appropriée. Ainsi, notre action, restreinte en elle-même, peut avoir une répercussion étendue.

Deux préoccupations nous dominent : fortifier chez nos étudiants qui, prcsipie tous, ont achevé leur temps de grand séminaire, les connaissances dogmatiques cl philosophiques qui sont à la base de tout le reste ; les initier aux méthodes du travail personnel, seientiljque et critique, qui seules leur permettront de faire besogne utile dans la lutte contre les erreurs contemporaines.

A ce dernier point de vue, Toulouse a ouvert la marche : Mgr Douais avait organise, à l’image des séminaires d’études des universités allemandes et de Louvain. une conférence des sources a’histoire médiévale, Mgr BatilFol y a ajouté des conférences d’ancienne littérature chrétienne et de critique des sources d’histoire ancienne de l’Eglise, dont il nous fait toucher du doigt le fonctionnement dans deux chapitres du livre que j’ai déjà cité, intitulés : Vie journalière d’un Institut catliolique et Séminaire d’histoire.

Ce qu’on a visé surtout, c’est un renouvellement des éludes scripturaires et des études historiques, en tant que sources de la doctrine, considérée scientitiquement :

« Crili(iue textuelle, critique littéraire, 

critique historique, dit Mgr BatifFol, nous avons à renouveler, non certes la doctrine issue de l’Ecriture, mais presque toute la présentation critique que nos anciens auteurs en faisaient. » Grâce à ce travail, les sciences qui ont causé la crise de la théologie deviennent autant de contributions pour le bénétice de cette théologie même.

Aussi bien est-ce dans le même sens que nous avons agi à Paris. Pour favoriser les études bibliques, nous avons fortifié notre école de langues orientales par une organisation meilleure des deu.x enseignements de l’hébreu et de l’arabe, et par la fondation des chaires nouvelles d’égyplologie, de copte, de langue grecque chrétienne, qui s’ajoutent aux chaires anciennes de syriaque, d’assyrien et d’éthiopien. Nous avons institué aussi une chaire spéciale d’histoire des origines chrétiennes.

Presque tous les professeurs ont joint à leur cours des exercices pratiques, explications de textes, dissertations, mémoires, examens de cas particuliers, etc.

Mais, comme la critique et l’érudition peuent conduire à faire oublier les principes et à n’envisager les choses que d’un point de vue historique, nous avons cru très nécessaire (et c’était d’ailleurs le désir du Saint-Père) de fortilier aussi l’enseignement philosophique et d’y faire participer le plus grand nombre possible de nos étudiants. Toutes nos universités catholiques ont fait effort en ce sens au cours de ces dernières années. Toulouse a quatre eliaires de philosophie : logique et métaphysique, psjchologie, critériologie et histoire de la philosophie, philosophie des sciences. Paris en a huit : introduction à la philosophie ; ontologie, théodicée, et histoire de la philosophie moderne ; logi((ue et Cosmologie ; morale générale ; liistoire de la pliilostqthie ancienne et de la philosophie médiévale ; sciences mathématiques et physiques ; biologie ; pédagogie et psychologie infantile. Les cours s’y répartissent sur trois années et un séminaire spécial, le Séminaire Saint-Thomas d’Aquin, y assure en même temps l’éducation ecclésiastique des futurs