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INSTRUCTION DE LA JEUNESSE

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ainsi (jvi’en témoignonl les positions occupées par ses anciens rluclianls ; elle a contribué pour sa bonne j)art i tli’ndre dans le Nouveau Monde, avec l’iiilluence de l’Kglise catholique, le goût dos choses de l’esprit.

c) Université de Saint-Louis. — Cette université, comme celle de Georgetown, est dirigée par des Jésuites ; avec l’assistance de quelques professeurs laïcs, ils enseignent dans les facultés de théologie, de i)hilosophie et des sciences. A la faculté de médecine, les professeurs sont des laïcs, sauf pour la chaire de déontologie et pour une des chaires de chimie.

Fondée en 1818, en tant qu’école des lettres et des arts, l’université de Saint-Louis s’est transformée dans les quinze dernières années par l’adjonction d’une faculté de théologie (1899), de médecine (1908), de droit (1908), d’une école de commerce et finances (igio).

En 1911-1912, elle a compté 1.283 étudiants, dont 3 1 1 à la médecine, i (JS à l’école dentaire, 209 au droit, 68 au commerce, 83 à la théologie ; l’école de lettres et arts comptait la même année 401 élèves.

Le nombre des professeurs est de 83. auxquels il faut ajouter un nombre à peu près égal d’instructeurs (chefs de clinique et de laboratoire) et d’assistants.

Neuf collèges d’enseignement secondaire sont alViliés à l’université, mais non pas groupés autour du centre : i’. Igiiatius Collège, à Chicago, Illinois ; >’. Mary’s Collège, à Saint-Mary, Kansas ; Détroit Collège, à Détroit, Michigan ; Creigliton University, à Omaha, Nebraska ;.S..Varier roi/e, ?e, à Cincinnati, Oliio ; *’. Johii’s Collège, à Toledo, Ohio ; À’. Igiiatins Collège, à Cleveland, Ohio ; Marquette Unwersity, à Milwaukee, Wisconsin ; Collège Sacred Heart, à Prairie-du-Chien, Wisconsin.

d) Université catholique do Vashington. — La troisième université, celle qui porte le nom à’l’niversilé catholique d’Amérique, est au contraire conforme au type de nos universités d’Europe.

C’est en 1866 que les évêques des Etats-Unis, assemblés au second concile de Baltimore, exprimèrent pour la première fois leur désir de fonder dans cette région une université, « dans laquelle toutes les branches de la littérature et de la science, sacrées et profanes, seraient enseignées ». Toutefois, ce ne fut quedix-huit ans plus tard, en 1884, au troisième concile de Baltimore, que la question fut résolue. MUeMary Gwendoline Caldwell, de Newport, venait de mettre à la disposition des évoques 300.ooo dollars, pour créer un séminaire supérieur de théologie et jeter les premières bases d’une université catholique. En 1885, un terrainétaitachetéà Washington ; en 1886, le Rév. John Keane, alors évêque de Richmond, était nommé recteur ; en 1889, Léon XIII approuvait l’institution naissante ; en 188y entin, l’école des sciences sacrées était ouverte dans Caldwell Hall. Deux ans après, le Rév. James Mac-Malion, de New-York, olfiait aux évêques un nouveau terrain, évalué à 400.ooo dollars, où bientôt se construisaient les locaux destinés à l’enseignement des lettres, des sciences, de la philosophie, des sciences sociales ; d’autres donations permettaient de fonder des chaires, des laboratoires, une bibliothèque, des maisons de famille pour les étudiants laïques et même pour les professeurs, des bourses d’études (felloiv^liips et scholarships) ; bref, en une douzaine d’années, la jeune université américaine était installée et dotée, à faire envie à toutes les universités catholiques et à la plupart des universités d’Etat de la vieille Europe.

Elle comptait trois facultés, celle de théologie (dogmatique, morale, sciences bibliques, histoire ecclésiastique), celle de philosophie (philosophie, lettres, sciences), celle de droit, enfin un bureau technologique (ingénieurs civils, électriciens, mécaniciens).

Elle avait à sa tête un conseil d’administration, composé des archevêques de Baltimore, de Boston, de Philadelphie, de Saint-Paul, de la Nouvelle-Orléans, de San Francisco, de Dubuque, de New-York, des évoques de Peoria, Covington, Détroit, Cleveland, Providence, et de trois laïcs choisis parmi les notabilités sociales ou les hommes de finances.

Parla lettre aposlolique du 7 mars 1889, Léon XIII avait accordé à l’université de Washington le droit de conférer tous les grades en théologie, philosophie, droit canon, et les autres au furet à mesure que les diverses catégories d’enseignements seraient instituées. Fidèle au sage principe de la cour romaine, il avait exigé, comme il l’a exigé des universités catholiques françaises, que les facultés canoniques ne fussentpas seulement accessiblesàceux qui auraient achevé leurs études dans les séminaires : « Afin qu’un plus grand nombre puisse plus abondamment bénéficier des enseignements de l’université dans les différentes branches, laissez ces facultés, et spécialement celles de philosophie et de théologie, s’ouvrir non seulement à ceux qui ont com])lété leurs études conformément aux décrets du troisième concile de Baltimore, mais encore à ceux qui désirent commencer ou continuer leurs études. »

Malgré cette installation luxueuse et ces ressources abondantes, malgré les prudentes mesures du Saint-Siège, le nombre des maîtres et celui des étudiants ne s’est pas élevé autant qu’on aurait pu l’espérer. On comptait en igio (la dernière statistique publiée dans Minerva) 245 étudiants, ainsi répartis : théologie 70, philosophie 55, droit i.’î, lettres 30, sciences 75 ; avec 38 professeurs et 12 insiructors.

Comment expliquer l’insuccès relatif d’une institution sur laquelle on avait fondé tant d’espérances ? Par des causes particulières et par des causes générales.

Dès les premières années, il y a eu rivalité entre les professeurs de race irlandaise et les quelques professeurs allemands, tels que Pohle, Schræder, qu’on avait fait venir d’Europe ; ceux-ci ont dû se retirer. D’où opposition des catholiques allemands-américains à l’université. Ces pénibles souvenirs s’effaceront avec le temps.

Les deux premiers recteurs, qui étaient, par ailleurs, des hommes éminents, n’avaient reçu aucune formation universitaire et ne savaient pas, l)ar eux-mêmes, ce que c’est qu’un établissement d’enseignement supérieur. Le recteur actuel, Joseph Shahan, ancien professeur d’histoire ecclésiastique, est plus compétent.

Moins aisé et beaucoup plus long sera-t-il de porter remède aux causes générales que voici. Les Américains sont peu portés vers les études supérieures ; en fait d’études, ils ne goûtent que celles qui conduisent à une carrière déterminée. Cela est vrai de tous ; cela l’est plus encore des catholiques, venusen majorité d’Irlande et d’Allemagne, pour la plupart pauvres, trop dénués de ressources et de loisirs pour suivre les cours d’une université, d’ailleurs assez peu préoccupés des problèmes religieux et se contentant de la foi du charbonnier. Ceux qui font des étudesde droit et de médecine se bornent souvent à suivre des cours le soir, après avoir travaillé pendant la journée. Il n’y a pas, pour les laïipies, de collège préparatoire aflilié à l’université ; et, vraisemblable-