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HOMME

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répandues. La religion dominante est le bouddliisme et le brahmanisme. Les races mongoliques forment environ 44 "/o de la population totale du globe.

c) Le tronc ni-gre oiiélhiupiquc comprend les races où le teinl varie du brun plus ou moins foncé au noir le l>lus pur. Les cheveux sont laineux ; leur section transversale est une ellipse très aplatie ; tantôt ils sont plantés en touffes séparées, tantôt ils forment une toison continue. Le crâne est dolichocéphale, (’isl-à-dire allongé d’avant en arrière ; la cajiacité crânienne est généralement inférieure à la nôtre. Le front est étroit et fujant, les arcades sourcilières saillantes, les yeux grands et de couleur foncée, le nez court et aplati, les mâchoires très projetées en avant et terminées par de grosses lèvres, ce qui donne au menton un aspect fuyant. Les noirs peuplent l’Afrique, saufle nord, lesiles africaines méridionales, Madagascar, quelques îlots asiatiques, l’Australie et la Mélanésie ; l’émigration les a répandus en grand nombre dans toute l’Amérique. Les langues y sont généralement agglutinantes ; le fétichisme y est le culte dominant. La race nègre comprend au moins 12">/o de l’espèce humaine.

d) Les races mixtes, ainsi dénommées par de Quatrcfages, comprennent les groupes dont les caractères présentent un mélange des types précédents. Il y faisait entrer principalement les Peaux-Rouges, dispersés dans toute l’Amérique, mais surtout dans la zone glaciale. Cette race ne compterait que i ou a"/, <’e’.'humanité.

Les types que nous venonsde décrire ne représentent que les races actuelles. Poiu" les races primitives, voir 1 article Homme Préhistorique.

2’Diverses phases de la question. — L’unité d’cspce a toujours été corrélative de l’unité d’origine. , ’u ; qu’au xviif siècle, on ne paraît avoir douté ni de l’unité d’espèce ni de l’unité d’origine.

En 1655. le protestant La PEYRiiuE, depuis converti au catholicisme, lança l’hypothésedela pluralité des espèces humaines, parce qu’il voulait établir la pluralité d’origine. Il croyait découvrir dans la Bible deux créations d’hommes : celle qui est décrite au premier chapitre de la Genèse, et qui aurait donné naissance à des races multiples de Préadamites ; puis celle qui est racontée au chapitre ii, et d’où serait sorti Adam, père du peuple juif. L’auteur rétracta son opinion, qui ne fit guère de partisans au xvii » siècle.

Au xMii’siècle, la philosophie irréligieuse de Voltaire, pour prendre la Bible en défaut, soutint la multiplicité des origines humaines. « Il n’est permis qu’à un aveugle, disait-il, de douter que les blancs, les nègres, les Albinos, les Hottentots, les Lapons, les Chinois, les Américains, soient desraces (espèces) entièrement différentes. »

Au XIX* siècle, la politique se mêla de la question. Tandis que les Américains pratiquaient sur une large échelle a la traite des noirs ii, un ministre, Galiioin, pour excuser ses compatriotes, répondait, en 184^, aux remontrances des Etats européens, que les noirs ne sont pas de même espèce que les blancs.

Dans la seconde moitié du xix’siècle, les travaux de Darwin et de ses disciples sur la nature et l’origine des espèces posèrent la question sous un jour tout nouveau. Les espèces ayant toutes, dans l’hypothèse transformiste, la même origine, il y avait lieu de ne pas confondre l’unité d’espèce et l’unité d’origine. Suivant cette nouvelle école, les races humaines pouvaient apparaître assez divergentes pour constituer des espèces distinctes, quoiqu’elles fussent sorties du même tronc primitif ; inversement, les races humaines pourraient être assez voisines pourétre classées dans une même espèce, quoiqu’elles eussent

pris naissance parallèlement sur plusieurs rameaux simiens. Le point de vue se trouvait donc profondément changé.

3" Etat ACTUEL DELA QUESTION. — Il importe d’abord de remarquer que la question d’unité d’espèce est, aujourd’hui, presque totalement dépourvue d’intérêt. Elle n’excite plus aucune passion politique, les nègres étant bien, désormais, jiartout traités comme des hommes ; sil’esclavagisme sévit encore partiellement en Afrique, ce n’est pas sous le couvert d’une thèse sur l’infériorité spécifique des races noires. Elle n’éveille non plus aucune passion religieuse ; car, si les croyants et les incroyants professent des idées contraires sur la nature de l’homme en général, ils ne diffèrent point sensiblement d’idées sur l’unité d’esjièce et l’unité d’origine des diverses races humaines. Pour les uns et pour les autres, les différences ne sont pas telles queles divers groupes humains nepuissent être rangés dans le cadre d’une seule espèce ; de même, il n’y a aucune raison sérieuse de supposer que les races multiples, tant historiques que préhistoriques, ne descendent pas d’un unique couple primitif.

Dans la mesure où la question se pose encore devant la science contemporaine, elle s’énonce ainsi : i( Les races humaines, anciennes ou actuelles, présentent-elles des différences si profondes qu’on ne puisse les rattacher aune même souche originelle ? » De la sorte, la question d’espèce, si imprécise depuis Darwin, s’efface devant la question d’origine, qui. seule, importe au point de vue apologétique.

II. — Preuves négatives de l’unité d’espèce ou d’origine des races humaines

Tous les arguments des partisans de la pluralité d’espèces humaines se ramènent à ceci : « Il y a trop de différence entre le blanc et le nègre pour qu’ils soient de la même espèce ou descendent de la même souche. 1) Les faits, au contraire, nous font dire : a II j est si malaisé de trouver des différences caractéristiques entre les races humaines, et les différences qu’on signale entre elles ont une si minime importance, qu’il est impossible d’en faire des espèces distinctes. »

i* Idée générale des preuves négatives. — S’ilexistait plusieurs espèces humaines, et que chacune d’elle remontât à un couple primitif particulier, il en résulterait : o) queles couples primitifs étaient caractérisés par de vraies différences ; h) que ces différences, en vertu des lois d’hérédité et de caractérisation permanente, ont été transmises aux descendants des couples respectifs, et se sont fidèlement conservées à traversles variations survenues depuis ; c) que ces notes distinctives inaliénables sont les traits par lesquels on doit, maintenant, séparer les espèces.

Or, il n’existe aucun trait qui permette de distinguer et de classer les races humaines. A première vue, le blanc, le jaune, le nègre et le peau-rouge paraissent quatre types nettement caractérisés. Mais si, an lieu de quatre individus extrêmes, on prend péle-mcle un million d’hommes sous toutes les latitudes, on se trouve dans l’impossibilité de les ranger en quatre catégories, tant sont insensibles les nuances qui unissent les extrémités des lignes divergentes. Et non seulement les hommes des diverses races se juxtaposent en une suite ininterrompue et sans hiatus, mais ils se mêlent entre eux en autant de façons différentes qu’on étudie de caractères. Qu’on prenne la couleur comme signe distinctif, en allant du teint le j)Ius clair an noir le plus sombre, on mélange tous les autres caractères : on trouve des cheveux raidcs à côté de